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dimanche, 22 mars 2020

La renaissance de l’OTAN n’est pas dans l’intérêt de l’Allemagne

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La renaissance de l’OTAN n’est pas dans l’intérêt de l’Allemagne

par Eberhard Hamer

Ex: https://www.zeit-fragen.ch

Selon le président français, l’OTAN vient de subir la «mort cérébrale». Lorsque le président américain Trump est entré en fonction, il a, lui aussi, considéré l’OTAN comme superflue, au moins jusqu’au moment où il a découvert à quel point les contributions de l’OTAN profitent à l’industrie militaire américaine. Depuis lors, il a augmenté les contributions de 130 milliards de dollars en pratiquant le chantage envers les membres de l’OTAN.

Ceux qui revendiquent, à haute voix, le maintien de l’OTAN, ce sont avant tout les Etats baltes qui, situés à la frontière russe, espèrent en tirer davantage de sécurité. Ce qui est incompréhensible, cependant, c’est la raison pour laquelle Merkel veut de toute façon conserver l’OTAN et qu’elle débloque désormais, pour arriver à ce but, volontairement un montant équivalent celui  les Américains.

La raison de la fondation de l’OTAN fut la crainte d’un communisme agressif, en particulier en Europe, et l’intérêt des Américains à garder l’espace économique européen pour eux. Une alliance militaire et des fonds destinés à cette armée ne peuvent exister que si un ennemi commun se manifeste. Sans ennemi, une alliance militaire est vouée à l’échec.

Lorsque les Russes ont permis la réunification en 1989, en se retirant même de l’Allemagne et des pays de l’Europe de l’Est, et que Poutine débitait constamment des signaux de compréhension, l’OTAN fit défaut d’ennemi, ce qui aurait dû aboutir à sa dissolution. Après la Seconde Guerre mondiale, les Etats-Unis ou le syndicat financier anglo-saxon ont créé l’empire du dollar en imprimant, sans aucune retenue, de la monnaie et en prêtant des dollars à156 pays du monde. Les prêts ou respectivement leurs intérêts et remboursements étaient généralement garantis par l’armée américaine. Cela exigeait également la sécurisation militaire des intérêts pétroliers américains dans le monde entier de sorte que les Etats-Unis disposent, pour sécuriser leur puissance mondiale, d’un budget militaire de plus de 640 milliards de dollars, soit dix fois celui des Russes. Cela devenait de plus en plus difficile à justifier, y compris en politique intérieure.

Ensuite le monde assista à l’explosion des deux tours à New York, le 11 septembre 2001, l’occasion bienvenue de présenter le «terrorisme» comme le nouvel ennemi mondial et de mobiliser à «la guerre contre le terrorisme». Le caractère jusqu’alors défensif de l’OTAN devint ainsi offensif. Par conséquent, l’Alliance devait être déployée partout où se trouvait cet ennemi du terrorisme : en Afghanistan, en Irak, en Syrie et partout ailleurs où les Américains défendaient ou représentaient leurs intérêts pétroliers mais prétendaient officiellement lutter contre le terrorisme.

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Comme les Européens se montraient réticents à participer à ces aventures américaines mondiales (Schröder ayant refusé d’aller en Irak), l’annexion volontaire de la Crimée à la Russie et la lutte des habitants russes du bassin de Donetsk contre le gouvernement ukrainien, instauré par les Américains, offrirent des occasions bienvenues de présenter, une fois de plus, les Russes comme l’ennemi des Européens de l’Est et d’exiger que l’Europe s’arme contre la Russie. La guerre fut donc lancée contre la Russie, avec des sanctions économiques, des sanctions financières et des dommages politiques dans tous les domaines de la vie, y compris le sport, guerre poursuivie comme si elle s’imposait du sens profond de l’OTAN, même si ce sont précisément les Etats européens de l’OTAN qui souffraient le plus des sanctions économiques.

Mais entre-temps, le vent politique a de nouveau tourné en Europe, Trump ayant effrayé les Européens par son égoïsme national brutal au point qu’ils acceptent de moins en moins de se joindre à la campagne de diffamation quotidienne de Poutine ou d’expier la guerre des Américains contre les pays arabes avec des masses de réfugiés.

En fait, la doctrine de la dissuasion militaire de l’OTAN devient de plus en plus difficile à justifier lorsque, dans la Communauté européenne consolidée par un traité, aucun Etat n’est plus l’ennemi d’un autre et que les gains européens résident davantage dans la paix que dans le conflit avec la Russie. Et quant aux batailles des Etats-Unis pour le pétrole mondial, elles ne relèvent guère de la défense de l’Europe, mais de l’agression pour laquelle l’OTAN n’était pas prévue.

Macron a donc raison : les deux principes de l’OTAN – la haine de Poutine et la lutte contre le terrorisme – sont absurdes pour l’Europe. Elles ne sont pas dans l’intérêt des Etats européens, mais elles leur nuisent par contre, d’autant plus que la Russie joue moins la part agressive envers les états européens que les Etats-Unis et l’OTAN elle-même, comme le montrent les sanctions de Nord Stream 2. Dans les deux cas, l’OTAN a donc de mauvais objectifs militaires, une mauvaise motivation et est de plus en plus nuisible pour les Etats membres eux-mêmes, de plus en plus souvent sollicités à en à payer les frais.

Qu’est-ce qui pousse Merkel, en tant que roquet des Etats-Unis, à vitupérer constamment contre la Russie et d’exiger des sanctions, portant ainsi préjudice à l’économie allemande et allant même jusqu’à payer volontairement la contribution la plus élevée (équivalant celle des Etats-Unis) à l’OTAN qui se trouve dénuée de sa raison d’être ?

Au lieu d’investir plus de 40 milliards de contributions militaires au profit des intérêts étrangers, des guerres étrangères et d’une armée devenue une force à mercenaires, on aurait mieux lancé, depuis longtemps, le débat sur la perte du sens de l’OTAN en répondant à la seule question pertinente, celle de savoir où nous en sommes, aujourd’hui, avec notre besoin d’ordre et de sécurité et d’une défense nécessaire dans l’intérêt national.

Des futurologues (Visions 2050) ont réfléchi sur la question si, face aux transformations de la situation sécuritaire, nous n’avions pas besoin de remplacer notre Bundeswehr allemande et l’OTAN par une police fédérale susceptible de sécuriser nos frontières, notre vie de tous les jours, notre ordre et de nous protéger contre la criminalité importée. La perte de la raison d’être de l’OTAN, pointée du doigt par Macron, et ceci de droit, offre en même temps la chance d’un nouveau départ qui va ensemble avec la question où nous en sommes avec notre besoin d’ordre et de sécurité et d’une défense nécessaire dans l’intérêt national.

 

samedi, 21 mars 2020

Confusion and Vacillation in the West

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Confusion and Vacillation in the West

Ex: https://journal-neo.org

The coronavirus epidemic and plummeting oil prices have yet again highlighted the fact that the West is in the midst of a systemic crisis, the effects of which can be seen in many different areas.

A great deal of political analysists in the West are raising the alarm to warn people about the chaos that is unfolding in Western governing institutions. The United States and Great Britain are often cited as examples of this deteriorating situation, where “the slavish loyalty of nonentities is valued over competency, experience and decency.” In an article on this topic published in the Arabnews, British journalist Baria Alamuddin writes that “[…] the world’s oldest democratic systems appear to have entered an age of senility, where established practices and safeguards are ignored or maliciously sabotaged at the behest of political and personal agendas.”

This is also being facilitated by the spread of lawlessness around the world, compounded by “[…] the neutering of international law and conflict resolution institutions.”

In the media, different forms of analysis are leading to the same conclusion, which is that Europe is losing its “international weight.” Yet, the EU is having to respond to an increasing number of challenges and faces a growing number of problems. Neither Germany nor France received an invitation to the summit Russia and Turkey held on Idlib. The Europeans are not able to cope with the threat of jihadists moving into Libya, the Sahel, the Sahara and West Africa, and there are new hotbeds of tension springing up in the Eastern Mediterranean.

At the same time, it is also worth noting what Al Jazeera’s senior political analyst Marwan Bishara had to say, who stressed that the outcome of the upcoming US presidential election will be determined by three factors: racism, religious fanaticism and inequality (“Trump is leading a coalition of angry right-wing, white Protestants which caters to corporate America”).

Former German Foreign Minister Joschka Fischer recently noted that Trump winning a second term would “pose an existential threat to the very idea of ‘the West’.” Fischer sharply criticizes the new EU leaders for essentially ignoring the fundamental changes that are taking place in the world, who he says are “spending their time squabbling over agriculture subsidies.” Yet, the key question is: “whether NATO could survive a second Trump term.”

It is worth noting a recent outlook report published by the Egyptian Center for Strategic Studies on how the world situation could develop, which highlighted that the actions being taken by the Turkish President and Ankara’s relations with Moscow “raise the question of whether this country will remain in the NATO military command.”

These conclusions echo the predictions of Cairo’s political analysts. For instance, Director of the Al-Ahram Center for Political and Strategic Studies Dr. Abdel Monem Said Aly stressed that “in many ways, the West is falling apart due to political and ethnic differences”: The EU is a prime example.

In 1970, Asia (including Japan) generated 19% of the world’s GDP, while the West had a 56% share. Now Asia’s share of global GDP is 43%, and the West contributes 37%.

The prevailing confusion and vacillation among American international scholars is symptomatic of this shift. The latest State Department report (March-April 2020) contains varying assessments of the current state of global affairs and of the role the United States should play. Thus, Stephen Wertheim argues that US should abandon its quest for world dominance. In an article titled “The Price of Primacy: Why America Shouldn’t Dominate the World”, Wertheim writes that Washington’s global ambitions are threatening American values. Thomas Wright’s article expresses a completely opposing view: “The Folly of Retrenchment: Why America Can’t Withdraw From the World.”

Graham Allison’s article “The New Spheres of Influence: Sharing the Globe With Other Great Powers” argues that the spheres of global influence need to be redefined.

The world is facing new threats and challenges, and it is clear that the American and European political analysts have yet to discover the formula for dealing with these problems. Moreover, the actions that many Western countries are taking only serve to exacerbate what is already an alarming situation.

In these circumstances, the whole world is looking to Russia and its stable foreign policy, which aims to strengthen adherence to the rules of international law, and it is gaining great respect and growing in popularity, especially given the importance President Vladimir Putin has placed on close international cooperation in order to seriously tackle the increasing number of global challenges.

Vladimir Mashin, Ph.D. in History and a political commentator, exclusively for the online magazine “New Eastern Outlook”.

mardi, 17 mars 2020

Geopolitics of South Asia and Interests of Russia

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Geopolitics of South Asia and Interests of Russia

Ex: https://www.geopolitica.ru

If we are talking about geopolitics, we must apply an integrated an complex approach that combines power (primarily hard power - military strength and economic) and a certain view on the territory issues. The key concepts in geopolitics are Land Power, Sea Power and Manpower. The first two categories relate to geographical determinism and people are more likely to adjust and adapt to environmental conditions, trying to extract from this rational use - mountains, deserts, rivers and seas can serve both as natural boundaries and as a source of well-being. Man Power refers to the field of pure politics - the human will can determine how to develop the territory, whether to use military force, what to do for development and strengthening the national economy, as well as what ideological factors can serve - religions and other forms collective identity, such as nationalism.

In this article, we will look at geopolitical factors, including those numerous drivers that push the centripetal and centrifugal forces of the region. Also we will analyze the perception of South Asia from three positions. To do this, it will be necessary to understand the interests of not only the countries of the region, but also others global players. And Russia's interests cannot be understood without Western opposition, especially in the context of current international relations.

At the same time, we must take into account global geopolitical turbulence and the tectonic shift from a unipolar to a multipolar world order.

Global positioning of the region

There are different definitions of South Asia. Some refer to this region as the territories that were previously controlled British empire.1 According to the most common version, South Asia includes eight States: Afghanistan, Bangladesh, Bhutan, India, Maldives, Nepal, Pakistan and Sri Lanka.

If we consider the region from a global position, South Asia is the Rimland zone - the coastal zone of Eurasia, characterized by active dynamics, which is confirmed by the historical facts of the presence of the centers of ancient civilizations, trade and migration routes, as well as the banality that more than 70% of the World's population lives off the banks of rivers, seas and oceans.

The history of the last two centuries shows that this Rimland has become a place of intense pressure from Sea Powers -early Britain, then the United States. The logic of Land Power forced the Russian Empire, and then the Soviet Union to respond in a manner based on instruments of deterrence and then ideology.

asiageopol.jpgIf the US had once followed the doctrine of Henry Kissinger's rollback and used the myth of the Communist threat, now Washington has a more difficult time justifying its presence in the region. In addition, Russia is separated from these countries by a buffer of the independent states of Central Asia. Although the political reality has changed, the geopolitical logic remains the same.

Russia-Heartland is interested in integration processes, while Sea Power, represented by the United States, is interested in controlling the coastal zone.

This is evident from a number of strategic documents. If you have previously under the administration of Barack Obama, the focus was in the South-East Asia and the creation of the Pacific pivot was announced, a new model of the Indo-Pacific region was emerged just now.2

Geopolitics of the region

It is obvious that according to its geopolitical characteristics and significance, there are three most important States, which are in the Heartland of South Asia. These are Afghanistan, Pakistan and India. The rest of the countries serve as a kind of buffer and objective reasons can not have a fundamental impact on the geopolitical processes in the region. The role and status of the other five States are limited, they fall into the sphere of influence of other actors, although they can act as significant subjects. So, for example, Sri Lanka has become an important element in China's "Strings of Pearl" strategy.

If we use the terminology of Zbigniew Brzezinski, proposed in his work "The Great Chessboard", on the regional scale Afghanistan, Pakistan and India are active geopolitical actors, while Bangladesh, Nepal, Bhutan, Maldives and Sri Lanka as geopolitical centers with varying degrees of importance. Afghanistan we attributed to the actors because of the strategic instability of this state and the influence it has had on the policy of Eurasia for the last 35 years. In some sense, it is negative geo-political actor.

In South Asia context itself, regionalism may be analyzed from different contexts i.e. positive and negative.3

It should also be borne in mind that with the exception of Sri Lanka and the Maldives, whose borders are natural due to their island situation, the remaining six states' borders are the result of the intervention of the British Empire and the consequences of the colonial policy of London, which is still felt to varying degrees throughout South Asia.

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This has created the effect of grey zones and hybrid borders, which are characterized by a high degree of political tension. A number of states have certain vulnerabilities in the form of hotbeds of instability, which can be classified as gray zones.

The disputed territory is Kashmir. In addition, India has a disputed territory with the People's Republic of China. Killings of Bangladeshi citizens by Indian border guards on the Bangladesh-India border are facts not often reported in the international press, but are indicative of the characteristics of Indo-Bangladeshi relations. In India itself there is a threat from the Maoist Naxalites in the North-Eastern States. The Western States of India may be subject to manipulation from radical Islamists. However, the growth of Indian hindutva nationalism also provokes instability.

In general, most countries in South Asia are characterized by domestic political problems associated with threats of terrorism and separatism.

There is regional entity presented by interstate organization - The South Asian Association for Regional Cooperation or SAARC that was established on December 8, 1985.4 However, we see that many initiatives within this organization are still at the stage of organizational decisions. It is also important, that this platform can serve as a venue for a regional polylogue, including a discussion of various critical issues.

The theory of the three worlds

For an adequate understanding of the processes taking place in South Asia, it is necessary to take into account not only the political contradictions and tensions between the countries of the region, but also the view from the outside. Therefore, we will inevitably come to the need to consider South Asia from three positions. There is a well-known concept of the three worlds. The first world is represented by industrialized countries.

The second world are countries in the process of technological development. The third world is represented by countries that have yet to go the way of development. This theory represents the Western point of view and has a certain element of racism to it.

In our case the three worlds are three perceptions of South Asia - from South Asia itself, from Russia (as we consider Russia's interests in region) and the United States, as this state still claims to be a global hegemon and openly declares persecution its objectives in Asia, some of which are clearly contrary to the development strategies of a number of States in the region.

Conflict of interest is clear in the frame of US strategy and interests, but it is covered by specific bilateral policies and the general diplomacy of the State Dept. The United States has traditionally been interested in maintaining the conflict potential between countries in order to face different sides and depending on the situation to take one side or another. Ex Secretary of Defence Ash Carter in the context of American strategy for Asia noted that "The heart of that policy is a mesh of political, diplomatic, economic, and military relationships with many nations that has sustained security and underwritten an extraordinary leap in economic development."5

His idea is to establish kind of network for Asia. "Important to see these relationships as an informal network — not an alliance, not a treaty, not a bloc" -  wrote Carter in his “Reflections on American Grand Strategy in Asia.” In his opinion "The network structure suits Asia."6

It is significant that in this speculative network structure, he deliberately introduces an enemy element. At least China is represented as a kind of power that not only opposes American interests in the whole region, but also conducts activities, undermining the sovereignty of other States.

“Maritime and cyber activities are two forms of Chinese aggression that cause concern in the states of the Pacific network, which deepens China’s self-isolation. China’s actions in the South China Sea are a direct challenge to peace and stability in the Pacific”.7

It is important to note that Carter mentions China not only as a military-political actor, but also as an economic power.

The China-proposed network would include such initiatives as the Asian Infrastructure Investment Bank (IAAB) and One Belt, One Road (OBOR)—both of which would be detrimental to U.S. interests. The IAAB,a potential rival to the World Bank and International Monetary Fund, would not match the high standards of the WB and IMF in relation to governance, environmental, and other safeguards—and OBOR is likely to extend China’s political influence more than it extends actual property”.8

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India, on the contrary, is described as a potential ally of the United States, and therefore as a kind of proxy power, able to be a conductor for Washington's interests in the region.

India is another example of how the strategic benefits of the principled, inclusive network can overcome hesitation. Once deeply skeptical of U.S. influence in South Asia, India became a more active participant in regional security during my two years as Secretary of Defense than at any time in its history”.9

It is possible that Carter's position reflects the political instability throughout Asia, described by Robert Kaplan more than 20 years ago?

"The future map - in a sense, the 'last map' - will be a constantly changing representation of the cartographic chaos, in some areas favorable or even productive, and in some violent... This card will be all less and less applied by the rules that diplomats and other political elites have been ordering for centuries. Decisions will mainly come from within the cultures themselves, exposed to those decisions."10

But this instability is a special feature - it is neither anarchic chaos, or geopolitical tabula rasa. Rather, these are new opportunities that are associated with global changes, but have their own characteristics of a deep nature. Russia's view of South Asia will be discussed in the relevant section on strategies. Now we have to ask - does Asia look at itself with Asian eyes?

It is obvious that in South Asia to a greater or lesser extent in different countries there is a problem of colonization of consciousness, although all States are formally sovereign. These questions often become the subject of Subaltern Studies in European and American Universities.

And "the formation of different disciplines, including production of Western Orientalist scholarship on Asia was directly or indirectly related to the patterns of domination of Asia. The disciplinarisation and systematisation of human knowledge was a part of the project of modernity."11 The attempt of South Asian States to build themselves under the model of Western institutions - hence, for example, the well-known aphorism that India is the largest democracy in the world, although it is not because of the actual caste system - and statements by the officials of Asian countries regarding common interests and values thus look pretty paradoxical.

Interests and values

Now we need to decide on a taxonomy related to interests. The point is that the concept of interests in politics can differ depending on which school of international relations is taken as a pattern. In realism, the state it is perceived as a rational subject that acts like a human being and is guided by common sense. However, since Thucydides, we know that human behavior itself is irrational, especially when decisions are made under the influence of anger, greed and ambition. Machiavelli, who is considered one of the harbingers of realism introduced a division of ethics and politics, justifying any kind of action if it leads to the desired goal.

At the liberal school of international relations “achieving peace” is spoken of as a kind of imperative. In practice, as we know, it turns into wars and interventions.

A kind of marker is the Democratic and Republican parties in the United States. The Democratic party tends to gravitate toward the liberal school, while the Republicans adhere more to realism. At the same time, both theories are Western in origin and they are considered to be standards for international relations at the global level.

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In addition, the structures of States differ in substance. In the US, there is a model of iron triangles when lobby groups can actively influence international processes. An example is the decision to invade Iraq in 2003, when neoconservatives controlled the military-political apparatus of the presidential administration. Lobby groups of influence may include both ideological structures and commercial ones, for example, transnational corporations. And in Pakistan and Russia are other socio-political models, which are rooted in centuries-old traditions. So even if we try to withdraw some of the formula of net interests (for example, quotas for the supply of some goods or services, the size of duties, admission to the market a certain number of companies) - it will be almost impossible to do.

Another reason is the different sizes of state economies and the availability of priority sectors in the industry. Russia is among the leaders of the countries exporting gas and oil. Pakistan has its own economic priorities, India has its own as well.

However, in addition to interests, there are always values. Interests can be negotiated, values represent a static phenomenon that are not negotiable. Of course, values can be eroded or deeply influenced by exogenous impact. And with modern technologies of social engineering in certain conditions, the change of value orientations can happen very quickly, especially if charismatic public opinion leaders from the local environment are involved. On the example of Ukraine we can see how with the help of external influence values were restructured by socially-political processes and changed the identity of the Ukrainian people.

Values also include the phenomenon of nationalism, which differs from country to country and from region to region. South Asian nationalism, as Sayantan Dasgupta aptly puts it, is ‘monstrous,’ with much of the discourse surrounding it tending to further stoke the conflict between the notion of nationalism as empowerment and as an exercise of homogenization. Languages of power and struggle for belonging through language are most acute in South Asia.12 When fragmentation is possible to detect such details as, for example, the description of the Taliban as a "nationalist Islamist insurgency, who, for his own purposes, feeds and manipulates tribal imbalances and rivalries."13

However, on the scale of the value system it is possible to consider whether the interests of one country can be interfaced with the interests of another country. It seems to me that representatives of the two States will be able to reach an agreement with each other faster if their countries have traditional family values. But if one country has a patriarchal system and another country has legalized same-sex marriage and political feminism is a fashion trend, it will be harder to do so.

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Strategies of Russia in general and in relation to Asia in particular

It is important to understand that there is no clear definition of Russia's actions in the international arena. On the one hand, there are a number of documents, related to national security and foreign policy. But they are more likely to wear desirable and recommendatory character. A number of provisions that are spelled out in these strategies, despite their important nature, have never been realised. For example, in the national security doctrine of 2008, it was said that Russia has the right to apply its armed forces abroad to protect its citizens. But the case of Ukraine has shown that this item has not found its applications, although there were numerous facts indicating the possibility of its implementation.

A number of existing strategies also have some aspects that are difficult to put into practice. In other words: the desire and reality are different. However, a number of excerpts from these documents are needed to show the general trends and some limitations in the strategic thinking of the persons who made up these doctrines.

We will cover only those items that relate to the region under consideration or reflect the attitude towards the international community.

In The Foreign Policy Concept of the Russian Federation (approved by President of the Russian Federation Vladimir Putin on November 30, 2016)14we see several points connecting with Asian issues.

79. Russia attaches importance to further strengthening the SCO’s role in regional and global affairs and expanding its membership, and stands for increasing the SCO’s political and economic potential, and implementing practical measures within its framework to consolidate mutual trust and partnership in Central Asia, as well as promoting cooperation with the SCO member States, observes and dialogue partners.

80. Russia seeks to reinforce a comprehensive long-term dialogue partnership with the Association of Southeast Asian Nations (ASEAN) and achieve a strategic partnership. Efforts in this area will be supported by expanded cooperation within such frameworks as the East Asia Summit, which provides a platform for strategic dialogue between country leaders on conceptual issues related to the development of the Asia-Pacific Region, the ASEAN Regional Forum and ASEAN Defence Ministers’ meeting with the dialogue partners.

81. Russia promotes broad mutually beneficial economic cooperation in the Asia-Pacific Region, which includes the opportunities offered by the Asia-Pacific Economic Cooperation forum.

82. Russia is committed to establishing a common, open and non-discriminatory economic partnership and joint development space for ASEAN, SCO and EAEU members with a view to ensuring that integration processes in Asia-Pacific and Eurasia are complementary.

83. Russia views the Asia-Europe Meeting and Conference on Interaction and Confidence-Building Measures in Asia as relevant mechanisms for developing multi-faceted practical cooperation with the Asia-Pacific States and intends to take an active part in these frameworks. But Afghanistan and Pakistan are mentioned rather in negative context.

97. The persisting instability in the Islamic Republic of Afghanistan after the withdrawal of all but a few international contingents poses a major security threat to Russia and other members of the CIS. The Russian Federation, together with the Islamic Republic of Afghanistan, other interested states relying on the possibilities offered by the UN, CIS, CSTO, SCO and other international organizations will be consistent in its efforts to resolve as soon as possible the problems this country is facing, while respecting the rights and legitimate interests of all ethnic groups living in its territory so that it can enter post-conflict recovery as a sovereign, peaceful, neutral state with a sustainable economy and political system. Implementing comprehensive measures to mitigate the terrorist threat emanating from Afghanistan against other states, including neighbouring countries, as well as eliminate or substantially reduce the illicit production and trafficking of narcotic drugs is an integral part of these efforts. Russia is committed to further intensifying UN-led international efforts aimed at helping the Islamic Republic of Afghanistan and its neighbouring states counter these challenges.

And point 15 is about global security and threats: The global terrorist threat has reached a new high with the emergence of the Islamic State international terrorist organization and similar groups that have descended to an unprecedented level of cruelty in their violence. They aspire to create their own state and seek to consolidate their influence on a territory stretching from the shores of the Atlantic Ocean to Pakistan. The main effort in combating terrorism should be aimed at creating a broad international counter-terrorist coalition with a solid legal foundation, one that is based on effective and consistent inter-state cooperation without any political considerations or double standards, above all to prevent terrorism and extremism and counter the spread of radical ideas.

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Next, consider the presidential Decree of 31.12.2015 N 683 "On the national security Strategy of the Russian Federation."  First of all, it should be pointed out that "as a Central element of the system of international relations, Russia sees the United Nations and its Security Council".

It has a number of items on the South Asian region.

88. Russian Federation increases cooperation with BRICS partners (Brazil, Russia, India, China, South Africa), RIC (Russia, India, China), Shanghai cooperation organization, Asia-Pacific economic cooperation forum, the G20 and other international institutions.

92. The Russian Federation attaches great importance to building the political and economic potential of the Shanghai organization of cooperation, stimulation within its framework of practical measures, contributing to the strengthening of mutual trust and partnerships in Central Asia, as well as the development of cooperation with member States, observers and partners.

Organizations, including in the form of dialogue and cooperation on a bilateral basis. Special attention is paid to the work with countries wishing to join the Organization as full members.

93. The Russian Federation is developing comprehensive partnership and strategic cooperation with The People's Republic of China, considering them as a key factor in maintaining global and regional stability.

94. The Russian Federation attaches great importance to the privileged strategic partnership with the Republic of India.

95. The Russian Federation supports the establishment of reliable mechanisms in the Asia-Pacific region to ensure regional stability and security on a non-bloc basis, improving the effectiveness of political and economic cooperation with the countries of the region, expansion of cooperation in the field of science, education and culture, including in the framework of regional integration structures. Next is economic security Strategy of the Russian Federation for the period up to 2030 (Decree of the President of the Russian Federation of 13.05.2017. № 208).

- building an international legal system that meets the national interests of the Russian Federation economic relations, prevention of its fragmentation, weakening or selective application;

- expansion of partnership and integration relations within the framework of the Commonwealth of Independent States,  

The Eurasian economic Union, BRICS (Brazil, Russia, India, China, South Africa), Shanghai cooperation organization and  other intergovernmental organizations; creation of regional and TRANS-regional integration associations in compliance with national interests of Russian Federation;

Next is the foreign economic strategy of the Russian Federation till 2020, prepared by the Ministry of Economic Development of the Russian Federation, issued in December 2008.

In the block devoted to Asia from South Asia only India is specified.

It is noted that Russian non-primary goods and services, including high-tech products, are traditionally in demand on the Indian market.

This creates opportunities for increasing supplies of the existing range of exports, as well as for diversification of the structure of trade. The main objectives are to expand Russia's access to Indian markets and joint technology development in selected areas.

It is worth mentioning Doctrine of Information Security of the Russian Federation (Approved by Decree of the President of the Russian Federation No. 646 of December 5, 2016).15

28.  A strategic objective of information security in the field of strategic stability and equal strategic partnership is to create a sustainable system of conflict-free inter-State relations in the information space.

29.  The main thrusts of ensuring information security in the field of strategic stability and equal strategic partnership are the following:

- protecting the sovereignty of the Russian Federation in information space through nationally-owned and independent policy to pursue its national interests in the information sphere;

- taking part in establishing an international information security system capable of effectively countering the use of information technologies for military and political purposes that are contrary to international law, or for terrorist, extremist, criminal or other illegal purposes;

- creating international legal mechanisms taking into account the specific nature of information technologies and intended to prevent and settle conflicts between States in information space; promoting in international organizations the position of the Russian Federation advocating equitable and mutually beneficial cooperation of all interested parties in information sphere.

The fog and friction of diplomacy

At the same time, the actions and even intentions of Russia are often misunderstood and used by other parties to promote their own interest. For example, Hillary Clinton while working as Secretary of state after Vladimir Putin announced the creation of the Eurasian Economic Union in 2011 (it would be more correct to say the reform of the Customs Union), she said that Moscow will create the Soviet Union-2.

mearshemier_collage.jpgThus, the situation with regard to Ukraine and Russia's actions on the one hand, and the West on the other, describes well John J. Mearsheimer opinion, who pointed to the guilt of the West in the Ukrainian crisis.

The United States and its European allies share most of the responsibility for the crisis. The taproot of the trouble is the enlargement of NATO, the central element of a larger strategy to move Ukraine out of Russia’s orbit and integrate it into the West. At the same time, the EU’s expansion eastward and the West’s backing of the pro-democracy movement in Ukraine -- beginning with the Orange Revolution in 2004 - were critical elements, too.

The West’s triple package of policies - NATO enlargement, EU expansion, and democracy promotion -- added fuel to a fire waiting to ignite.

This is Geopolitics 101: great powers are always sensitive to potential threats near their home territory. After all, the United States does not tolerate distant great powers deploying military forces anywhere in the Western Hemisphere, much less on its borders”.16

Emma Ashford also on the same side with John J. Mearsheimer, and noted that “today’s confrontational rhetoric and policies toward Russia often ignore reality and highlight the need for an alternative approach”.17

And Stephen Kotkin argues that “Russia today is not a revolutionary power threatening to overthrow the international order. Moscow operates within a familiar great-power school of international relations, one that prioritizes room for maneuver over morality and assumes the inevitability of conflict, the supremacy of hard power, and the cynicism of others’ motives. In certain places and on certain issues, Russia has the ability to thwart U.S. interests, but it does not even remotely approach the scale of the threat posed by the Soviet Union, so there is no need to respond to it with a new Cold War”.18

Realpolitik and Russia's actions

As we can see from the official documents, India is given priority among the countries of the region. In practice, we also see close cooperation between Russia and India, especially in the sphere of arms supplies (70% of the arms in India are Soviet and Russian origin). Because of the traditional Indian-Pakistani confrontation and by virtue of the fact that during the cold war Pakistan belonged to the number of geopolitical opponents of the USSR, the Russian Federation's relations with this country have not received the same scale of development and do not have the same traditions of relations like Russia has with India. Despite this, the basis for mutually beneficial relations in trade is stable - there are economic, energy and investment spheres between Russia and Pakistan.

From the geopolitical point of view, the North-Western regional segment, including Pakistan, is the most significant for Russia. Afghanistan and leading to Central Asia is a region that is particularly important for Russia, bordering Siberia and the Ural-Volga region.

Basic Russian prospects are seen in strategic cooperation with India, trade and economic cooperation with others states in the region. Potential risks are due to the likely destabilization of the situation in the North-West of South Asia, capable of "spread" to the Central Asian republics.

There is also a kind of risk associated with the aggravation of relations between India and Pakistan, in the extreme case, a military confrontation including the use of nuclear weapons.

Another threatening area for the region from the Russian point of view is humanitarian and environmental. For the moment refugees from Afghanistan, Pakistan or India have had no impact on Russian domestic policy, but on the international scale Russia always pays attention to this problem. In addition to natural disasters and cataclysms, including here the problem of piracy in the Northern Indian ocean.

Earlier it was predicted that in order to reduce regional tensions and balance its policies in South Asia, Russia, obviously, will strengthen economic cooperation with Pakistan, and will help it, in particular, in the construction of the gas pipeline from Iran and Turkmenistan, as well as providing assistance in organizing electricity supplies from Tajikistan and Kyrgyzstan to Afghanistan and Pakistan.

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After the launch of the Rogun hydroelectric power plant in Tajikistan in November 2018, this interaction is now close to practical embodiment. It has not excluded the implementation of other cooperation projects, in particular, through industry, as well as cooperation in security sphere with the growing use of the potential of SCO (Shanghai cooperation organization) and the "Dushanbe four" (Russia, Tajikistan, Afghanistan, Pakistan).

Russian experience as mediator for water sharing between Central Asian countries may be utilized in South Asia too because of violating the Indus Water Treaty by India as well as problem with water flows after heavy rains from India into Bangladesh.

As for Pakistan, according to Russian experts, despite certain developments in the country such as higher education, including technical education, Pakistan, unlike India, has not found a high-tech niche in the world division of labour. Demand for the services of scientists, engineers and technicians comes mainly from the military-industrial, and especially the nuclear missile complex.19

This gap may be filled with Russian assistance too. The sale of weapons systems by Russia to South Asian States illustrates well the level of interaction between the countries.20 The Rosoboronexport company cooperates with four States, i.e. half of the countries of South Asia. India since 1947, Pakistan since 1948, Sri Lanka since 1957 and Bangladesh since 1972. It is significant that Rosoboronexport makes no sales to the States, which pursues a hostile policy towards Russia.

Russia is interested in enhancing the strategic capacity of such organizations as SCO and The Conference on Interaction and Confidence-Building Measures in Asia to form a new security architecture for Greater Eurasia. This approach is directly linked to the realization of the Russian initiative of “integrating integrations”, which takes into account all actors and all possible changes in the balance of powers in the region, including natural leadership changes.21

Transport and energy routes (built and projected too) may be implemented and synchronized in the context of Eurasian Economic Union led by Russia and New Silk Road led by China.

As a rule, considering the interests of Russia in the region, analysts mention only material factors. Actually there is a great interest on the part of Moscow in intellectual cooperation. Denoting the course to create a multipolar world order Russia needs semantic filling of this concept that is not possible without the active participation of the outside scientific and expert community of South Asian countries.

Although multipolarity can be interpreted in different ways, the main criterion is the attitude toward the United States and the willingness to challenge Washington. For example, Indian Prime Minister Narendra Modi has repeatedly stated that India is committed to multipolarity and he expressed flattering compliments to Russia as a country that is one of the main poles of influence in the world. But in fact India follows the doctrine of multilateralism, actually fulfilling the imperatives of the Obama administration. Although India did not support sanctions against Russia and was not afraid of sanctions by the United States for the contract of the purchase of the S-400 systems, cooperation that is more intensively developing between the US and Israel than with its neighbors in Eurasia.

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Pakistan, on the contrary, took the position of sovereignty and denied its critics in Washington, so it aroused considerable interest from Russia as an emergent power. This window of opportunity can be favorably used by two parties.

In the current geopolitical situation and in light of the irresponsible behavior of the United States (and their satellites) on the world stage, the implementation of joint Russian-Pakistani projects, including military cooperation, will help strengthen security in Eurasia in the interests of all participants.22

Non-Western theories of international relations as sovereign intellectual developments supporting the discourse on multipolarity also will be in great demand in the academic circles of Russia.

In addition, discussions on non-Western approaches to international relations and alternative political theories can not only be a bond for a dialogue of a new quality between Russia and the countries of South Asia, but also lay additional foundations for rethinking regionalism.

Still, South Asia is part of Eurasia, and Russia is interested in strengthening its stability and the predictability of the actions of all its actors.

___

1 Michael Mann. 2014. South Asia's Modern History: Thematic Perspectives. Taylor & Francis. pp. 13–15.

2 Prashanth Parameswaran. Trump’s Indo-Pacific Strategy Challenge in the Spotlight at 2018 Shangri-La Dialogue. The Diplomat. June 05, 2018. Available at: https://thediplomat.com/2018/06/trumps-indo-pacific-strat... [Accessed 23 October 2018].

3 Tariq Mehmood. Regionalization of Peacekeeping Operations in South Asia // Margalla Papers Vol. XX, 2016. National Defence University Islamabad. P. 205.

5 Ash Carter. Reflections on American Grand Strategy in Asia. Belfer Center for Science and International Affairs, Special Report. October 2018. P. 4. Available at: https://www.belfercenter.org/sites/default/files/files/pu... [Accessed 3 November 2018].

6 Ibidem. P. 5.

7 Ibidem. P. 14.

8 Ibidem. P. 32.

9 Ibidem. P. 29.

10 Kaplan Robert D. 1996. The Ends of the Earth: A Journey at the Dawn of the Twenty- first Century. Random House, Inc. P. 337.

11 Georgekutty M. V. Problematising South Asian Area Studies // SAJD, 2013. P. 40.

12 Rohit K Dasgupta, Remembering Benedict Anderson and his Influence on South Asian Studies // Theory, Culture & Society 0(0), 2016. P. 3.

13 Gopal Anand. The Battle for Afghanistan: Militancy and Conflict in Kandaghar. Counterterrorism Strategy Initiative Policy Paper. Washington, DC: New America Foundation, November 2010. P. 14.

14 The Foreign Policy Concept of the Russian Federation (approved by President of the Russian Federation Vladimir Putin on November 30, 2016). Available at: http://www.mid.ru/en/foreign_policy/official_documents/-/... [Accessed 23 November 2018].

15 Doctrine of Information Security of the Russian Federation (Approved by Decree of the President of the Russian Federation No. 646 of December 5, 2016) 5 December 2016. Available at: http://www.mid.ru/en/foreign_policy/official_documents/-/... [Accessed 6 October 2018].

16 John J. Mearsheimer. Why the Ukraine Crisis Is the West’s Fault. Foreign Affairs. September/October 2014 Issue. Available at: https://www.foreignaffairs.com/articles/russia-fsu/2014-0... [Accessed 6 October 2018].

17 Emma Ashford. How Reflexive Hostility to Russia Harms U.S. Interests. Foreign Affairs. April 20, 2018. Available at: https://www.foreignaffairs.com/articles/russian-federatio... [Accessed 6 October 2018].

18 Stephen Kotkin. Russia's Perpetual Geopolitics. Putin Returns to the Historical Pattern. Foreign Affairs. May/June 2016 Issue. Available at: https://www.foreignaffairs.com/articles/ukraine/2016-04-1... [Accessed 6 October 2018].

19 Вячеслав Белокреницкий. Южная Азия 2013–2020: возможности и риски для России. 7 июля 2013 г. Available at:

http://russiancouncil.ru/analytics-and-comments/analytics... [Accessed 23 November 2018].

21 Savin, Leonid. Russian security frame for Black sea region. Geopolitica.ru. 06.12.2017 Available at: https://www.geopolitica.ru/en/article/russian-security-fr... [Accessed 6 October 2018].

22 Savin, Leonid. Pakistan-Russian friendship. The Nation. November 05, 2018. Available at: https://nation.com.pk/05-Nov-2018/pakistan-russian-friend... [Accessed 23 November 2018].

Publishsed in "Conflict and Cooperation in South Asia. Role of Major Powers. Islamabad: IPRI, 2019. P. 153 - 180.

La grande guerre du pétrole de 2020 a commencé. La Russie peut-elle la gagner ?

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La grande guerre du pétrole de 2020 a commencé. La Russie peut-elle la gagner ?

par Nikolas K. Gvosdev
Ex: https://echelledejacob.blogspot.com

Après la signature de la dernière série de sanctions américaines contre la Russie l’année dernière, le président russe Vladimir Poutine a averti que la Russie exercerait des représailles au moment et à l’endroit de son choix. Le démantèlement de l’accord OPEP-Plus et le déclenchement d’une guerre des prix avec l’Arabie saoudite peuvent sembler être une façon étrange et déroutante de réagir, mais il y a peut-être une méthode dans cette folie. Je crois que le Kremlin fait le pari que, d’ici la fin de l’année, il sera capable non seulement de repousser les États-Unis mais aussi de reconstruire son partenariat avec l’Arabie saoudite.

L’un des principaux défauts des politiciens américains est leur mauvaise habitude de proclamer haut et fort leurs stratégies des mois, voire des années à l’avance, donnant ainsi à leurs adversaires tout le temps de se préparer. Au cours des deux dernières années, les membres du Congrès ont fait savoir très clairement que les projets de pipeline de contournement de l’Ukraine par la Russie – avec le Turkish Stream et le Nordstream-2 – étaient dans leur ligne de mire. Moscou a tenté d’accélérer l’achèvement de ces projets avant que le lent processus législatif américain ne permette de finaliser une autre série de sanctions punitives. Le projet Turkish Stream a été achevé juste à temps et envoie déjà de l’énergie russe en Turquie et en Europe du Sud. Pendant ce temps, Nordstream-2 aurait pu être achevé sans ces satanés Danois et leurs processus de protection de l’environnement, qui ont retardé les travaux du Nordstream juste assez longtemps pour permettre une volée de sanctions américaines de dernière minute. Même avec ce délai – et grâce à une prise de bec avec le Danemark à propos d’une éventuelle vente du Groenland – Moscou a été tellement avertie à l’avance qu’elle a demandé à ses entrepreneurs européens de se concentrer avant tout sur les parties du gazoduc les plus difficiles techniquement. Gazprom possède la capacité technique de terminer le projet – avec un certain retard, c’est vrai – mais Nordstream devrait être achevé d’ici la fin de l’année 2020. Oui, le retard a été suffisant pour obliger la Russie à continuer à utiliser l’Ukraine comme voie de transit, mais la position de Moscou sur les marchés européens de l’énergie reste largement intacte.

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Le plan de secours américain a consisté à pousser les Européens, puisque que le projet Nordstream était encore inachevé, à acheter plus d’énergie provenant de sources nord-américaines. En effet, un élément important de la stratégie américaine dans cette nouvelle ère de concurrence entre grandes puissances est de concurrencer la Russie sur les marchés de l’énergie afin de diminuer les ressources que Moscou peut accumuler en tant qu’exportateur.

Au départ, la stratégie des États-Unis durant le second mandat de l’administration Obama était d’encourager l’Arabie saoudite à répéter ses performances des années 1980 en utilisant sa capacité à ouvrir les robinets et à faire baisser les prix de manière à paralyser les producteurs russes et à forcer Moscou à reculer en Ukraine et en Syrie. Malgré la tentative de l’Arabie saoudite de baisser ses coûts de production, Riyad n’a pas pu soutenir une guerre des prix à long terme en raison des besoins massifs du budget saoudien. L’Arabie saoudite a radicalement abandonné sa politique de concurrence avec la Russie pour se tourner vers une nouvelle stratégie de coordination avec elle. Riyad et Moscou sont finalement devenus les co-axes de l’accord OPEP-Plus, qui a été conçu pour stabiliser les marchés énergétiques mondiaux et fixer un « plancher » définitif pour les prix de l’énergie. En échange de sa coopération, Moscou attendait de l’Arabie saoudite et d’autres États du Golfe qu’ils dirigent vers l’économie russe les flux financiers bloqués par les sanctions américaines et européennes. L’achat par le Qatar d’une participation minoritaire dans la société d’État russe Rosneft fut un exemple de ce renvoi d’ascenseur.

Mais la faiblesse de cette tactique tient au caractère sauvage du secteur énergétique américain. Les producteurs américains ont bénéficié de prix plus élevés et étaient prêts à alimenter le marché lorsque la Russie et l’Arabie saoudite ont réduit leur production. Lorsque les États-Unis ont refusé de prendre part à l’accord OPEP-Plus, la poursuite de la participation de la Russie a dépendu largement de la volonté de l’Arabie saoudite de continuer à inciter Moscou à se conformer à l’accord.

Ces derniers mois, nous avons assisté à un nouveau durcissement de la politique du Kremlin – où la Russie est prête à risquer une escalade afin de prendre l’avantage ou de discréditer les États-Unis. Le monde a vu ce schéma commencer à se dérouler en Syrie, par rapport à la Turquie, au cours des dernières semaines. Les Russes ont franchi certaines des lignes rouges d’Ankara et ont ensuite laissé la Turquie voir dans quelle mesure elle pouvait ou non compter sur les États-Unis et ses alliés européens – puis le président Recep Erdogan s’est rendu à Moscou pour rouvrir les négociations avec Vladimir Poutine.

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Les producteurs d’énergie russes ont eu le sentiment d’être du côté des perdants de l’accord Moscou/Riyad. Depuis un an, ils réclamaient avec véhémence que la Russie se retire de l’accord. La panique du coronavirus leur a donné l’occasion de faire valoir que de nouvelles réductions OPEP-Plus ne feraient rien pour empêcher un effondrement des prix de l’énergie et que la Russie continuerait à perdre des parts de marché. La réaction des Saoudiens a été de faire jeu égal avec la Russie et de la mettre au pied du mur en la menaçant de produire davantage pour provoquer des prix encore plus bas. Mais les Russes ont encore plusieurs avantages : le budget russe peut atteindre ses objectifs avec des prix bien plus bas que ce que permet le budget de l’Arabie saoudite ; la Russie peut augmenter rapidement ses exportations par pipeline alors qu’une augmentation de l’Arabie saoudite prendrait plus de temps pour arriver sur les marchés par voie maritime ; et, plus important encore, les endroits où les Saoudiens veulent concurrencer la Russie pour des parts de marché – le marché européen – évinceraient les exportations américaines produites à plus haut prix.

La Russie semble prête à s’engager dans un test de résistance majeur de la tactique américaine en matière d’exportation d’énergie en s’engageant dans une guerre des prix prolongée. Étant donné qu’il est peu probable que l’administration Trump achète de grandes quantités de production américaine à un prix élevé pour garantir ses réserves stratégiques, les producteurs américains seront confrontés à la perspective de revenus beaucoup plus faibles et atteindront un point où il n’est plus logique, d’un point de vue commercial, de rester en activité. Si certains activités sont susceptibles d’être absorbées par les grandes sociétés énergétiques, dont les économies d’échelle peuvent assumer certains projets non rentables, la production américaine globale pourrait diminuer. Et si Joe Biden s’installe au 1600 Pennsylvania Avenue en janvier 2021, les Américains peuvent s’attendre à ce que bon nombre des réglementations environnementales et d’aménagement du territoire de l’époque d’Obama soient à nouveau pleinement en vigueur, ce qui aura des répercussions tant sur la production que sur la construction de nouvelles infrastructures d’exportation.

Les Saoudiens seraient-ils alors plus enclins à reprendre les négociations avec Moscou ? C’est possible. Tout dépend de l’état des relations américano-saoudiennes après une longue guerre des prix. Le prince Mohammad bin Salman, qui a déjà ses détracteurs des deux côtés de l’allée politique à Washington, pourrait avoir plus de mal à faire face aux achats importants de biens et de services américains par les Saoudiens dans le contexte de la concurrence des prix. De plus, il pourrait constater que les États-Unis sont devenus beaucoup moins disposés à fournir aveuglément une sécurité aux Saoudiens. En outre, si la Russie perd son intérêt à agir comme force de retenue au sujet de l’Iran, les États-Unis ont montré leurs limites quant au projet de s’attaquer à Téhéran au profit de Riyad. Une nouvelle crise dans le Golfe persique ne ferait pas qu’augmenter les prix de l’énergie, mais renforcerait l’argument de la Russie selon lequel sa route du Nord est un pari bien plus sûr pour l’exportation d’énergie.

La Russie entre donc dans cette guerre des prix avec deux objectifs principaux : chasser les producteurs américains du marché et exposer Riyad aux limites du soutien américain. Grâce à l’équipe talentueuse du ministère des finances du pays, ils disposent des fonds nécessaires pour atteindre cet objectif. Poutine a repris un argument de Trump sur les guerres commerciales : soyez prêt à subir des dommages à court terme si vous pensez que vos adversaires seront contraints de céder sur le moyen terme. Ces hypothèses devraient se confirmer dans les semaines et les mois à venir.

Nikolas K. Gvosdev

Traduit par Wayan, relu par jj pour le Saker Francophone

lundi, 16 mars 2020

Erdogan-Merkel: la parallèle du simulacre

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Erdogan-Merkel: la parallèle du simulacre

Ex: http://www.dedefensa.org

Dans le texte ci-dessous, mis en ligne sur Strategic-Culture.org le  25 février 2020, Tom Luongo fait un parallèle intéressant, qui se révèle évident une fois qu’il est identifié comme tel : les destins de Merkel et d’Erdogan. Finalement, il s’agit de deux dirigeants suprêmes qu’on a jugés depuis longtemps dans une position inébranlable, à la tête de deux pays qui n’ont pas caché une ambition assez similaire de domination de deux zones régionales d’une grande importance stratégique... Par ailleurs et d’une manière originale, deux pays tenus par des liens correspondant bien à notre époque crisique avec la forte immigration turque en Allemagne, les démêlés de la Turquie avec l’UE sous domination allemande, le rôle de la Turquie dans la vague migratoire de 2015 qui a constitué un tournant crisique dans la position de force de Merkel.

De plus, on notera une correspondance de date à cet égard : c’est donc en 2015 que Merkel ouvrit les frontières allemandes aux réfugiés et c’est aussi en 2015 qu’Erdogan se trouva engagé dans un jeu de rapports directs, plutôt en montagnes justement “russes”, avec la Russie à propos de la Syrie. C’est en septembre 2015 que les Russes intervinrent en Syrie, c’est en novembre que la Turquie  abattit un Su-24 russe et ainsi de suite, avec des bas et des hauts jusqu’à aujourd’hui. Merkel et Erdogan, chacun avec des problèmes différents, se trouvent donc dans une position incertaine et instable depuis la même année qui est par ailleurs un tournant capital avec l’entrée en campagne de Trump aux USA.

Luongo trouve avec justesse une autre proximité, sans aucun doute fondamentale, entre l’Allemagne de Merkel et la Turquie d’Erdogan : leur jeu de bascule entre les USA et la Russie, évident justement depuis 2015-2016, surtout depuis l’élection de Trump qui introduit un élément majeur d’incertitude pour tout le monde et marque une évolution capitale de la situation de la globalisation.

Les USA-Trump ont alterné le chaud et le froid dans leurs relations avec la Turquie, essentiellement à cause du comportement d’Erdogan, sa proximité épisodique avec les Russes, l’achat desS-400 russes et l’oléoduc construit également avec la Russie. Du côté allemand, Merkel est, si l’on peut dire mais assez justement, la “tête de Turc” favorite de Trump lorsqu’il tourne les yeux vers l’Europe, et cela ne va pas s’arranger avec la nomination de l’ambassadeur US en Allemagne Grenell comme patron-“superviseur” des agences de renseignement US (DCI, ou Director Central Intelligence), où il soignera particulièrement les Allemands : Grenell a été odieux avec l’Allemagne pendant son ambassade, selon les instructions de Trump. Le président US supporte de moins en moins Merkel, qui a choisi Huawei pour la génération 5G, et aussi les prétentions économiques de l’Allemagne et sa puissance exportatrice.

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Quant aux Russes, ils durcissent partout leur attitude vis-à-vis des deux pays observés ici l’Allemagne. Poutine est exaspéré par le comportement turc en Syrie et la façon dont Erdogan n’applique pas les accords d’Astana ; il a montré déjà, par plusieurs interventions surtout aériennes mais également terrestres autour d’Idlib, qu’il ne reculera pas cette fois devant un affrontement militaire en soutien des Syriens, où Erdogan pourrait se trouver en très mauvaise posture. Quant à l’Europe et à l’Allemagne, la déclaration de Lavrov selon laquelle la France est  le seul pays sérieux avec lequel la Russie puisse discuter de la question de la sécurité européenne n’a pas du enchanter Merkel, de plus en plus paralysée par la pression US-Trump pour toute initiative de sécurité et  d’amélioration des relations avec la Russie.

Bien entendu, tout cela s’accompagne, – les deux évolutions étant complémentaires sinon à la fois devenant à tour de rôle cause et conséquences l’une de l’autre, – d’un affaiblissement accéléré des positions intérieures des deux dirigeants. Ce parallèle général des deux pays ne tient pas seulement aux divers incidents et circonstances décrites ci-dessus et développés dans le texte de Luongo. A cet égard, il est significatif que ces deux évolutions aient commencé en 2015, avec les mêmes relations chaotiques des deux, à la fois avec la Russie et avec les USA.

En 2015-2016, notamment avec l’élection de Trump, mais aussi avec la montée des populismes et d’autres circonstances, la situation de la globalisation est entrée dans une crise profonde. (L’aventure du coronavirus n’arrangera pas les choses.) De ce fait, les intérêts nationaux reprennent le dessus, les tensions déjà perceptibles entre nations importantes et blocs (y compris à l’intérieur du bloc-BAO, ô combien) sont devenues beaucoup plus vives.

La conséquence de cette évolution d’une importance extrême est que les plus grandes puissances, – notamment les USA et la Russie pour notre cas, –  admettent de moins en moins des relations incertaines avec des puissances moyennes sans capacités décisives (comme l’arme nucléaire) qui jouent d’une façon ou l’autre, volontairement ou contrainte, des double jeux du type-“du faible au fort” avec elles (USA et Russie). L’Allemagne et la Turquie sont dans cette situation, chacune avec leurs conditions spécifiques ; de même le déclin accéléré de leurs équilibres intérieurs et des régimes qui y sont associés est également dû à la décadence, sinon l’effondrement de la globalisation depuis 2015, avec les circonstances qu’on a détaillées.

Décidément, la Turquie et l’Allemagne se révèlent comme des fausses “puissances moyennes” alors qu’elles prétendaient être parmi les leaders des “puissances moyennes”. Les circonstances de radicalisation de la vie internationale, avec l’effondrement du cadre artificiel de la globalisation, renvoie à la fable du “Roi est nu” ; alors qu’elles jugeaient être indispensables aux USA et à la Russie et en jouaient en conséquence, la Turquie et l’Allemagne se retrouvent prisonnières de leurs liens avec ces deux grandes puissances, cela entraînant une chute accélérée de leur propre puissance et de leur influence.

Leurs capacités de manœuvre sont désormais extrêmement limitées, avec leurs ambitions centrales, – domination de l’Europe pour l’Allemagne, expansion en Syrie et affirmation de la puissance musulmane centrale au Moyen-Orient pour la Turquie, – gravement contrecarrées sinon réduites à néant ; leurs perspectives politiques sont quasiment réduites à néant, avec à un moment ou l’autre la nécessité d’un choix (USA ou Russie) alors que le fondement de leurs politiques reste justement de n’en pas faire pour “jouer” (?) sur les deux tableaux.

dedefensa.org

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Has Erdogan Finally Lost His Center?

Turkish President Recep Tayyip Erdogan should call German Chancellor Angela Merkel some point soon to compare notes on how it feels to be trapped between the U.S. and Russia.

Germany’s political center is collapsing under the weight of Merkel’s desperate attempts to hold onto power as her ruling coalition falls in the polls and her regional party leaders betray her. The shenanigans in Thuringia have set in motion a widening gyre within the Christian Democratic Union (CDU) which will likely end in tears at the next German general election in 2021, if the current coalition with the Social Democrats lasts that long.

Merkel’s CDU has suffered electoral rebuke one after the other in state elections around Germany much of which stems from her inability to stand up to President Trump which forces her to continue betraying the trust of Russian President Vladimir Putin.

Germany’s near-term economic and political future are now bleak as the European Union is pushing for fiscal integration that Germans do not want. At the same time, Merkel keeps poking Trump on economic issues by allowing German companies to find workarounds to the EU sanctions on Russia as well as defy Trump on the Nordstream 2 pipeline.

German exports to Russia keep expanding after being gutted when Merkel acceded to Obama’s pressure in 2014 to cut off trade in the wake of the reunification with Crimea. But, things are reaching a boiling point for Merkel in Germany and it doesn’t appear at this point she has any solutions to a falling euro, deteriorating banks, populist challenges to EU diktats, and increasingly uppity behavior from the Visegrad countries like Hungary who courts Putin and Poland who courts Trump on energy and security issues.

Erdogan, interestingly enough, is in a similar position. He’s placed himself in the middle of a war in Syria in which he was tasked with controlling Idlib, Aleppo and Homs to split the western part of the country. This would ensure that all strategic roads and resupply routes would remain under NATO country control. It was Russia’s entrance that destroyed that plan.

Erdogan was fine with cutting deals with Putin in the early stages of this war as long as Russia and Syria didn’t touch Idlib. Retaking Palmyra and points west out to the Euphrates River was fine with him because it allowed him the opportunity to get what he really wanted, the northern 30 kilometers or so of the country to expand Turkey and disrupt the Syrian Kurds.

He played the U.S. and Russia off each other to get what he originally asked for as part of his spoils for destroying Assad. And in recent weeks thought he could continue his neo-Ottoman dreams by making a deal with the government in Libya, chasing European energy companies off the coast of Cyprus and laying claims to the Eastern Mediterranean that made China’s claims in the South China Sea look restrained.

Erdogan believes he can leverage access to the Black Sea as part of the Montreaux Convention of 1936 which gives Turkey territorial control over the Bosporus to get concessions from both NATO and Russia.

The problem for him is that he’s tested the patience of both Trump and Putin. And when you are blackmailing someone it’s important to remember there are limits to how far that leverage goes. Erdogan’s dreams of expanding into the vacuum being created by a weakening U.S. presence in the Middle East will run aground against Russia’s unwillingness to tolerate terrorists holed up north of Damascus to sow discord around the region.

He didn’t sign major energy deals with Turkey only to have Erdogan stab him in the back over Idlib. This is why Turkey’s reinforcing Hayat-Tahrir al-Sham (HTS) in Idlib will only result in further Turkish military casualties.

And the U.S. will be happy to watch the mercurial Erdogan fail here, as all that does is weaken him at home, where his political position is fading, just like Angela Merkel’s thanks to Turkey’s abysmal exposure to a rising U.S. dollar. The only reason he survived the 2018 Lira crisis was because of interventions from Russia, China and Qatar to stabilize the situation and help Turkish companies get some of that corporate debt exposure reduced, restructured and redenominated.

This was a point I made back then and it seems that Erdogan’s good will from that lasted about eighteen months.

The problem for him now is that the U.S. dollar is rising quickly as a global fear trade unfolds thanks to a combination of German political instability, Trump beating the impeachment rap, Brexit and China’s economy being put on hold thanks to this coronavirus outbreak.

This is putting pressure on the Lira again as it approaches the 2018 spike high, keeping inflation high. Remember his AKP party lost the Istanbul elections last year. Erdogan needs political wins he can sell back home.

Avenging the Turkish troops killed by Syria during a recent advance seems to fit the kind of PR stunt that plays well at home while really just providing cover for HTS to abandon Idlib and be re-deployed to Libya.

The recent escalations, however, may have been provoked by Syria reaffirming diplomatic relations with Armenia and openly rebuking Erdogan by  recognizing the Armenian genocide. This may have provoked him into this extreme reaction publicly.

It puts him, however, in a very bad position. The U.S. has not backed his play in Syria. Article 5 of NATO doesn’t cover a member getting attacked while it’s invading another country. It’s a defensive treaty. So, while Secretary of State Mike Pompeo is happy to watch Erdogan mung up the works in Idlib, there’s no way the U.S. will back him against the Russian Air Force.

At the end of the day, neither Russia nor the U.S. would be sad to see him leave the political stage. And Erdogan’s latest forays have him critically over-extended after years of craftily manipulating events to his advantage.

Like Angela Merkel’s outburst after the vote for Prime Minister in Thuringia, Erdogan’s outburst here may be the sign to everyone that his days are numbered.

Tom Luongo

The Balkans - the Most Important Part of the European Chessboard?

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The Balkans - the Most Important Part of the European Chessboard?

Ex: https://www.geopolitica.ru

The World only remembers the Balkans when they are used to ignite/sustain international conflagration. Unfortunately, however, for the inhabitants of this region of Europe - the main global forces never actually lose sight of it, rightly considering Balkans as a key node for controlling not only the entire South of our Continent, one of the optimal East-West transit areas, but also as the direct power base over the Middle East.

The competition for full control over these areas is not yet fully resolved, despite three decades of successes, first German and Brussels and then primarily American ones. And although the advantage of Washington still seems to be dominant - the gradual decline of the monopolar World and geopolitical independence of such significant macro-regional players as Turkey, for example, makes the whole match still undecided, and in any case allows for extra time.

In short, the current Balkan node looks like this:

Turkish Stream - the Main Cause of American Anger

In January, Russia and Turkey inaugurated activity, and at the same time finalized negotiations on further development of the second branch of TurkStream, a gas pipeline system supplying Russian gas to Southern Europe: Greece, Bulgaria, Macedonia, Serbia, and potentially also Hungary and Italy.

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930 km of the new gas pipeline bypasses Ukraine (and thus fulfils a similar role as NordStream in the North), and because the US-European occupation authorities forbade Bulgaria to create a gas terminal on its territory - thanks to the agreement of Presidents Vladimir Putinand Recep Erdoğan, it finally found itself 20 km from the Turkish-Bulgarian border, in Kiyikoy. We note that the implementation of these plans, as well as their further development, was in no way hindered by the differences of view dividing Moscow and Ankara regarding the organization of the North-West part of Syria.

TurkStream, with a capacity of not less than 3 billion cubic meters of gas, and with a target transmission capacity exceeding 31.5 billion cubic meters. - will reach Serbia in May this year, and by the end of 2020 is to connect to the gas system of Hungary.

The Russian side sees further potential recipients, among others in Austria and Italy, and thus the inept attempt to block Russian gas exports - was broken in the Southern direction, in addition, with the general and decisive participation of Turkey, which only a few years ago was considered as an obvious intermediary in the transit of Near-Eastern and Central Asian deposits exploited by Western entities. This is a very serious beating on the World chessboard, made jointly by W. Putin and R. Erdogan - although of course not yet checkmate, since the Americans will not give up their efforts to strengthen their influence in the Balkans. Particularly important for the success of their intentions is full control (or complete disintegration) of one of the transit countries - Macedonia. Although it receives only 0.5 million cubic meters of gas, it is of crucial importance for Washington's operation due to its location.

Hasty Anschluß of Macedonia

As we remember - last year Macedonia was subjected to a humiliating procedure of changing the name and further limiting the use of national symbols, everything on the line of "European and Atlantic aspirations" imprinted to Macedonians. Since, even in defiance of NATO's own foundations, Montenegro was incorporated into it in the summer of 2017 - the Pact with an open text has already begun to absorb Skopje by extinguishing the artificially Greek-Macedonian dispute over "rights to the ancient Macedonian heritage". Decisions in this matter, therefore, accelerated the "integration" procedures, but at the same time were sabotaged in the EU part by France expressing scepticism to the fast enlargement path.

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In October 2019, President Emmanuel Macron expressed opposition to direct accession talks with Macedonia as the reason, giving ... "the observed increased infiltration of Russia and China in the Balkans." Well, of course, about the much more dangerous (also for the rest of Europe) American infiltration Frenchman could not mention - but in fact Skopje was directed to Washington's probably preferred currently side-track: "NATO - now, EU - maybe, some day….".

Contrary to appearances, this does not seem to meet the hidden expectations of American strategists perfectly understanding that for exhausted by intentionally stimulated economic crises last inhabitants as far as free Balkan states - the lure is first and foremost the European lifestyle and income, wrongly associated with the Brussels order (i.e. the same manoeuvre as applied to Poles, Hungarians, Romanians and others in the 1990s and to Ukrainians five years ago and still). The North Atlantic Pact is just a cost, payment for admission to the European table.

As a result, on February 16, at the last parliamentary session before the elections on April 12, the pro-Western, social-democratic-Albanian government of Macedonia pushed through an act accelerating negotiations with the European Union, and also in the coming weeks the last (Spanish) consent is expected for Macedonia's accession to NATO, which was also formally approved in advance by the Macedonian (formally only technical) Oliver Spasovski’s Government.

Formally, the future of the Republic is to be decided "in a democratic way", which does not bode well. Oppositional ВМРО - ДПМНЕ cannot recover after a trial and escape from the country of its long-time leader, Nikola Gruevski, , who in addition himself as prime minister in 2006-16 had his issues, just like Social Democrats today dealing with Albanian terrorists, flirting with voters with "Europeanness", and stimulating Macedonian nationalism, but only against the canonical in this area Serbian Orthodox Church and supporting the dissenting, self-proclaimed (created by Yugoslav communists) Macedonian Church.

On the other hand, dispersed and grassroots patriotic forces do not have the time and the opportunity to build a national option other than VMRO. Especially since without even waiting for formal Anschluß - Americans are already creating their military installations in Macedonia, securing and strengthening the centres of global terrorism already existing under American control in Albania. Which there, in turn – is seen worse and worse by the local people who rightly believe that they know both robbery and smuggling well enough, so do not need supervision from the groups of the People's Mujahedin and similar bandits, not to mention the need to finance them together with the mass of American staff. So if the Albanians liked to disturb the lives of the American occupiers - they would already have a Macedonian alternative prepared.

Montenegrin Church Plunder

Of course, not the only one – because earlier the only piece of the Balkans never touched by a Turkish foot was absorbed and has capitulated after one of the most absurd examples of artificial ethnogenesis (even within Central European standards). Montenegro after several years long campaign became the last blow inflicted on Serbia, after which the even Voivodship's secession was abandoned, choosing the gradual Polonization of Serbian policy, i.e. saturating it with patriotic elements in form and treacherous in content. So, Podgorica eventually found itself in NATO, but in relations with the EU it remains on the same side-track as Skopje, hence, at all costs, they must divert the attention of society asking where this promised Western like prosperity is.

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Demonstrations of many thousands go through the Montenegrin capital and other cities of the country (and everyone who has been to Podgorica knows that 100,000 on the streets of this city with only 190,000 inhabitants - is impressive) in defence of the rights of the Serbian Orthodox Church, which once created this country, , and today it is robbed of all the property by the Pro-Western leadership of President Milo Đukanović. Adopted on December 27, the Act, under the very nice Western name of "religious freedom", imposed on religious denominations and organizations to verify their property (preferably legalized by the Montenegrin authorities), what for the Serbian Orthodox Church that has been in this area since "always" and which invented historical Montenegro as a political being (e.g. always only Serbian, but not necessarily Belgrade one...) - is more than a problem. That is an open attempt on the state of possession of churches and an effort to political and economic preference for the artificially invented Montenegrin Church, who (unlike his Macedonian counterpart) - so far has not been able to find the recognition of even potential believers, neither support from the canonical Churches.

Even soldiers and policemen join the anti-government marches, and the atmosphere is beginning to approach the climate of civil war, in which the Government does not even think about giving way, seeming determined to break the last elements of traditional society in Montenegro.

Following Mladići and Karadžić?

Therefore, Montenegro and perhaps Macedonia have been brought one step away from destruction, meanwhile the return of a new (?) state is possible nearby - Republika Srpska, which is preparing to finally say goodbye to the extremely unsuccessful experiment entitled Bosnia and Herzegovina. "Goodbye Bosnia and Herzegovina - welcome RSexit!"– that is how the leader of Bosnian Serbs, Milorad Dodik inaugurated another political crisis in B&H, from which this artificial creation of Dayton may no longer emerge. The attempt to artificially restore the system of the Croatian-Muslim-Serbian triad governing the country - ended in defeat. Republika Srpska is preparing for a referendum about leaving the Federation.

The reason (because it is not an excuse) for such a radical but expected decision of the authorities in Banja Luka - was the persistence of Sarajevo, seeking to take over for the benefit of the national Government the rights to manage public land located on the territory of the constituent Republics. Attack on prerogatives belonging to Bosnian Serbs so far, in addition clearly in intentions of colonization for the customary sponsors – B&H "partners" - Germans (behind the Croats) and Americans (traditionally cherishing Muslims) are the last straw that breaks the camel's back.

In addition, the federal structures of Bosnia and Herzegovina has not functioned in practice until last year - with a clear benefit to the citizens. Therefore, the American forced attempt to restore unity (by finally delegating a representative of the Republic of Serbia to the joint authorities of B&H) - showed only the superfluousness of the superior cap, needed only by the bureaucrats, and of course the Americans.

Interestingly, Dodik - himself a typical Balkan politician what means a dodger, knows perfectly well when to hit the drums of Serbian nationalism, not only announced secession, but also made contacts with representatives of upset Montenegrin Serbs, suggesting the coordination of activities of all compatriots separated by artificial post-Yugoslavian borders.

Polonization of Serbia and the Bankruptcy of Kosovo

And this may also be important for the extremely stagnant and depressing policy of Serbia itself, which is quietly but clearly drifting towards the West, bogged down in the absence of ideas on how to be governed, although while maintaining the form of an independent state, defended against Western aggression and solidarized with Slavic unity, in the Eastern geopolitical option.

Unfortunately, but President Aleksander Vučić knows perfectly well that in order to stay in power, all he needs is a lack of any competition, and secondly, the quiet confidence of the inhabitants of the country, from time to time watching the Serbian leader hug with Vladimir Putin. He invariably remains the most popular politician in Serbia, however, despite Moscow's notable propaganda and cultural influences in this country - economic cooperation is proceeding too slowly to offset the fully primitive consumer propaganda from the West.

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Of course, Serbs want to remain Russia's best friends in Europe - but they go to Austria to work and such are the sad realities of life in a republic subjected to many decades of brutal trade war with the US and its allies. Therefore, for Progressive rulers of Serbia, this is a clear guideline - you can get along with the EU (only towards NATO the memory of the crimes of the Pact is still too strong among Serbs), you can make a lesbian Prime Minister of an orthodox, conservative country - just to bribe all alternative national politicians in time, and give several cheeky speeches during subsequent election campaigns preferably towards Kosovo (of course without any consequences) and take a picture with Putin.As a result, although in principle they are extremely unpopular issues in Serbian nation - under American pressure, Kosovo and Serbia have recently signed an agreement on the (re)construction of road and rail connections between Belgrade and Pristina.

However, what is worth noting - not everything in this region is going according to Washington's thoughts, and the new Kosovo Albin Kurti’s Government faces the actual bankruptcy of this pseudo-state created 12 years ago. Among others therefore, he had to start his office by declaring the lifting of prohibitive duties on Serbian goods, which decision (despite widespread smuggling) not only caused another crisis in Pristina-Belgrade relations, but also the dissatisfaction of Kosovars themselves.

In addition, the truth is thatif Kosovo were not in fact a criminal organization, mainly drugs smuggling, it would never have an economic raison d'être. 40% residents officially live below the European poverty line, 17% below the subsistence minimum, unemployment is equal to 50% and it is not very pacifying that probably all statistics of this self-proclaimed Republic are fiction and in reality no one knows how much they earn and what their inhabitants actually live from. Well,  a lot is known - however, this is certainly not knowledge that the authorities in Pristina would like to brag about abroad ...

Even Americans also probably already know that the Kosovo problem simply cannot be solved without Serbia, although of course they understand it their own way, intensifying their efforts to take control of Belgrade - but this time without the use of rockets and air forces ...

"Democracy" - the Least Needed Complication in the Balkans?

What is particularly interesting in all of this - in 2020, among those briefly mentioned here, Serbia, Macedonia, and Bosnia and Herzegovina (as well as Croatia) are going to have parliamentary elections this year, which (especially in Skopje) can at least theoretically lead to changes in the balance of power and total reversal of alliances, making the whole Balkan chessboard even more complicated, in a match of all with all and all possible colours of pawns used.

Because if it can start somewhere in Europe again - it's traditionally in the Balkans.

dimanche, 15 mars 2020

Dernières analyses publiées sur strategika.fr :

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Soros, Erdogan et les armes d’immigration massive contre l’Europe et la Russie - Rédaction Strategika

 
Amicalement, 
 
Pierre-Antoine Plaquevent

Routes de la soie : à qui va le profit, la Chine ou les pays au bord de la route ?

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Routes de la soie: à qui va le profit, la Chine ou les pays au bord de la route?

par Michel Carmona & Minh Pham

Ex: http://www.geopolintel.fr

Nombreux sont déjà les pays débiteurs piégés par les « Nouvelles routes de la soie ». Le projet pharaonique de la Chine profite à ses intérêts et à ses entreprises. En face, l’Occident n’a rien à proposer d’autre que l’austérité et la rigueur budgétaire. C’est ce que déplorent dans cette tribune Yves Carmona, ancien ambassadeur de France au Laos et au Népal, et Minh Pham, ancien représentant du Programme des Nations unies pour le Développement (PNUD) au Laos et aux Maldives.

Dans moins d’une génération, l’ordre économique mondial sera manifestement différent de celui que nous connaissons aujourd’hui. La Chine, après avoir doublé le Japon en 2011, sera passée en tête d’ici 2050, suivie par l’Inde. A contrario, les États-Unis seront distancés à la troisième place avec une taille économique d’à peine plus de la moitié du pays de Xi Jinping. De fait, l’entrée de la Chine dans le club des poids lourds économiques ponctue son itinéraire contrasté depuis la Révolution maoïste et la création de la République populaire en 1949, effaçant un siècle d’humiliations aux mains des puissances occidentales.

Conséquence de cette marche vers le développement, beaucoup a été dit ces dernières années sur la possibilité d’un « piège de Thucydide » qui dresse une puissance montante, en l’occurrence la Chine, contre une puissance établie, actuellement les États-Unis, ce qui conduirait inévitablement à la guerre comme dans l’Antiquité entre Athènes et Sparte. Et de fait, la réalité est que la Chine comme les États-Unis effacent de plus en plus la ligne de démarcation entre économie et sécurité nationale, si bien qu’une déclaration formelle de guerre n’est plus nécessaire. Cela fait déjà des décennies que les deux puissances s’opposent sur trois fronts.


Le premier front est bien visible, en termes de vitesse, d’échelle et d’intensité, en Mer de Chine du Sud, lieu de passage d’un tiers du trafic maritime mondial. Pékin y appuie ses prétentions maritimes et souveraines sur une stratégie d’exclusion de zone qui réduit les marges de manœuvre pour les États-Unis et leurs alliés. Cette stratégie inclut des travaux massifs de remblai qui ont commencé en 2014, conduisant à la création d’une série d’îlots à la place de hauts-fonds submersibles et leur équipement en pistes d’atterrissage, facilités portuaires et capacités militaires défensives et offensives. Le différend au sujet des « formations maritimes » des îles Spratleys qui oppose de longue date la Chine, la Malaisie, Taïwan, l’Indonésie et le Vietnam, constitue un exemple sans équivoque de démonstration de force et d’affirmation de sa souveraineté.

Le second front, bien que moins visible, concerne le cyberespace, les cyberarmes et la maîtrise des hautes technologies, des semi-conducteurs et de l’informatique quantique à l’intelligence artificielle. Tandis que cette bataille se déroule sans éclats, la Chine, de même que la Russie, a montré sa volonté d’investir massivement dans ce secteur à travers sa politique industrielle du « made in China 2025 » ou d’acquérir les nouvelles technologies par des investissements en capital-risque dans la Silicon Valley.

Mais c’est le troisième front que nous allons analyser ici plus en détail, car il est en passe de devenir aussi visible que le premier. Il porte même un nom officiel : les « Nouvelles routes de la soie » (en anglais BRI ou Belt and Road Initiative). Qu’est ce que la BRI ? Fondamentalement, c’est un programme de prêts dépassant 1 000 milliards de dollars pour l’infrastructure, financés par la Chine et mis en œuvre principalement par des constructeurs chinois. Il permet à des pays pauvres ou manquant de capitaux de puiser dans un fonds pour construire et agrandir autoroutes, chemins de fer, ponts, ports, oléoducs et centrales électriques. Le réseau d’infrastructures relie ces pays à la Chine et entre eux dans un vaste réseau de marchés, le tout censé bénéficier aux acheteurs aussi bien qu’aux vendeurs.

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La BRI consiste en deux routes internationales : l’une retrace la route historique de la soie accédant à la Chine à travers l’Asie centrale et l’autre conduit les routes maritimes de la Chine à l’Asie du Sud-Est et l’Asie du Sud, l’Afrique et l’Europe. En Asie, le portefeuille de la BRI est soutenu par un organisme de prêt dédié, la Banque asiatique d’investissement pour les infrastructures (AIIB) fondée en 2012 et dont le siège est à Pékin. L’AIIB se joint à une foule d’entreprises d’Etat qui investissent, prêtent et construisent en-dehors des frontières chinoises comme la China Development Bank, l’EXIM Bank et la New Development Bank.


Six ans après son lancement, la BRI a amassé un portefeuille impressionnant. Cependant, cet édifice va-t-il apporter un progrès global aux pays signataires ? C’est, bien sûr, ainsi que le président Xi Jinping en fait la promotion, mais cela soulève des interrogations sur ses motivations.

Est-ce une grande démonstration d’amour fraternel ?

Rien qu’en Asie en développement, où la demande en infrastructures jusqu’à 2030 est estimée à 1700 milliards de dollars par an, la BRI et les prêteurs qui la soutiennent comblent une grande partie du besoin financier. Au Laos, le chemin de fer Laos-Chine, conclu en 2016, a été cette année-là le plus gros investissement étranger, équivalant à 35% du PIB. Au Cambodge, l’investissement chinois a déclenché un boom de la construction à hauteur de 18 milliards de dollars dans un pays dont le PIB dépasse à peine 22 milliards de dollars. En Birmanie, le gouvernement vient de signer un contrat d’1,3 milliards de dollars pour la construction d’un port en eau profonde dans l’État de Rakhine qui la reliera à la Chine et au couloir économique Est-Ouest de l’ASEAN. Au Pakistan, la Chine a finalisé un prêt de 2 milliards de dollars quelques jours après la victoire électorale du Premier ministre Imram Khan en août 2018. Et la liste des pays bénéficiaires, tous partenaires minoritaires de ces accords, ne cesse de s’allonger. Elle comprend aussi un grand nombre de pays d’Afrique, d’Amérique Latine et d’Europe centrale et orientale, particulièrement dans les Balkans. L’argumentaire à l’appui de ces emprunts reste simple : pour beaucoup de ces pays, l’accès aux marchés de capitaux internationaux est difficile et la Chine constitue une source « fraternelle » de capitaux – omniprésente et gardant le contrôle.

NINJA ou cheval de Troie ?

L’Union européenne, les États-Unis et l’Inde, ainsi que le FMI et la BAD, ont émis de sérieuses mises en garde contre les prêts à la BRI. Semblables aux financements NINJAs* qu’obtenaient les ménages américains au plus fort de la crise des « subprimes »**, la vision sans complaisance qu’en ont les Occidentaux est que ces prêts conduisent les pays vulnérables mal gouvernés dans le piège d’un endettement non maîtrisé dont ils ne pourraient sortir qu’en remboursant en nature. De fait, nombreux sont déjà les exemples de pays débiteurs pris au piège.

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Le Sri Lanka est la tête d’affiche de la route qui a mal tourné. De 2010 à 2015, le président en exercice Mahinda Rajapaksa a penché de manière décisive en faveur de la Chine en échange de grands projets d’infrastructure, dont beaucoup portent son nom. Faute d’avoir pu faire face à ses obligations, le gouvernement suivant a dû fournir à Pékin le port en eau profonde de Hambantota ainsi que 6000 hectares de terrain adjacent, loués pour 99 ans en échange d’un effacement de dette de 1,1 milliards de dollars. Cela a permis au Chinois de prendre pied dans l’océan Indien, à quelques centaines de milles de l’Inde, son adversaire historique. De même, dans les Maldives, le gouvernement récemment élu est en train d’évaluer la dette envers la Chine héritée de l’administration précédente. Enfin, et ce n’est pas le moindre, la Malaisie, endettée de 250 milliards de dollars, a renoncé fin 2018 à 20 milliards de dollars de projets soutenus par Pékin, un chemin de fer et deux oléoducs.

En Europe, pendant ce temps, l’investissement chinois dans la BRI met les bouchées doubles. Depuis la crise de la dette de 2008 dans la zone euro, la Chine a conclu en 2016 un accord avec la Grèce lui confiant la gestion de 2 des 3 terminaux du Pirée, le port historique et le plus grand du pays, pour 1,7 milliards de dollars. Depuis cet accord, les Chinois ont visé des installations similaires en Italie, en Espagne, au Portugal, à Malte et à Chypre, créant ainsi une chaîne de valeur maritime qui lui ouvre une position de force en Méditerranée.

Si cette connectivité nautique sert ses intérêts, elle creuse une faille au sein de l’UE. Elle dresse les États-membres de l’Ouest et du Nord, qui voient dans la BRI un cheval de Troie – dangereux sous ses dehors inoffensifs – contre ceux du Sud, du Centre et de l’Est qui accueillent favorablement l’initiative. Ainsi, en 2017, cette fracture a conduit la Grèce à bloquer une déclaration de l’UE aux Nations Unies critiquant la politique chinoise en matière de droits humains.

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Une évolution similaire se manifeste au sein de l’ASEAN. Le gouvernement philippin, deux ans après une victoire historique à la Cour internationale de la Haye face aux prétentions territoriales de la Chine en Mer de Chine du Sud, a récemment choisi de reculer, à rebours de son opinion publique. Au contraire, il a pris fait et cause pour la Chine, en échange d’accords économiques substantiels. De manière critique, son recul porte un coup fatal à la plainte introduite par un grand nombre d’autres membres de l’ASEAN, en particulier l’Indonésie, Singapour, la Thaïlande, la Malaisie et le Vietnam. Toujours au sein de l’ASEAN, le Cambodge a édulcoré le communiqué de l’organisation en 2016 et évité toute référence au jugement rendu plus tôt cette année-là par la cour de La Haye.

Pour la Chine, tout cela pourrait devenir une arme de choix pour infléchir l’ordre monétaire actuel, accéder à de nouveaux marchés et obtenir l’influence qu’elle a vainement convoitée sur l’architecture multilatérale d’après-guerre. A cet effet, un « club de Pékin » appuyé sur sa clientèle croissante pourrait venir faire l’écart. Il pourrait profondément changer la donne dans la restructuration de la dette, non seulement au détriment de la suprématie du Club de Paris, mais aussi en forçant le FMI – habituellement prêteur en dernier ressort – à se montrer plus accommodant envers la puissance financière chinoise. Pour être plus précis, les pays débiteurs pourraient accorder à la Chine des garanties financières prioritaires par rapport aux créditeurs du club de Paris en matière de remboursement de la dette.


S’agissant du commerce international, bien que la productivité des entreprises chinoises ait connu récemment une amélioration, elles continuent de s’appuyer dans une large mesure sur le soutien gouvernemental, en particulier en matière de recherche, et bénéficient d’un vaste marché intérieur protégé. De ce fait, la BRI risque de favoriser les entreprises chinoises par rapport aux autres. Le commerce est déjà fortement déséquilibré, ce qui a suscité l’application par le président Trump de sanctions unilatérales contre les produits chinois. Sur un mode moins brutal, Emmanuel Macron, à l’occasion de sa rencontre au sommet avec Xi Jinping en janvier 2018, a déclaré que les Nouvelles routes de la soie « ne peuvent être les routes d’une nouvelle hégémonie qui viendrait mettre en état de vassalité les pays qu’elles traversent. »

En fait, la question centrale pour l’Occident est maintenant de savoir comment arrêter les « victimes consentantes » tout en évitant les réactions impulsives qui pourraient se retourner contre lui à long terme. Le secrétaire d’État américain Mike Pompeo a exprimé en 2018 cette frustration collective en déclarant qu’il n’y avait pas de raison pour le FMI, en utilisant les dollars des contribuables américains, de renflouer le Pakistan ou d’autres pays qui ont obtenu des prêts de la Chine, mais sont dans l’incapacité de les rembourser. Cependant, M. Pompeo n’a proposé aucune alternative crédible.

Somme toute, la réalité est que l’Occident dans son entier est incapable de trouver une stratégie efficace, à la mesure du défi global que lance la Chine. A part dénoncer l’initiative BRI comme un piège de l’endettement en vantant les vertus de l’austérité et de la rigueur budgétaire, la réponse des États-Unis, de l’UE et des autres a simplement été trop peu, trop tard et trop inefficace. Dans cette guerre non déclarée, ils doivent faire face à la Chine en l’absence de lignes de front marquées, de politique ou budget d’agression clairement définis, et de cible visible sur laquelle tirer. Pour le moment, l’Occident est plongé dans l’embarras.

Par Yves Carmona et Minh Pham

 

Haine russo-saoudienne : Fracking the Fracking

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Haine russo-saoudienne : Fracking the Fracking

Ex: https://echelledejacob.blogspot.com

Cette nouvelle, à partir d’extraits d’une élision de RT.com, permet d’avoir une bonne idée du climat actuel d’effondrement général, de la façon dont les masques tombent et volent dans tous les sens, de la rapidité avec laquelle les simulacres se vident de toute leur fausse substance... Ici, il s’agit du Professeur Richard D. Wolff, fameux professeur dans toutes les grandes universités US, auteur, économiste, de tendance marxiste, voire Rethinking Marxism, fameux également pour son émission télévisée hebdomadaire Economic Update.

Wolff donne une version qui est de plus en plus favorisée sur la crise pétrolière, qui appréhende l’explication d’une complicité dissimulée entre les Russes et les Saoudiens, dans :le but de la destruction de l’industrie du pétrole de schiste US, – l’industrie dite du Fracking, pour son avidité à fracturer les sous-sols à la chasse au schiste. « Ils[les Russes et les Saoudiens] ont haï cette industrie dès le premier jour »

La description de la situation par Wolff est catastrophique, sinon apocalyptique, mais certes sans grande originalité car qui ne flirte pas avec cette perspective aujourd’hui ? La crise Covit-19 et la crise de la “guerre du pétrole” « sont comme un droite-gauche [asséné par un boxeur] », directement sur le pif de Wall Street, avec suffisamment de force pour dissiper tous les mirages des narrative et faire comprendre que la toute-puissance proclamée “première du monde” de l’économie US n’est rien de moins qu’un simulacre entretenu par les politiciens corrompus et grassement subventionnés pour cette tâche, – simulacre qui n’a pas la moindre base sérieuse, la moindre assise, la moindre fondation.

Le spectacle est donc horrible, de l’effondrement d’une civilisation qui a accepté de devenir la serveuse obéissante du Système, – horrible mais également sublime c’est selon. Ainsi en est-il de la colère des dieux, nous suggère le professeur Wolff, qui nous conduit comme tout expert qui se respecte aujourd’hui sur la terra incognita de l’Effondrement du Système.

... Sur RT.com le 12 mars 2020 : « [L’émission] ‘Boom Bust’ reçoit le professeur Richard Wolff, de Economic Update, pour discuter de la crise pétrolière en cours. Wolff explique que les États-Unis, qui voulaient “l’indépendance énergétique”, ont décidé il y a 10-20 ans de se lancer dans l’industrie de fracturation simplement parce que cela était jugé comme étant rentable.
» “Certes, l’industrie de la fracturation est très coûteuse... mais tout était basé sur l’idée que le prix du pétrole resterait très élevé”, explique Wolff. “Les Saoudiens et les Russes ont été touchés par l'émergence de l'industrie américaine de la fracturation ; ils ont haï cette industrie dès le premier jour parce que c’était un concurrent[jugé déloyal].”
» “L’idée qu'ils se battent entre eux est une illusion“, précise Wolff. “En fait, les Russes et les Saoudiens se battent contre les États-Unis parce qu’en faisant baisser le prix du pétrole, toutes ces compagnies pétrolières américaines de fracturation vont faire faillite. Elles sont finies”.
» Il ajoute que les compagnies pétrolières de la fracturation “ne peuvent pas rembourser leurs dettes et cela plonge le marché du crédit et les banques dans une nouvelle crise que nous commençons à peine à comprendre et qui en fait menace l’ensemble du système financier”.
» “Vous mettez le coronavirus avec le pétrole et vous avez un droite-gauche directement enchaîné qui fait réaliser à la plupart des gens de Wall Street que la description élogieuse de l'économie américaine comme la plus grande du monde était une illusion des politiciens et n'a aucun fondement... »

samedi, 14 mars 2020

Le projet de nouvelle constitution russe et l'avenir de Poutine

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Le projet de nouvelle constitution russe et l'avenir de Poutine

par le Général Dominique Delawarde

Ex: http://www.europesolidaire.eu

Sous le titre : Le Parlement russe autorise Vladimir Poutine à se représenter en 2024, le journal le Monde vient de publier une "fake news" de plus qui sera abondamment commentée par la presse mainstream occidentale.(voir le lien ci après)

Cet article est de Dominique Delawarde, membre de notre comité de rédaction

https://www.lemonde.fr/international/article/2020/03/10/le-parlement-russe-autorise-vladimir-poutine-a-se-representer-en-2024_6032499_3210.html

C'est une Fake news, au moins pour le titre, car le parlement russe n'était actuellement qu'en phase finale d'approbation d'un "PROJET" de constitution. Ce "PROJET" devra être approuvé ou rejeté par référendum par l'ensemble du peuple russe qui, seul, autorisera ou refusera les changements constitutionnels proposés. On fait encore des référendums dans ce pays et le parlement n'y a pas tous les pouvoirs.La Russie n'est pas la France .....

Que s'est-il passé à la Douma ?

La députée Valentina Terechkova, ancienne cosmonaute et première femme à avoir effectué un vol dans l'espace en 1963, est la dernière intervenante au débat sur le projet de constitution. Elle propose un amendement au projet de Constitution avant le vote final. Elle dit ceci : « Pourquoi tourner autour du pot ? pourquoi imaginer des constructions artificielles ? Regardons les choses honnêtement : si les gens le veulent et si la situation l'exige, il faut permettre au président en exercice de se présenter à nouveau à ce poste. ».

 Transformé en amendement, la proposition de Valentina Terechkova est adopté à une écrasante majorité. Le référendum aura lieu dans 6 semaines, le 22 avril prochain. Il projet sera très probablement voté, ce qui me réjouit pour deux raisons:

 1 - Poutine représente aujourd'hui le seul contre pouvoir solide à l'OTAN dont on connaît la propension à générer le chaos et la mort sur la planète depuis 1995.
(Au cours du dernier quart de siècle, 1 million de bombes ont été larguées par des pays membres de l'OTAN, agissant en coalition de circonstance, sur des pays qui n'avaient agressé aucun des membres de l'Organisation).
https://www.breizh-info.com/2019/11/19/130735/lotan-artisane-de-paix-ou-fautrice-de-troubles-et-de-chaos-general-2s-dominique-delawarde-le-13-novembre-2019

Garder Poutine jusqu'à 2036 sera probablement un bien pour son pays qu'il a remis sur pied entre 2000 et 2020 et surtout un bien pour le maintien de la paix sur la planète entière, par le retour à "l' équilibre de la terreur". Il serait bon que les fous furieux "néoconservateurs" des Etats Unis, de l'UE et de l'OTAN qui entendent régenter le monde en fonction de leurs seuls intérêts trouvent quelques "garde-fous" sur leur chemin.

 2 - Poutine a manoeuvré merveilleusement, comme à son habitude. Il n'a pas proposé lui même cet amendement, il a laissé une députée mondialement connue le faire et le parlement voter. Mais Poutine a proposé lui même des amendements à la Constitution qui vont droit au coeur d'une partie importante de l'électorat russe et de l'homme que je suis, citoyen d'un pays en déliquescence économique, politique, sociale, morale et sociétale. Ces amendements correspondent aux valeurs qui sont les miennes : Ainsi du respect de la « foi en Dieu », de l'interdiction du mariage homosexuel ou de la protection par l'Etat d'une «vérité historique », souvent mise à mal par les occidentaux qui ne cessent de la ré-écrire à leur avantage (notamment sur la 2ème guerre mondiale).

En conclusion, si le projet de nouvelle constitution est voté par référendum et si Poutine décide de rester jusqu'à 2036, il pourrait dépasser la longévité au pouvoir de la grande Catherine II, impératrice de Russie. Avec son expérience et celle de son ministre des affaires étrangères Lavrov, avec la complicité active de Xi Jingping, président à vie de son pays, il pourrait s'opposer avec succès aux velléités guerrières des "gouvernements de passage inexpérimentés" de chacun des grands pays d'une coalition occidentale en déclin. Notons au passage que les tenants du pouvoir des grands pays de l'OTAN sont de plus en plus mal élus, que leur opinion publique est profondément divisée et que ces états membres de l'OTAN sont, eux même, divisés entre eux.

Dominique Delawarde.

vendredi, 13 mars 2020

Réquisitions dans l’affaire Fillon : parfaire le coup d’Etat

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FRANCE

Réquisitions dans l’affaire Fillon : parfaire le coup d’Etat

Cinq ans d’emprisonnement dont deux ferme et dix ans d’inéligibilité ont été requis contre François Fillon ainsi que trois ans avec sursis contre son épouse Penelope dans le cadre du procès Fillon, pour des soupçons d’emplois fictifs de sa compagne et pour « détournement de fonds publics ».

Atlantico.fr : Le procureur de la République a requis à l’encontre de François Fillon une peine de 5 ans d’emprisonnement dont 3 avec sursis, assortie d’une amende de 375 000 euros et de 10 ans d’inéligibilité. Une peine de trois ans de prison avec sursis a été requise à l’encontre de Pénélope Fillon. À vous yeux, ce réquisitoire est-il cohérent avec les chefs d’accusation ?

Régis de Castelnau : Les réquisitions soutenues par Aurélien Letocart au nom du Parquet National Financier sont à la fois incohérentes et très cohérentes…

L’incohérence réside dans le fait qu’au regard du droit qui devrait trouver à s’appliquer dans ce dossier, il est clair que les demandes de cette autorité de poursuite entretiennent avec lui des rapports très lointains. Tant en ce qui concerne le support juridique de l’accusation que le quantum des peines réclamées. Pour attraire l’ancien Premier ministre devant le tribunal correctionnel, il a fallu brutaliser la loi et les principes. Le principe de la séparation des pouvoirs qui fait que le législatif doit être à l’abri des empiétements et des pressions de l’exécutif dont dépend le parquet, aurait dû prévaloir et le PNF n’aurait pas dû être suivi dans la conduite de la procédure comme il a été par les juges du siège qu’étaient les magistrats instructeurs, la chambre d’instruction de la cour de Paris et la Cour de cassation. Les chefs de poursuite utilisée n’auraient pas dû être cela et pour plusieurs raisons. En effet si l’on respecte les principes d’interprétation restrictive en matière pénale qui sont fondamentaux, le détournement de fonds publics reproché à François Fillon ne tient pas. Il y a ensuite le principe de liberté politique et d’immunité des parlementaires qui leur permet d’organiser librement leur mandat. Cela ne veut pas dire qu’ils peuvent faire n’importent quoi, mais le contrôle est alors effectué et les manquements sanctionnés par l’institution parlementaire elle-même. Relever ces caractéristiques, ne rend pas pour autant François Fillon moralement séduisant, mais l’aversion que l’on peut avoir pour ce médiocre personnage ne justifie pas que l’on prenne des libertés avec le droit et que l’on bascule dans l’arbitraire.

Et quand bien même, on considérerait les poursuites juridiquement fondées, le quantum des peines réclamées est sans commune mesure avec la jurisprudence habituelle. Et l’on rappellera également que les poursuites du PNF, institution sur-mesure créée par François Hollande sont singulièrement à géométrie variable. Que sont devenus le socialiste Bruno Le Roux, ou l’ancien ministre socialiste Kader Arif par exemple ? Quid du cas de Bruno Lemaire LR rallié qui employait son épouse artiste peintre (!) comme assistante parlementaire … ? Quid également d’un véritable travail juridique relatif à cette question des fonctions d’assistants parlementaires puisque les trois quarts des parlementaires ont opéré de la même façon que François Fillon, employant pour des missions obscures conjoints, enfants, cousins et petits cousins et bien sûrs maîtresses. Tout ceci est d’une hypocrisie noire.

La cohérence quant à elle réside dans le fait que ces réquisitions sont un acte de plus dans l’opération judiciaire enclenchée par Le PNF au début 2017 pour disqualifier la candidature de François Fillon à l’élection présidentielle et favoriser ainsi l’arrivée au pouvoir d’Emmanuel Macron. Il est aujourd’hui impossible de nier qu’il y a bien eu un raid judiciaire avec cet objectif. Deux des protagonistes de la partie médiatique de l’affaire, les journalistes du Monde Davet et Lhomme le reconnaissent explicitement dans un livre récent. Ces réquisitions sont une pièce de plus visant à légitimer l’opération du printemps 2017. Si elles avaient été autres, respectueuses du droit et modérées dans leur quantum, elles auraient judiciairement disqualifié le coup d’État judiciaire. Il est à craindre que le tribunal ne soit pas lui aussi coincé dans cette problématique. Respecter le droit et la jurisprudence prononcée soit une relaxe, soit une peine modérée, établirait sans conteste la dimension antidémocratique de l’opération visant à favoriser Emmanuel Macron. Et contribuerait à fragiliser encore un peu plus une légitimité déjà brinquebalante, tout en disqualifiant encore cette partie de la justice qui s’est mis au service du nouveau chef de l’État.

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La notion de détachatabilité a été évoquée à plusieurs reprises par l’accusation. Que signifie cette notion ? En quoi est-t-elle utile à l’accusation ?

Régis de Castelnau : Dans l’affaire Fillon, cette notion de « détachabilité » n’a pas grand sens. La Cour de cassation qui a pris la très mauvaise habitude d’ajouter à la loi dès lors que cela facilite les poursuites contre les élus a adopté plusieurs jurisprudences que je considère, et mon avis de juriste praticien et universitaire en vaut largement d’autres, comme inconstitutionnelles. L’une d’entre elles a permis les poursuites contre François Fillon. Mais pour faire bonne mesure l’autorité de poursuite d’exception qu’est le PNF a jugé bon d’injecter une notion qui relève du droit administratif. Le conseil d’État a consacré une notion particulière à l’action des agents publics. Lorsque ceux-ci commettent des fautes, si celles-ci sont ce que l’on appelle « rattachables au service » c’est-à-dire en lien avec l’exécution de leur mission publique, l’administration leur doit protection. Mais afin de bien faire la part des choses le juge administratif utilise la notion de « faute détachable du service ». Qui parce qu’elle ne concerne pas la mission publique relèvera du droit commun. Prenons un exemple extrême, le policier qui tuera sa femme avec son arme de service commettra « une faute détachable ». Donc pour poursuivre Fillon tout en utilisant la jurisprudence anormale de la Cour de cassation, on a rajouté pour faire bon poids le raisonnement selon lequel les fautes reprochées à François Fillon n’étaient pas rattachables à sa mission de parlementaire et que par conséquent il était possible de le poursuivre sans porter atteinte à son immunité. Tout cela n’est pas très intéressant.

L’initiative du Parquet National Financier, créé en décembre 2013 sous le quinquennat de François Hollande, d’initier une procédure judiciaire à l’encontre de François Fillon est-elle en accord avec le droit ? 

Régis de Castelnau : Le problème n’est pas de savoir s’il était en accord avec le droit mais bien de rappeler que c’était une opération à visée politique. Dans laquelle le PNF a joué un rôle particulier, et a ensuite passé le relais aux juges du siège qu’étaient les juges d’instruction du pôle financier, la chambre d’instruction et la Cour de cassation. Les questions juridiques posées tout au long de cette procédure peuvent nourrir des débats entre spécialistes et permettent de noircir du papier, mais cela ferait oublier l’enjeu de toute cette affaire. Et malheureusement il est à craindre comme je l’ai dit que le tribunal soit coincé dans une alternative délétère. Soit traiter loyalement ce dossier en appliquant le droit, et dans ce cas ce serait reconnaître qu’on le veuille ou non l’ingérence de l’institution judiciaire altérant la sincérité du scrutin dans la principale élection de la république française, en altérant la sincérité du scrutin. Soit poursuivre dans la mauvaise voie empruntée au début de 2017. Et de ce point de vue, le refus de transmission au Conseil constitutionnel des deux Questions Prioritaires de Constitutionnalité (QPC) pourtant évidente et de très mauvais augure. Compte tenu du fait de la situation politique pour le moins tumultueuse que connaît notre pays avec à sa tête un président considéré par l’opinion publique comme illégitime, la justice risque de traîner longtemps l’accusation d’avoir été à l’origine de son avènement

Quel impact une condamnation de François Fillon peut-il avoir sur la classe politique française ?

Régis de Castelnau : C’est très simple, tous ceux qui s’opposent à Emmanuel ont tout à craindre de la Justice. De Marine Le Pen aux gilets jaunes en passant par Jean-Luc Mélenchon et tout ceux à qui viendrait l’idée de faire un tour de piste à la présidentielles 2022, je ne saurais conseiller que la plus extrême prudence. Une petite garde à vue, une perquisition, des mises en examen et autres joyeusetés sont si vite arrivées… 

En revanche les amis d’Emmanuel Macron n’ont rien à craindre, Richard Ferrand, Alexandre Benalla, Muriel Pénicaud, François Bayrou, Sylvie Goulard, Bruno Le Roux, Bruno Lemaire, Ismaël Emelien, etc. etc. vont pouvoir continuer à vivre paisiblement.

¿El coronavirus es un armabiológica de guerra? Asumiendo que no es “conspiracionismo”.

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¿El coronavirus es un armabiológica de guerra? Asumiendo que no es “conspiracionismo”.

Diego Fusaro

Ex: https://nacionalismuasturianu.blogspot.com

Traducción: Carlos x. Blanco

Roma, 5 de marzo - La situación se está saliendo de control. Junto con el pánico y la psicosis, que son el elemento subjetivo, también existe, sin embargo, el elemento objetivo de un contagio que, si no se detiene rápidamente, podría dar lugar a unos escenarios que –sin exageración- podríamos llamarlos apocalípticos. Y son estos los que deben ser tratados en primer lugar. Giorgio Agamben, entre otros, se detuvo en el primero, proponiendo de nuevo el paradigma biopolítico habitual: el terror como método de gobierno. Que también existe este componente resulta evidente.

La marca de la "conspiración"

Por nuestra parte, partimos de un punto que no se les habrá escapado: quien se atreva a poner en duda la versión oficial -la del virus como evolución "natural" a partir del murciélago- es inmediatamente silenciado como conspirador y, como tal, condenado al ostracismo y privado del derecho al debate público. Es curioso, de hecho, que aquellos que socráticamente plantean dudas son calumniados como idiotas, mientras que los que viven con certezas graníticas son aclamados como agudos e inteligentes ¡Prodigios de pensamiento único! Y sin embargo, si se produce un incendio, no es ciertamente un conspirador el que plantea la hipótesis de dolo. Por el contrario, si invoca motivos e hipótesis de trabajo, su posición es aceptada o al menos escuchada seriamente.

Utiliza el tratamiento para los países no alineados...

El mismo Tucídides, en la Guerra del Peloponeso, tiene la hipótesis de que la plaga se extendió en Atenas por obra de los espartanos, que envenenaron los pozos. ¿Por qué, entonces, no es lícito formular la hipótesis - con dudas y no con certezas - de que también en este caso nos encontramos en presencia de una epidemia "dolosa", desatada por alguien con intenciones precisas? El motivo no es, entonces, difícil de resaltar. Estamos en la Cuarta Guerra Mundial: la que la civilización del dólar, después de haber ganado la tercera (Guerra Fría), ha declarado desde 1989 a todos los Estados no alineados con el consenso de Washington (desde Iraq a Libia, desde Serbia a Afganistán). Ahora, ¿es China un país que no está alineado con el consenso de Washington? Sí, lo es. ¿Es China un país altamente invulnerable a la talasocracia de las hamburguesas? Sí, lo es. ¿Había, antes del estallido de la epidemia, una fuerte tensión entre los dos países? Claro que sí. Si digo 5G y el caso Huawey, ¿significa eso algo para Vd.? China, es innegable, ha dado el salto adelante: y quizás, en muchos sentidos, ya ha superado a la civilización de las estrellas y las rayas en poder técnico y comercial. Hipótesis de explicación y motivo, entonces, hay.

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Wuhan, el Silicon Valley del Este

Wuhan - no lo olvide - es una especie de Silicon Valley del Este. Un punto estratégico al más alto nivel, un golpe que, como es evidente, pone de rodillas a toda China. Obviamente, nuestro imaginario, moldeado por un pensamiento único y un transbordo ideológico inadvertido, se niega de manera irreflexiva a pensar que esto es posible: con un movimiento casi inconsciente, rechaza esta hipótesis hermenéutica, sin siquiera aventurarse a tomarla en serio. ¡La civilización del dólar no puede hacer tales cosas! ¡Es el bonum maximum del planeta Tierra, el siempre vigilante garante de la paz y la democracia! Sin embargo, como sabemos, las armas biológicas y bacteriológicas no son ciencia ficción.

La guerra biológica no es ciencia ficción

Sin embargo, todo es oficial y ante los ojos de todos, como en el conocido cuento de Poe "La carta robada": la carta está ahí, a plena vista, y somos nosotros los que no podemos verla. Tomemos el documento oficial del año 2000, Rebuilding America's Defenses, publicado por el  conservador Project for a new american century: en primer lugar, planteamos la hipótesis de la necesidad de un "nuevo Pearl Harbour", que permita a los EE.UU. utilizar su poder como una respuesta legítima a una agresión. Irónicamente, con increíble coincidencia, la monarquía del dólar tendrá su nuevo Pearl Harbour al año siguiente, el 11 de septiembre de 2001. Y siempre en ese documento leemos textualmente: "Las formas avanzadas de guerra biológica, que pueden apuntar a ciertos genotipos, pueden transformar la guerra biológica, de un reino de terror, en una herramienta política útil". ¡Sic! Entonces, ¿cómo interpretar lo que le pasó a Wuhan? No es difícil.

Fuente: https://www.ilprimatonazionale.it/cultura/coronavirus-arma-guerra-biologica-complottismo-148349/

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jeudi, 12 mars 2020

Conflit gréco-turc: l'Otan plus que jamais un tigre de papier

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Conflit gréco-turc: l'Otan plus que jamais un tigre de papier

par Jean-Paul Baquiast

Ex: http://www.europesolidaire.eu

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a demandé à l'Otan, dont il est membre, son «soutien concret» dans le conflit en Syrie, lors d'une visite à Bruxelles le 9 mars.

Nous attendons un soutien concret de la part de tous nos alliés», a-t-il déclaré lors d'une rencontre avec le secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg. «L'Otan est dans un processus critique dans lequel elle doit clairement montrer sa solidarité d'alliance» avec la Turquie » .

Comme on le sait l'Otan est restée muette à cet appel. Manifestement Jens Stoltenberg et derrière lui Washington ne veulent pas se confronter avec la Russie, alliée de la Syrie, dans le conflit actuel au Moyen-Orient. Nul n'ignore que Erdogan est entrée en Syrie du Nord pour s'approprier une partie importante de ce pays, non seulement dans la poche d'Iblid, mais tout au long de la frontière turco-syrienne. Aucun des membres de l'Otan ne veut, en soutenant la Turquie, très proche de certains mouvements terroristes, paraître cautionner les efforts de l'Etat islamique pour s'y maintenir.

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Aujourd'hui, un conflit quasiment militaire s'est ouvert entre la Grèce, elle-même membre de l'Otan, et la Turquie. Erdogan a ouvert sa frontière avec la Grèce à des milliers de « migrants » provenant du Moyen-Orient, parmi lesquels probablement un certain nombre de djihadistes. La Grèce a fini par se résoudre à employer son armée pour défendre sa frontière. Ce faisant, elle risquera à se confronter militairement avec les troupes turcs qui protègent les efforts des migrants pour détruire les barbelés matérialisant cette frontière.

Dans le même temps, Erdogan redouble d'efforts pour s'approprier les îles grecques de Lesbos et Chios, en attendant sans doute d'en revendiquer d'autres. La encore la Grèce, après avoir hésité, a décidé de défendre militairement les Grecs vivant dans ces îles face à l'invasion des migrants constamment aidés et ravitaillés par les Turcs.

Dans tous ces cas, l'Otan n'a fait aucun effort pour apaiser les conflits entre Erdogan, qui se veut le nouveau sultan de l'Empire Ottoman, et la Grèce. Mais comment aurait-elle pu le faire, ne disposant pas d'armée en propre et incapable de rassembler une majorité suffisante de ses membres pour imposer la paix entre Turquie et Grèce.

Manifestement le temps n'est plus où Washington avait mis en place l'Otan pour mobiliser les pays européens dans la perspective éventuelle d'une guerre avec la Russie. Embourbés dans leurs diverses difficultés, les Etats-Unis se désintéressent de plus en plus de l'Otan, dont ils ne veulent plus d'ailleurs supporter les dépenses militaires. Si Vladimir Poutine avait l'esprit à rire, il devrait bien rire en ce moment. 

Il est donc vraisemblable que l'Otan ne répondra pas à l'appel à l'aide de Erdogan. Par ailleurs celui-ci, qui s'affirme agressivement musulman, ne bénéficie pas de la sympathie de la majorité des Européens, même en Allemagne où le lobby turc est électoralement important. 

mercredi, 11 mars 2020

Quelle cible après la Syrie ?

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Quelle cible après la Syrie ?

par Thierry Meyssan

Ex: http://www.zejournal.mobi

 
 

Les événements qui se sont produits au « Moyen-Orient élargi » depuis 2001 suivent une logique implacable. La question actuelle est de savoir si le moment est arrivé d’une nouvelle guerre en Turquie ou en Arabie saoudite. La réponse dépend notamment de la relance des hostilités en Libye. C’est dans ce contexte que doit être interprété le Protocole additionnel négocié par les présidents Erdogan et Poutine pour résoudre la crise d’Idleb.

19 ans de « guerre sans fin »

Le président George W. Bush décida de transformer radicalement les missions du Pentagone, ainsi que l’expliqua, le 13 septembre 2001, le colonel Ralph Peters dans la revue de l’Armée de Terre, Parameters. Le secrétaire à la Défense, Donald Rumsfeld, nomma l’amiral Arthur Cebrowski pour qu’il forme les futurs officiers. Celui-ci passa trois ans à faire le tour des universités militaires de sorte qu’aujourd’hui, la totalité des officiers généraux ont suivi ses cours. Sa pensée a été vulgarisée pour le grand public par son adjoint, Thomas Barnett.

Les zones touchées par la guerre US seront livrées au « chaos ». Ce concept doit être compris au sens du philosophe anglais Thomas Hobbes, c’est-à-dire comme l’absence de structures politiques capables de protéger les citoyens de leur propre violence (« L’homme est un loup pour l’homme »). Et non pas au sens biblique de faire table rase avant la création d’un ordre nouveau.

Cette guerre est une adaptation des Forces armées US à l’ère de la mondialisation, au passage du capitalisme productif au capitalisme financier. « La guerre est un racket » (War is a racket), disait avant la Seconde Guerre mondiale le général le plus décoré des États-Unis, Smedley Butler [1]. Désormais, les amis et les ennemis ne compteront plus, la guerre permettra une simple gestion des ressources naturelles.

Cette forme de guerre suppose de nombreux crimes contre l’humanité (notamment des nettoyages ethniques) que les Forces armées US ne peuvent pas commettre. Le secrétaire Donald Rumsfeld engagea donc des armées privées (dont Blackwater) et développa des organisations terroristes tout en prétendant les combattre.

Les administrations Bush et Obama ont suivi cette stratégie : détruire les structures étatiques de régions entières du monde. La guerre US n’a plus pour objectif de vaincre, mais de durer (la « guerre sans fin »). Le président Donald Trump et son premier conseiller de Sécurité nationale, le général Michael Flynn, ont remis en cause cette évolution sans parvenir à la changer. Aujourd’hui, les tenants de la pensée Rumsfeld/Cebrowski poursuivent ses objectifs non pas tant au travers du secrétariat à la Défense que de l’Otan.

Après que le président Bush a lancé la « guerre sans fin » en Afghanistan (2001) et en Iraq (2003), une forte contestation surgit au sein des élites politiques de Washington à propos des arguments qui avaient justifié l’invasion de l’Iraq et du désordre qui y régnait. Ce fut la Commission Baker-Hamilton (2006). Jamais, la guerre ne cessa ni en Afghanistan ni en Iraq, mais il fallu attendre cinq ans pour que le président Obama ouvre de nouveaux théâtres d’opération : la Libye (2011), la Syrie (2012) et le Yémen (2015).

Deux acteurs extérieurs ont interféré avec ce plan.
- En 2010-11, le Royaume-Uni a lancé le « Printemps arabe », une opération calquée sur la « Révolte arabe » de 1915 qui permit à Lawrence d’Arabie de placer les wahhabites au pouvoir dans la péninsule arabique. Il s’agissait cette fois de placer les Frères musulmans au pouvoir avec l’aide non pas du Pentagone, mais du département d’État US et de l’Otan.
- En 2014, la Russie est intervenue en Syrie, dont l’État ne s’était pas effondré et qu’elle a aidé à résister. Depuis lors, les Britanniques —qui y avaient tenté d’en changer le régime durant le « Printemps arabe » (2011-début 2012),— puis les États-Uniens —qui cherchaient à y renverser non pas le régime, mais l’État (mi-2012 à aujourd’hui)— ont dû s’en retirer. La Russie, qui poursuit le rêve de la Tsarine Catherine, se bat aujourd’hui contre le chaos, pour la stabilité —c’est-à-dire pour la défense des structures étatiques et le respect des frontières—.

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Le colonel Ralph Peters, qui avait révélé en 2001 la nouvelle stratégie du Pentagone, publia en 2006 la carte des objectifs de l’amiral Cebrowski. Elle montrait que seuls Israël et la Jordanie ne seraient pas atteints. Tous les autres pays du « Moyen-Orient élargi » (c’est-à-dire du Maroc au Pakistan) seraient progressivement privés d’État et tous les grands pays (dont l’Arabie saoudite et la Turquie) disparaîtraient.

Constatant que son meilleur allié, les États-Unis, prévoyait de couper son territoire en deux afin de créer un « Kurdistan libre », la Turquie tenta vainement de se rapprocher de la Chine, puis adopta la théorie du professeur Ahmet Davutoglu : « Zéro problème avec ses voisins ». Elle se distancia d’Israël et commença à négocier la paix avec Chypre, la Grèce, l’Arménie, l’Iraq, etc. Malgré le différend territorial sur le Hatay, elle créa un marché commun avec la Syrie. Cependant, en 2011, alors que la Libye était déjà isolée, la France convainquit la Turquie qu’elle pourrait échapper à la partition si elle se joignait aux ambitions de l’Otan. Le président Recep Tayyip Erdogan, un islamiste politique de la Milli Görus, adhéra à la Confrérie des Frères musulmans dont il ne faisait pas partie, en espérant récupérer à son profit les fruits du « Printemps arabe ». La Turquie se retourna contre l’un de ses principaux clients, la Libye, puis l’un de ses principaux partenaires, la Syrie.

En 2013, le Pentagone adapta la « guerre sans fin » aux réalités rencontrées sur le terrain. Robin Wright publia deux cartes rectificatives dans le New York Times. La première portait sur la division de la Libye, la seconde sur la création d’un « Kurdistan » ne touchant que la Syrie et l’Iraq et épargnant la moitié orientale de la Turquie et l’Iran. Elle annonçait aussi la création d’un « Sunnistan » à cheval sur l’Iraq et la Syrie, la partition de l’Arabie saoudite en cinq et du Yémen en deux. Cette dernière opération débuta en 2015.

Très heureux de ce rectificatif, l’état-major turc se prépara aux événements. Il conclut des accords avec le Qatar (2017), Koweït (2018) et le Soudan (2017) pour y installer des bases militaires et encercler le royaume saoudien. Lequel finança en 2019 une campagne de presse internationale contre le « Sultan » et un coup d’État au Soudan. Simultanément, la Turquie soutint le nouveau projet de « Kurdistan » épargnant son territoire et participa à la création du « Sunnistan » par Daesh sous le nom de « Califat ». Cependant, les interventions russe en Syrie et iranienne en Iraq firent échouer ce projet.

En 2017, le président régional Massoud Barzani organisa un référendum d’indépendance au Kurdistan iraquien. Immédiatement, l’Iraq, la Syrie, la Turquie et l’Iran comprirent que le Pentagone, revenant à son plan initial, s’apprêtait à créer un « Kurdistan libre » en charcutant leurs territoires respectifs. Ils se coalisèrent pour y faire échec. En 2019, le PKK/PYG annonça qu’il préparait l’indépendance du « Rojava » syrien. Sans attendre, l’Iraq, la Syrie, la Turquie et l’Iran se concertèrent à nouveau. La Turquie envahit le « Rojava », pourchassant le PKK/YPG, sans grande réaction des armées syrienne et russe.

En 2019, l’état-major turc acquit la conviction que le Pentagone, ayant renoncé provisoirement à détruire la Syrie, du fait de la présence russe, s’apprêtait désormais à détruire l’État turc. Pour repousser l’échéance, il tenta de réactiver la « guerre sans fin » en Libye, puis de menacer les membres de l’Otan des pires calamités : l’Union européenne de subversion migratoire et les États-Unis d’une guerre avec la Russie. Pour ce faire, il ouvrit aux migrants sa frontière avec la Grèce et attaqua les armées russe et syrienne à Idleb où elles bombardaient les jihadistes d’Al-Qaïda et de Daesh. qui s’y étaient réfugiés. C’est cet épisode que nous vivons aujourd’hui.

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La carte rectificative du projet de « remodelage du Moyen-Orient élargi », publiée par Robin Wright.

Le Protocole additionnel de Moscou

L’armée turque a occasionné des pertes russes et syriennes en février 2020, tandis que le président Erdo?an multipliait les coups de téléphone à son homologue russe, Poutine, pour faire baisser d’une main la tension qu’il provoquait de l’autre.

Le secrétaire d’État US, Mike Pompeo, s’est engagé à contenir les appétits du Pentagone si la Turquie aidait ce dernier à relancer la « guerre sans fin » en Libye. Ce pays est divisé en un millier de tribus qui s’affrontent autour de deux leaders principaux, agents patentés de la CIA, le président du Conseil présidentiel, Fayez el-Sarraj, et le commandant de l’Armée nationale, Khalifa Haftar.

La semaine dernière, l’envoyé spécial du secrétaire général de l’Onu pour la Libye, le professeur Ghassan Salamé, a été prié de démissionner pour « raison de santé ». Il a obtempéré, non sans avoir exprimé sa mauvaise humeur lors d’une conférence de presse. Un axe a été constitué pour soutenir al-Sarraj par la Confrérie des Frères musulmans autour du Qatar et de la Turquie. Une seconde coalition est née autour d’Haftar avec l’Égypte et les Émirats arabes unis, mais aussi l’Arabie saoudite et la Syrie.

C’est le grand retour de cette dernière sur la scène internationale. La Syrie est auréolée de ses neuf années de Résistance victorieuse à la Confrérie et aux États-Unis. Deux ambassades libyenne et syrienne ont été ouvertes en grande pompe, le 4 mars, à Damas et à Benghazi.

Par ailleurs, l’Union européenne, après avoir solennellement condamné le « chantage turc aux réfugiés », envoya la présidente de la Commission observer le flux de réfugiés à la frontière gréco-turque et le président du Conseil sonder le président Erdogan à Ankara. Celui-ci confirma qu’un arrangement était possible si l’Union s’engageait à défendre l’« intégrité territoriale » de la Turquie.

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Avec un malin plaisir, le Kremlin a mis en scène la reddition de la Turquie : la délégation turque se tient debout, contrairement à l’habitude où l’on fournit des chaises aux invités ; dans son dos, une statue de l’impératrice Catherine la Grande rappelle que la Russie était déjà présente en Syrie au XVIIIème siècle. Enfin, les présidents Erdo?an et Poutine sont assis devant une pendule commémorative de la victoire russe sur l’Empire ottoman.

C’est donc sur cette base que le président Vladimir Poutine a reçu au Kremlin, le président Recep Tayyip Erdogan, le 5 mars. Une première réunion, restreinte, de trois heures a été consacrée aux relations avec les États-Unis. La Russie se serait engagée à protéger la Turquie d’une possible partition à la condition qu’elle signe et applique un Protocole additionnel sur la stabilisation de la situation dans la zone de désescalade d’Idleb [2]. Une seconde réunion, également de trois heures mais ouverte aux ministres et conseillers, a été consacrée à la rédaction de ce texte. Il prévoit la création d’un corridor de sécurité de 12 kilomètres de large autour de l’autoroute M4, surveillé conjointement par les deux parties. En clair : la Turquie recule au Nord de l’autoroute qui est rouverte et perd la ville de Jisr-el-Chogour, bastion des jihadistes. Surtout, elle doit appliquer enfin le mémorandum de Sotchi qui prévoit de ne soutenir que l’opposition armée syrienne, censée être démocratique et non pas islamiste, et de combattre les jihadistes. Or, cette « opposition armée démocratique » n’est qu’une chimère imaginée par la propagande britannique. De fait la Turquie devra soit tuer elle-même les jihadistes, soit poursuivre et terminer leur transfert d’Idleb (Syrie), vers Djerba (Tunisie), puis Tripoli (Libye) comme elle avait commencé de le faire en janvier.

En outre, le 7 mars, le président Poutine a contacté l’ancien président Nazerbayev pour étudier avec lui la possibilité de déployer sous les auspice de l’Organisation du Traité de sécurité collective (OTSC) des « chapkas bleues » kazakhs en Syrie. Cette option avait déjà été envisagée en 2012. Les soldats kazakhs ont la particularité d’être musulmans et non pas orthodoxes.

L’option de s’en prendre désormais à l’Arabie saoudite plutôt qu’à la Turquie a été activée par le Pentagone, croit-on savoir à Riyad, bien que le président Trump lui impose de délirantes commandes d’armement en échange de sa protection. La dissection de l’Arabie saoudite avait été envisagée par le Pentagone dès 2002 [3].

Des missiles ont été tirés cette semaine contre le palais royal à Riyad. Le prince Mohamed ben Salmane (dit « MBS », 34 ans) a fait arrêter son oncle, le prince Ahmed (70 ans), et son ancien concurrent et ex-prince héritier, le prince Mohamed ben Nayef (60 ans), ainsi que divers autres princes et des généraux. La province chiite de Qatif, où plusieurs villes ont déjà été rasées, a été isolée. Le prix du baril de pétrole a chuté à 31 dollars, menaçant la viabilité de l’industrie du pétrole de schiste aux USA. Les explications officielles sur les querelles de succession et le coronavirus ne suffisent pas [4].

Notes:

[1] « J’ai effectué 33 ans et 4 mois de service actif, et durant cette période, j’ai passé la plupart de mon temps en tant que gros bras pour le monde des affaires, pour Wall Street, et pour les banquiers. En bref, j’étais un racketteur, un gangster au service du capitalisme. J’ai aidé à sécuriser le Mexique, plus particulièrement la ville de Tampico, au profit des groupes pétroliers américains en 1914. J’ai aidé à faire de Haïti et de Cuba un endroit convenable pour que les hommes de la National City Bank puissent y faire des profits. J’ai aidé au viol d’une demi-douzaine de républiques d’Amérique centrale au bénéfice de Wall Street. J’ai aidé à purifier le Nicaragua au profit de la banque américaine Brown Brothers de 1902 à 1912. J’ai apporté la lumière en République dominicaine au profit des entreprises sucrières américaines en 1916. J’ai livré le Honduras aux entreprises fruitières américaines en 1903. En Chine, en 1927, j’ai aidé à ce que l’entreprise Standard Oil fasse ses affaires en paix. » in War Is a Racket, Smedley Butler, Feral House (1935)

[2] “Additional Protocol to the Memorandum on Stabilization of the Situation in the Idlib De-Escalation Area”, Voltaire Network, 5 March 2020.

[3] "Taking Saudi out of Arabia", Powerpoint de Laurent Murawiec pour une réunion du Défense Policy Board (July 10, 2002).

[4] “Two Saudi Royal Princes Held, Accused of Plotting a Coup”, Bradley Hope, Wall Street Journal ; “Detaining Relatives, Saudi Prince Clamps Down”, David Kirkpatrick & Ben Hubbard, The New Yok Times, March 7, 2020.


- Source : Réseau Voltaire

mardi, 10 mars 2020

Ankara versus Damas. La guerre dans la guerre

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Ankara versus Damas. La guerre dans la guerre

Ex: https://geopolintel.fr

Pendant que tous se polarisent sur la progression du coronavirus, ce n’est pas encore tout à fait la guerre entre l’agressive Turquie islamo-kémaliste et la Syrie baasiste, mais cela commence à y ressembler furieusement. Alors que la bataille fait rage dans le ciel de la région d’Idlib – zone de désescalade au terme des Accords de Sotchi1 – un groupe aéronaval de la Marine américaine encadrant le porte-avions USS Dwight D. Eisenhower à propulsion nucléaire de classe Nimitz, est entré le 29 février par le détroit de Gibraltar [marinetraffic.com], escorté par plusieurs croiseurs lance-missiles, en direction de la Méditerranée orientale. La veille, le 28, deux frégates russes, Amiral Makarov et Amiral Grigorovitch, dotées de systèmes Kalibr-NK (un redoutable missile de croisière à longue portée2) prirent le même chemin via les détroits du Bosphore et des Dardanelles avec pour mission (en principe ou au prétexte) d’assurer sur zone l’équilibre des forces… l’ex commandant de la Flotte de la Baltique, Vladimir Valouïev, précisant que les frégates pourraient le cas échant utiliser leurs missiles afin d’assurer la protection des bases et des positions russes en Syrie. À bon entendeur, salut !

L’Armada yankee constituerait - à en croire le sénateur Alexeï Pouchkov sur Twitter - un signe évident de « soutien à Ankara », membre de toute évidence peu fiable de l’Otan et qui a, dans l’affaire syrienne, peut-être vu plus grand que son ventre… car le président Erdogan ne peut désormais plus reculer, l’escalade étant amorcée de façon irréversible, sauf à se déjuger gravement. Là réside certainement un vrai danger sachant qu’en Orient il n’est pas envisageable de perdre la face sans essuyer aussitôt de cuisants dommages collatéraux. Or si actuellement les pertes turques sont officiellement d’une cinquantaine de morts, la réalité serait toute autre et le chiffre de 250 militaires tombés à l’occasion de l’actuelle offensive en territoire syrien serait plus en accord avec l’information disponible.

L’escalade vertigineuse autour de la poche djihadiste d’Idlib

Le 27 février, des éléments du groupe takfiriste Hayat Tahrir al-Cham3 (antérieurement connu sous le label Front al-Nosra, si estimé pour leur « bon boulot » par le ministre des Affaires étrangères, actuel président du Conseil constitutionnel, Laurent Fabius, par ailleurs célèbre pour la sinistre affaire dite du “sang contaminé” et pour les frasques de son joueur de fils) lançaient une attaque contre les positions de l’Armée arabe syrienne (loyaliste). La riposte de l’armée syrienne fut sévère et 33 soldats turcs qui se trouvaient là – certainement par hasard – trouvèrent la mort4. Reste qu’en fonction des informations transmises par Ankara, aucune unité de l’armée turque « n’était présente ou n’aurait dû se trouver dans la zone concernée aux côtés des formations terroristes qui ont été pilonnées » à proximité du village de Bekhoun, comme le précise un communiqué du ministère russe de la Défense du 28 février. En outre « Le 1er mars, les forces de défense aérienne syrienne détruisaient six drones offensifs de l’armée turque agissant en soutien aux groupes terroristes » [sputniknews.com1ermars20].

La Turquie a depuis multiplié (le samedi 29) les frappes de drones contre les positions de l’armée syrienne, mais pour la première fois Ankara reconnaît ouvertement que celles-ci s’inscrivent dans le cadre d’une opération offensive générale dénommée “Bouclier de printemps”… dont le lancement a pris pour prétexte les bombardements syriens du 27 février. Damas déplore ainsi : « À 13h25, deux avions de chasse syriens [Su-25] ont été abattus dans l’espace aérien syrien lors de leur mission de combat contre des groupes terroristes dans la région d’Idlib » … Lesquels, selon Ankara, s’en seraient pris à des appareils turcs ! Les pilotes réussirent néanmoins à s’éjecter et sont saufs. Au reste des chasseurs-bombardiers F-16 turcs ne s’étaient pas gênés pour violer à deux reprises l’espace aérien du pays alors que ce 1er mars la Syrie venait de fermer son espace aérien au nord-ouest du pays, le ministère turc de la Défense prétendant sur Twitter avoir détruit trois systèmes de défense aérienne antimissiles. L’Aéroport d’Alep aurait été lui aussi dévasté. Le ministre de la Défense nationale turque, Hulusi Akar se vantait le 1er mars des succès de “Bouclier du printemps” avec la « neutralisation d’un drone, de huit hélicoptères, de 103 chars, de 72 obusiers [artillerie de 150], de trois systèmes de défense aérienne et de 2.212 militaires du régime [syrien] ». Rien que ça !

Guerre sur le terrain diplomatique

La Turquie avec une formidable bonne foi – celle de l’agresseur se faisant passer pour une victime - qualifie la réplique syrienne du 27 février d’attaque contre l’Otan et bat le rappel de ses alliés. Le Département d’État américain ne se faisait pas tirer l’oreille et apportait aussitôt son soutien au gentil allié turc. Erdogan, sollicitait directement l’appui de l’Hexagonie et joignait le Petit Chose élyséen par téléphone. Pourtant, la réplique syrienne, en toute logique aurait due être considéré comme un acte de légitime défense. Les forces turques sont entrées sur le territoire d’un État souverain sans y avoir été invitées (a contrario des Russes, des Iraniens et du Hezbollah, Parti libanais de gouvernement), par le pouvoir légal, seul légitime et unique représentant de la Syrie dans les cénacles de l’Organisation des Nations Unies. La Syrie ne s’expose donc à aucun blâme de la part du Conseil de Sécurité et bien entendu l’article V de la Charte atlantique (secours mutuel assuré en cas d’agression de l’un des membres du Pacte) ne peut en aucun cas être invoqué !

Par ailleurs une “déclaration” de l’Otan visant à soutenir (moralement) la Turquie a été bloquée par la Grèce qui entendait voir figurer dans ce document le respect de l’obligation faite à Ankara de retenir sur son territoire les réfugiés syriens, cela suivant l’accord Union européenne/Turquie de mars 20165. Migrants, parmi lesquels beaucoup d’Afghans, qui se concentrent aujourd’hui par milliers devant les barbelés de la frontière grecque, tandis qu’en Ionie, à Lesbos, particulièrement, les autochtones manifestent violemment contre l’installation de camps de rétention sur leurs îles. Trop, c’est trop, une situation explosive ! La proposition grecque s’est heurtée à l’hostilité du Royaume-Uni, de l’Allemagne, des États-Unis et de la France compradore. Athènes déboutée, a, en conséquence, mis son véto à la satisfaction des exigences d’Ankara qui demande par le truchement de son ministre des Affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu, d’entamer le processus de consultation politique prévu à l’article IV du Traité de Washington : « Les parties se consulteront chaque fois que, de l’avis de l’une d’elles, l’intégrité territoriale, l’indépendance politique ou la sécurité de l’une des parties sera menacée » [sputniknews.com29fev20]. C’est ainsi que le Loup se saupoudre le museau de farine pour mieux se faire passer pour l’agneau innocent… c’est avec la lâche complicité des Européens, qu’Erdogan tente de se réfugie dans les jupes de l’Alliance… par crainte assurément des S400 Triumph de la Fédération de Russie.

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En passant l’on voit bien dans quel camp se positionne l’Union européenne, à savoir dans celui du terrorisme international dont l’islamisme radical n’est qu’un faux nez et un instrument. On le voit bien avec M. Lévy qui, de média en média, arrache des sanglots aux foules à propos des « femmes et des enfants » pris en otage par les combats. C’est oublier les indissolubles liens de parenté qui unissent les djihadistes et leur famille (qui les suivraient en enfer : on l’a bien vu avec ces françaises partant rejoindre leurs compagnons sur les champs de bataille de l’État islamique – voir infra), ces mêmes islamistes qui égorgeaient à qui mieux mieux le 13 novembre 2015 au Bataclan.

Nos chers djihadistes sont ici chez eux

“Un ancien porte-parole du groupe islamiste syrien Jaysh Al-Islam soupçonné d’actes de barbarie et de crimes de guerre, a été interpellé le 31 janvier en possession d’un visa parfaitement en règle” !

Arrêté à Marseille, le djihadiste syrien Majdi Mustafa Nema, ex tortionnaire de l’État islamique, séjournait en France avec un visa totalement en règle… “Cet homme, né en 1988, se trouvait sur le sol français nanti d’un visa Erasmus”… Comment un individu de ce calibre est-il parvenu à se faire passer pour un étudiant ? Mystère ! L’Europe sans frontières des DDH est devenue un gruyère habité de courants d’air, mais à ce point ? Il vient, at last, d’être arrêté à Marseille par l’Office central de lutte contre les crimes contre l’humanité, les génocides et les crimes de guerre (OCLCHGCG), la section de recherches de Marseille et le GIGN.

L’enquête conduite par le pôle “Crime contre l’humanité” du parquet national antiterroriste et l’Office central de lutte contre les crimes contre l’humanité, les génocides et les crimes de guerre s’orientent vers ses innombrables contacts, les circonstances de son entrée en France et ses voyages en Europe, notamment en Italie. Ayant obtenu un visa Schengen délivré par le consulat de France à Istamboul, Majdi Mustafa Nema se trouvait, ici, chez nous, en situation régulière ! Dès le début de la révolution syrienne en 2011 (comprendre la guerre civile ethno-confessionnelle opposant les sunnites – en l’occurrence les Frères musulmans - aux Alaouites– assimilés à des chiites - et aux chrétiens), cet officier déserteur de l’armée gouvernementale avait rejoint les rebelles de la faction radicale islamiste Jaysh al-Islam (Armée de l’islam). Un parcours exemplaire en quelque sorte. Les quelque 20.000 combattants de Jaysh al-Islam ont tenu sous leur impitoyable férule la Ghouta orientale6, dans la grande banlieue de Damas. Ils sont entre autres soupçonnés d’avoir enlevé et torturé quatre militants des droits humains, dont une des têtes de file de la révolution syrienne, Razan Zaitouneh, tous aujourd’hui présumés morts, dont les corps n’ont cepndant jamais été retrouvés. C’est sous le nom de guerre d’Islam Alloush que Nema deviendra porte-parole de son organisation et recruteur hors pair d’enfants soldats [lemonde.fr1fév20].

En 2016, il rejoint la Turquie, considéré dans les milieux diplomatiques occidentaux comme étant l’une des marraines politico-militaires de l’Armée de l’islam. Sans se cacher le moins du monde, il se présentait sur les réseaux sociaux en tant que géopolitologue spécialiste des conflits au Proche-Orien, fréquentant – à ses dires - le « Toran Center for strategic studies » d’Istamboul. En France, le groupe Jaysh al-Islam n’étant pas catalogué comme terroriste – et pour cause – lors de la délivrance de son visa, Majdi Mustafa Nema n’était à ce titre visé par aucun mandat d’amener ! C’est donc depuis Istamboul qu’il va solliciter, sous sa véritable identité, la délivrance d’un visa pour étudier en France après avoir rédigé une lettre de motivation destinée à l’Institut de recherche sur le monde arabe et musulman (Iremam) de l’université Aix-Marseille, celui-ci dépendant du Centre national de la recherche scientifique (CNRS).

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Le djihadisme sanguinaire comme branche de recherche subventionnée par l’État, cela ne manque pas de sel. Certes après les « études de genre » plus rien ne doit surprendre ! Il obtient sans difficulté l’exeat valable à partir du 5 novembre 2019, délivré « sur la base d’un dossier complet » ainsi que l’a confirmé ce jeudi 27 la porte-parole du Quai d’Orsay après consultation du ministère de l’Intérieur [leparisien.fr6fév20]. Qu’en déduire ou qu’en conclure ? Majdi Mustafa Nema était-il un agent des Services français à l’instar du petit gars qui logea une balle dans la tête de Mouammar Kadhafi à l’occasion de son lynchage le 20 octobre 2011 à Syrte, sa ville natale, par une foule déchaînée… et qui vint mourir dans les bras des infirmières de l’hôpital militaire Val de Grâce ?

La veulerie occidentale a de beaux jours devant elle

En tout cas, il est ardu d ene pas voir dans une telle complaisance comme un aveu de complicité de la part de la France qui ne regardait pas – rappelons-le - les tueurs de Jaysh al-Islam comme des terroristes, mais comme des alliés dans la sourde lutte de nos démocraties libérales contre tous les intolérables souverainismes du monde arabe… ceux qui n’avaient pas fait allégeance à la République universelle comme Al Sissi en Égypte. Toutefois pour un djihadiste mis temporairement hors d’état de nuire - victime de la guerre des polices et des Services ? - trop nombreux sont ceux qui demeurent opérationnels… Car, le fait est formellement documenté, plusieurs dizaines de djihadistes français combattent en ce moment même en Syrie sur le front volcanique d’Idlib… France 24 diffusait ce vendredi 28 des images accablantes d’hommes – des ressortissants français, apparaissant dans une séquence vidéo d’une quarantaine de secondes - tirant au moyen d’armes automatiques sur un ennemi invisible et s’exprimant très clairement dans la langue fleurie du 9-3. Ces gens sont « présents sur zone depuis 2013, ont établi un camp à la frontière turco-syrienne » rapporte le journaliste, Wassim Nasr, après s’être entretenu deux heures durant sur Skype avec le recruteur français Omar Omsen, chef de cette unité djihadiste.

Femmes et enfants sont évidemment sur place et l’un des fils d’Omar Omsen figuerait parmi les tireurs faisant les beaux dans ce bout de film. Ayant prêté allégeance à Al-Qaïda à son arrivée en Syrie, ces djihadistes français auraient soi-disant « repris leur autonomie en 2018 », toujours à en croire Omar Omsen, lequel, bien sûr, ne nous dira pas pour qui, in fine, tout ce petit monde travaille vraiment : en faveur de l’islam radical wahhabite ou, joignant l’utile à l’agréable, pour l’État profond transnational ?

2 mars 2020

lundi, 09 mars 2020

The West is Falling Apart

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The West is Falling Apart

While the US officials continue to claim that the US-Europe alliance is functioning as usual, the fact that the post-World War Two arrangement is falling apart is becoming evident with each passing day. This was pretty obvious at the latest Munich security conference. While this even has traditionally the current administration… For we know that this shift began a while ago, and it will continue even after this administration.”

France, very much like Germany, made a clearly dissenting note when its president said, while clearly countering Mike Pompeo’s assertions with regards to the ‘West’s victory’, that the US is actually doing “a rethink of its relationship with Europe”, adding further that the European continent must take ‘its destiny’ in its own hands.

The division rests significantly on how to handle China. Whereas the US policymakers have been reiterating warnings against allowing Chinese telecoms firm Huawei any role in 5G technology, countries like even Britain, otherwise considered to be the US’ closest ally, recently announced that it would allow Huawei to build parts of its 5G mobile network. The decision was taken despite the US officials spending months lobbying against it.

For instance, in the last week of January 2020, some US Congressmen wrote to the members of the British National Security Council to urge them to bar Huawei from playing a role in their next-generation telecom networks. Their letter clearly said that “The facts on Huawei are clear. We hope that your government will make the right decision and reject Huawei’s inclusion in its 5G infrastructure.” Earlier in the second week of January 2020, a US delegation presented the UK with ‘new evidence’ claiming to show security risks posed by using the Chinese firm. None of this has worked of course to wean Britain away from China.

Even in the Munich conference, it became evident that the EU leaders do not share the US idea of China as an enemy. Therefore, the US attempts at manging global issues through unilateral confrontation— be it with Russia and China or Iran and Venezuela — are increasingly failing to strike a chord with Europe, the majority of whom are averse to any form of confrontation, least of all with Beijing.  “We cannot be the United States’ ‘junior partner,” said Macron, citing recent failures in the West’s policy of defiance. German Foreign Minister Heiko Maas echoed the sentiment, warning that China and Russia were ascendant in a new world order where the United States is taking a more confrontational role.

For Europe, confronting China and Russia is increasingly pointless. For one thing, despite decades of confrontation and so-called ‘containment’, the US/West has not been able to really contain either of the two powers. On the other hand, it is the very failure of the policy of containment that is pushing the US towards even more confrontation. For Europe, Russia and China are increasingly becoming important centres of global decision making. “Decisions about the future of the Middle East are made in Astana or Sochi instead of in Geneva or New York,” said German Foreign Minister, referring to the capital of Kazakhstan, now known as Nur-Sultan, and the Black Sea resort of Sochi in Russia.

With the Munich conference thus ending on an even increasing divisions within the West, it is becoming increasingly possible that the US dominated world is dying and there is an increasing acceptance of Russia and China as countries that can be worked with and, in fact, looked towards for investment and new security arrangements—something that shows that the disintegration of the transatlantic alliance is not merely a result of the Trump administration’s policies; it is a result of the changing global geo-political dynamics.

More specifically, it is the inevitable rise of China and Russia that is making it extremely difficult for Europe to remain locked in the binary of East-West rivalry when the world has already become multipolar. Europe’s assertion of its “sovereignty” is only an expression of its own transformation from a US ally to one of the multiple ‘poles.’

Salman Rafi Sheikh, research-analyst of International Relations and Pakistan’s foreign and domestic affairs, exclusively for the online magazine “New Eastern Outlook”.

dimanche, 08 mars 2020

La fin de l’occupation américaine fera de l’Afghanistan un allié de la Russie

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La fin de l’occupation américaine fera de l’Afghanistan un allié de la Russie

L’humain sera t-il un jour capable de vivre en paix ? Les USA vont-il tenir leur promesse?

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Source Observateur-Continental

Les Etats-Unis se sont engagés à quitter l’Afghanistan d’ici le 1er mai 2021. C’est le terme central de l’accord signé par les autorités américaines avec les talibans, les véritables gouverneurs de la majeure partie de ce pays montagneux. Mais qu’arrivera-t-il après le retrait de l’Otan d’Afghanistan?

L’accord signé la semaine dernière dans la capitale du Qatar entre l’administration américaine et le gouvernement taliban peut être résumé à un seul point – les forces étrangères quitteront l’Afghanistan dans 14 mois. En effet, cela arrivera si les talibans n’attaquaient pas les occupants et les forces gouvernementales, et s’entendaient sur la gestion conjointe du pays avec les protégés des Américains.

Mais c’est néanmoins la reconnaissance par Washington de l’évidence –après presque vingt ans l’occupation de l’Afghanistan les Américains se retirent en transférant le pouvoir à ceux qui dirigeaient le pays avant leur invasion. En d’autres termes, les Etats-Unis ont perdu la guerre après avoir dépensé 2.000 milliards de dollars avec une rotation totale d’effectifs de plus de 700.000 soldats.

Il était inutile d’attendre vingt ans pour s’en convaincre que les talibans ne peuvent pas être battus – l’absence de perspectives des tentatives de créer à Kaboul un gouvernement fantoche était claire dès le départ. Les Américains sont parvenus à occuper l’Afghanistan, mais pas à contrôler le pays: les talibans ont simplement quitté Kaboul et les centres provinciaux au profit des protégés des forces américaines et de leur propre armée – aux représentants de l’Alliance du Nord, essentiellement des Tadjiks et des Ouzbeks, tout en conservant le contrôle de la majeure partie du pays. Les talibans n’étaient pas seulement un « pouvoir de la nuit » – pendant toutes ces années ils restaient le pouvoir réel au moins pour les Pachtounes, le peuple le plus nombreux de l’Afghanistan.

Les Américains se sont enlisés en Afghanistan ne pouvant ni partir ni rester. Les activités militaires contre les talibans sont insensés – les Afghans ne veulent pas combattre des Afghans, malgré tous les différends interethniques et intertribaux. Se racheter constamment contre les talibans? Mais la guérilla des talibans ne cesserait alors jamais. Les talibans contrôlent déjà la majorité du pays, alors que les Américains sont bloqués dans leurs bases et à Kaboul.

La signature en soi de l’accord à Doha paraissait symbolique – des deux côtés il a été signé par des Pachtounes. Non, la paix avec les talibans n’a pas été signée par le gouvernement afghan, qui n’est pas reconnu par les talibans. Simplement du côté des Etats-Unis l’accord sur le retrait des troupes a été signé par le représentant spécial pour l’Afghanistan Zalmay Khalilzad, un Pachtoune, tout comme le chef adjoint des talibans Abdul Ghani Baradar, qui a signé l’accord du côté du pouvoir de la nuit.

La paix est signée à présent. Sera-t-elle respectée, les Américains partiront-ils? Eu égard à toutes les complexités de la répartition des forces afghanes et aux divergences parmi les talibans, aux conditions que les talibans doivent se séparer et mettre les choses au clair avec Daech et Al-Qaïda (ce qui pourrait toujours être un prétexte pour faire échouer l’accord), la disposition en soi des Américains à se retirer ne fait aucun doute. Le président américain Donald Trump veut quitter l’Afghanistan non seulement parce qu’il avait promis de le faire, mais également parce qu’il n’y a rien à en tirer.

La signification stratégique de l’Afghanistan est immense – dans la partie contre la Chine et la Russie elle pourrait, avec le temps, offrir des possibilités uniques. Mais les Américains ne peuvent pas en profiter – le pouvoir de Kaboul est aux prises avec des querelles intestines, d’année en année les talibans deviennent plus forts.

Certes, les Etats-Unis voudraient partir en maintenant leur influence avec un pouvoir ami, des conseillers militaires, voire une grande base. Mais les talibans ne toléreront aucun soldat américain sur le territoire afghan, sinon la guerre éclatera de nouveau.

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Mais ne commencerait-elle pas quoi qu’il arrive après le départ des Américains? Il est évident que le chemin de la paix ne sera pas facile, et le nouveau pouvoir afghan devrait être dans un premier temps une coalition – c’est précisément ce qui fera l’objet des négociations qui commenceront dans une semaine entre Kaboul et les talibans. D’abord sur la libération des prisonniers, la trêve, puis un accord sur la gouvernance conjointe.

Les Pachtounes, les Tadjiks, les Ouzbeks, les Hazaras, les Turkmènes et les autres peuples du pays doivent s’entendre aussi bien en leur sein qu’entre eux – le pays aurait alors une chance de mener une vie pacifique. Certes, il serait merveilleux si les forces extérieures les laissaient tranquilles, mais, hélas, c’est impossible. Sachant qu’ils seront influencés non seulement par les Etats-Unis, mais également par le Pakistan, l’Iran, la Russie, la Chine, l’Arabie saoudite et d’autres forces intéressées. Dans tous les cas il faut aider les Afghans à trouver un terrain d’entente entre eux, et non les confronter.

Alors qu’un Afghanistan calme et paisible obtiendrait les garanties de sa sécurité de la part des voisins, ceux qui souhaitent la pacification réelle de ce pays, notamment la Russie et l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS). L’Afghanistan possède le statut d’observateur à l’OCS depuis 2012 – il ne peut pas devenir membre à part entière de l’organisation tant que des troupes de l’Otan demeurent sur le sol afghan. Après leur retrait et le renforcement du nouveau pouvoir, le pays pourra adhérer à l’OCS, qui entoure déjà l’Afghanistan de tous les côtés.

Observateur-Continental

samedi, 07 mars 2020

Poutine sur la mondialisation, les élites débiles et la classe moyenne en déclin

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Poutine sur la mondialisation, les élites débiles et la classe moyenne en déclin

par Mike Whitney
Ex: https://echelledejacob.blogspot.com
 
La mondialisation est l’un des grands problèmes de notre temps. L’effacement des frontières nationales, l’affaiblissement des gouvernements souverains et l’appauvrissement des travailleurs dans le monde développé ont déclenché une réaction patriotique massive qui menace de faire reculer le schéma d’intégration économique qui a placé le capital à la tête d’un nouvel ordre mondial.  
 
Les troubles sociaux généralisés, l’approfondissement de la polarisation politique et la montée incessante des partis de droite ont mis un frein à un processus visant à transformer le monde en une zone de libre-échange non réglementée supervisée par des banquiers centraux et des mandarins d’entreprises. L’avenir de ce projet est désormais très incertain.

Le problème fondamental de la globalisation n’est pas difficile à saisir. Les multinationales géantes ont externalisé des millions d’emplois manufacturiers bien rémunérés vers des plateformes à bas salaires à travers l’Asie, laissant derrière eux des milliers d’usines fermées et des communautés brisées, une forte augmentation de la dépendance aux opiacés et l’érosion constante du niveau de vie. L’auteur Paul Craig Roberts a prédit les retombées dévastatrices de la globalisation il y a quinze ans dans une série d’articles sur Counterpunch. Voici un extrait de l’un de ces articles :

«Les sociétés ont délocalisé ou externalisé à l’étranger leur production manufacturière, dissociant ainsi les revenus américains de la production des biens qu’ils consomment. La prochaine étape du processus a profité de l’Internet haut débit pour déplacer des emplois de services professionnels, tels que l’ingénierie, à l’étranger. La troisième étape consistait à remplacer les restes de la force de travail domestique par des étrangers, payés au tiers du salaire, avec des visas H-1B, L-1 et autres visas de travail.

Ce processus par lequel le capital financier a détruit les perspectives d’emploi des Américains a été masqué par des économistes du «marché libre», qui ont été stipendiés par des entreprises offshores en échange d’une propagande prétendant que les Américains bénéficieraient d’une «nouvelle économie» basée sur les services financiers, et par des complices dans le secteur de l’éducation, qui ont justifié les visas de travail pour les étrangers sur la base du mensonge selon lequel l’Amérique manque d’ingénieurs et de scientifiques….
La paupérisation des travailleurs n’est pas le résultat de l’aggravation d’une crise de surproduction de biens et de services, mais plutôt de la capacité du capital financier à forcer la délocalisation de la production destinée au marché intérieur vers des pays étrangers. Les pressions de Wall Street, y compris les pressions des OPA forcées, ont obligé les entreprises manufacturières américaines à «augmenter les bénéfices des actionnaires». Cela a été fait en substituant une main-d’œuvre étrangère bon marché à la main-d’œuvre américaine. » – «Marx et Lénine reconsidérés», Paul Craig Roberts, Counterpunch.


En 2016, le matraquage du discours anti-commerce radical de Trump l’a propulsé à la Maison Blanche. Malheureusement, ses actions n’ont pas correspondu à sa rhétorique. Trump a déclenché un tollé avec sa guerre commerciale contre la Chine, mais les gains ont été, au mieux, minimes. Les partisans de Trump pensaient qu’il augmenterait les droits de douane et ramènerait des emplois manufacturiers aux États-Unis, mais cela ne s’est pas produit et ne se produira probablement pas. En vérité, la guerre commerciale de Trump n’a pas vraiment pour but d’aider le petit prolétaire, elle est conçue pour décourager les transferts de technologie forcés et le vol de propriété intellectuelle. C’est un cadeau pour la Silicon Valley, pas pour les travailleurs. Trump a également promis de renégocier l’ALENA qu’il a qualifié de «cauchemar» et qui a entraîné des pertes d’emplois massives aux États-Unis. Mais le nouvel accord n’apporte que des modifications superficielles au projet de loi qui ne devraient pas augmenter l’emploi aux États-Unis. Voici comment le Wall Street Journal l’a résumé :

«L’ALENA nouveau ne l’est pas tant que ça – L’essentiel de l’accord États-Unis-Mexique-Canada, ou USMCA, est une version modifiée, et renommée, de l’Accord de libre-échange nord-américain, qui est entré en vigueur en 1994, ainsi que certaines dispositions plus récentes que l’administration Obama avait négociées dans un pacte commercial autour du Pacifique, que M. Trump a quitté. L’USMCA et l’ALENA garantissent essentiellement le commerce hors droits de douane et l’intégration économique en Amérique du Nord….
La Commission bipartite – républicains et démocrates – du commerce international des États-Unis a déclaré que l’accord entraînera un gain minime du produit intérieur brut américain – une augmentation de 0,35% au total à long terme – en grande partie parce que l’USMCA supprime l’incertitude de la politique commerciale pour les industries clés.» «USMCA: l’accord a été signé, mais le débat continue» Wall Street Journal.


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La réécriture de l‘ALENA par Trump est un tour de passe-passe destiné à tromper ses partisans, ce n’est pas une tentative sérieuse d’empêcher la fuite des emplois. Trump n’a pas non plus changé la position du gouvernement sur la globalisation, en fait, il l’a intensifiée. Il suffit de regarder la manière dont l’administration a intimidé l’Allemagne au sujet de l’achat de gaz à la Russie (Nordstream2), ou comment une dirigeante de Huawei a été arrêtée à Vancouver, ou comment des pays ont été condamnés à des sanctions unilatérales qui sont clairement interdites par les règles de l’OMC. Où que vous regardiez, Washington utilise des moyens plus coercitifs pour imposer son propre modèle économique au reste du monde. Le problème n’est pas le «marché libre» proprement dit, mais un modèle d’intégration économique qui favorise un petit groupe de pays occidentaux dont les entreprises récoltent une part injuste des avantages et qui souhaitent conserver un contrôle absolu sur les manettes du pouvoir. C’est pourquoi la globalisation connaît un rejet si répandu, car les récompenses sont principalement allées au 1% supérieur de la population tandis que tout le monde reçoit des miettes. Le président russe Vladimir Poutine, qui a passé pas mal de temps à analyser la mondialisation à l’occidentale, a déclaré ceci :

«Quelqu’un a-t-il déjà pensé à qui cela a réellement profité et quels avantages ont été tirés de la globalisation, que nous avons observée et au développement de laquelle nous avons participé au cours des 25 dernières années ? La Chine a profité de la globalisation pour sortir des millions de Chinois de la pauvreté… Aux États-Unis, les principales sociétés américaines, leurs dirigeants, leurs actionnaires et leurs partenaires ont profité de ces avantages. Mais la classe moyenne aux États-Unis n’a pas profité de la globalisation. Elle a été laissée de côté lorsque ce gâteau a été partagé.»

Poutine fait valoir un bon argument, mais il est systématiquement ignoré dans les médias grand public, où l’évocation des inconvénients nocifs de la globalisation est évitée comme la peste. Les médias ont effectivement interdit toute discussion publique sur un sujet critique qui anime désormais notre politique et alimente la montée du populisme d’extrême droite. Heureusement, la censure n’a pas atténué le malaise grandissant du public avec un système qui a infligé de graves dommages à la nation. Voici à nouveau Poutine :

« Il semble que les élites ne voient pas l’approfondissement de la stratification dans la société et l’érosion de la classe moyenne… [mais la situation] crée un climat d’incertitude qui a un impact direct sur l’humeur publique. Des études sociologiques menées à travers le monde montrent que les gens dans différents pays et sur différents continents ont tendance à voir un avenir sombre et sinistre. C’est triste. L’avenir ne les séduit pas, mais les effraie. Dans le même temps, les gens ne voient aucune opportunité ou moyen réel de changer quoi que ce soit, d’influencer les événements et de façonner la politique. Quant à l’affirmation selon laquelle la frange des populistes a convaincu la minorité sensible, sobre et responsable, elle est irrecevable, nous ne parlons pas de populistes ou de quelque chose comme ça, mais de gens ordinaires, de citoyens ordinaires qui perdent confiance dans la classe dirigeante. C’est le problème… »

Poutine a raison. Des enquêtes récentes montrent que la confiance dans la démocratie et les institutions publiques n’a jamais été aussi faible. De plus, la plupart des personnes âgées acceptent maintenant que le niveau de vie continue de baisser et que leurs enfants soient confrontés à une réalité plus sombre que celle qu’ils ont connue. Tout cela a ajouté au sentiment croissant de désespoir qui a saisi de grandes parties du pays et qui s’exprime dans des sentiments d’impuissance, d’hyper-nationalisme et de ressentiment fiévreux envers les immigrants. Poutine continue :

«Les gens ressentent un fossé toujours plus grand entre leurs intérêts et la vision, par l’élite, de la seule voie correcte, une voie que l’élite a elle-même choisit. Il en résulte que les référendums et les élections créent de plus en plus souvent des surprises pour les autorités. Les gens ne votent pas comme les médias officiels et respectables leur ont conseillé de le faire, ni comme les partis traditionnels l’ont conseillé. Les mouvements publics qui, récemment encore, étaient trop à gauche ou trop à droite occupent le devant de la scène et marginalisent les poids lourds politiques.»

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Encore une fois il a raison. Trump a concouru contre sept politiciens chevronnés du Parti républicain, tous auraient pu le battre en temps normal. Mais après sept ans de fausse reprise économique d’Obama, de nombreux électeurs ont commencé à rejeter les politiciens traditionnels et se sont tournés vers des candidats plus extrêmes, comme Trump. Hillary Clinton a fait face à la même fureur anti-establishment. Des millions de Démocrates ont changé de camp et voté pour Trump non pas parce qu’ils n’ont pas remarqué ses lacunes évidentes mais parce que leur situation financière misérable nécessitait un remède plus radical. Voici à nouveau Poutine :

«Au début, ces résultats gênants [des élections] ont été qualifiés, à la hâte, d’anomalie ou de hasard. Mais quand ils sont devenus plus fréquents, certains ont commencé à dire que la société ne comprenait pas ceux qui étaient au sommet du pouvoir et n’avait pas encore suffisamment mûrie pour pouvoir évaluer le travail des autorités pour le bien public, alors que d’autres ont sombré dans l’hystérie et déclaré que la situation est le résultat d’une propagande étrangère, généralement russe. »

C’est vrai, encore une fois. Maintenant que les élites se rendent compte qu’il y a un rejet généralisé de leurs politiques, en particulier de la globalisation, elles éloignent leurs détracteurs en disant «ils n’apprécient tout simplement pas les merveilleuses choses que nous faisons pour eux». Les élites sont passées du déni à l’illusion, sans désemparer. Mais alors que leur compréhension du problème s’améliore, ils sont toujours aussi obstinément opposés au changement du système, ce qui nous ramène aux remarques finales de Poutine qui suggèrent, de manière surprenante, que le système – la globalisation – peut être corrigé avec quelques ajustements. Voici ce qu’il a dit :

«À la fin des années 80 et au début des années 90, il y avait une chance non seulement d’accélérer le processus de globalisation mais aussi de lui donner une qualité différente et de le rendre plus harmonieux et durable par nature. Mais certains pays qui se considéraient comme les vainqueurs de la guerre froide, non seulement se voyaient ainsi mais le disaient ouvertement, et ont simplement remodelé l’ordre politique et économique mondial pour répondre à leurs propres intérêts.
Dans leur euphorie, ils ont essentiellement abandonné un dialogue substantiel et égal avec les autres acteurs de la vie internationale, choisi de ne pas améliorer ou créer des institutions universelles, et ont plutôt tenté de mettre le monde entier sous la férule de leurs propres organisations, normes et règles. Ils ont choisi la voie de la globalisation et de la sécurité pour eux-mêmes, pour quelques privilégiés, mais pas pour tout le monde. » – Réunion du Valdai International Discussion Club.


Ce n’est pas un échec du marché, c’est un échec de l’itération «hybride» particulière de la globalisation qui a émergé après la dissolution de l’Union soviétique. Ce modèle d’exploitation économique et d’intégration est progressivement remplacé par un modèle sino-russe qui reliera les principales villes métropolitaines d’Asie à l’Europe, au Moyen-Orient et à certaines parties de l’Afrique. Le nouveau système multipolaire protégera la souveraineté des États-nations contre le pouvoir intrusif des entreprises tout en créant des amortisseurs sociaux – aide de l’État-providence, formation professionnelle, etc. – qui empêchent le saccage généralisé qui a frappé les communautés à travers les États-Unis. Poutine et Xi sont déterminés à créer un régime de libre-échange qui distribue la richesse de manière plus équitable et produit moins de perdants.

Bravo pour ça.

Mike Withney

Traduit par jj, relu par Kira pour le Saker Francophone

vendredi, 06 mars 2020

Coronavirus: quelles crise?

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Coronavirus: quelles crise?

Par Michel LHOMME

Ex: https://metainfos.fr

Qu’on se le dise et qu’on le comprenne pour nos analyses, qu’elles soient européennes, africaines ou moyen-orientales, le système international est complètement reconfiguré, d’ailleurs depuis Obama, autour d’un nouveau centre de gravité: l’Asie du Sud-Est. Ce nouveau centre de gravité a remplacé le Moyen-Orient comme terrain de jeu des grandes puissances au point que les Etats-Unis laissent la Turquie « ottomane » de Erdogan faire le sale boulot des alliés. Le détroit de Malaca est aujourd’hui la zone la plus stratégique du monde, d’ailleurs la France vient d’y envoyer ses forces navales en observation. Dans cet espace, les États-Unis et la Chine déploient toutes leurs ressources pour faire pencher la balance mondiale en leur faveur. Dans un tel contexte, le coronavirus ne paraît-il pas pour les Occidentaux un don des Dieux ?

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En effet, quelques semaines avant sa propagation, le temps de chercher des compromis, des accommodements avait été laissé de côté et même carrément abandonné. Les États-Unis avaient carrément appuyé sur le bouton rouge pour reprendre à zéro, rédéfinir complètement leurs relations avec la Chine, ne les percevant plus comme une menace bilatérale, mais comme un véritable défi à l’ordre libéral international, à leur puissance pour ne pas dire à leur décadence. Le résultat? Un effort effréné de tous les acteurs de la politique étrangère américaine – la Maison Blanche, le Département d’État, le Congrès – pour tenter de développer une stratégie cohérente efficace mais offensive envers la Chine dans le cadre mondialiste et libéral incontournable de l’économie américaine, sachant que quelle que soit les velléités protectionnistes de l’Etat profond américain, ce sont les multinationales qui gouvernent le monde. Avant la propagation du covid-19, il est bon de se rappeler que la tension sino-américaine était alors à son comble.

Avec Donald Trump, les « faucons » règnent toujours et de nouveau sur Washington. Ils n’ont cessé du coup d’encourager une confrontation artificielle avec Pékin en ignorant des décennies de compréhension, de conciliation, d’habileté diplomatique. Or, aux yeux de tous les stratèges américains, il est maintenant trop tard pour arrêter ou contenir la Chine, sauf, écrivait très opportunément quelques-uns, si survenait par exemple une crise sanitaire ou environnementale, dans un pays encore désorganisée par la corruption, le mercantillisme et sans aucun souci réel souci de préservation de la nature ou d’enrayer les pollutions de l’air, de traiter par exemple les déchets chimiques, les pesticides ou autres.

En transformant la Chine en ennemie, en déclenchant une guerre d’abord psychologique avec l’Empire du Milieu, on anticiperait et éviterait alors la confrontation militaire inévitable qui paraissait se profiler. Alors quel scénario aurait-on décidé en coulisses, à huis clos dans les tink thank de défense américains ? Un bon scénario, nuisant à l’économie mondiale, et puis au passage et en priorité à celle de l’Europe qu’il s’agit de dynamiter rapidement, d’où le Brexit déclenché en première ligne par les « amis » anglais, atlantistes de toujours.

Face à une telle situation extrapolée ou non mais bien descriptive des faits d’aujourd’hui, prise au milieu de cette rivalité croissante, exponentielle des Etats-Unis et de la Chine, l’Union européenne doit et devrait décider en urgence de se lever ou alors elle devra se résigner, hélas, à n’être qu’une étape de la bataille, l’étape sans doute d’ailleurs la plus « meurtrière ».

L’Inde, dans son coin, fait face à un dilemme similaire, forcée de maintenir l’équilibre entre Pékin, sa puissante voisine et son alliée stratégique, tout en cherchant à s’établir en tant que puissance régionale. Et les plus petits voisins de la Chine en Asie du Sud-Est ressentent également ce choc des plaques tectoniques sino-américaines. L’explosion de l’épidémie de coranovirus a ébranlé le muscle économique, militaire, politique et technologique de l’Asie du Sud-Est, la Chine plus ou moins garante de la stabilité régionale. La peur qui se généralise dans la région est alors moins une peur sanitaire qu’une peur géopolitique.

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N’oublions pas que les services secrets américains ont aussi levé d’autres fronts en Chine et très habilement des fronts « domestiques » comme ceux de Hong Kong et de Taiwan, la question musulmane avec les Ouïghours afin de casser des rapprochements éventuels entre les pays du Golfe, l’Iran et l’Empire du Milieu, de briser la route de la soie, sans oublier les désormais classiques revendications des droits de l’Homme, par artistes ou journalistes interposés, liés en particulier à la liberté de la toile et d’Internet.

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La pandémie qui a pris naissance très curieusement à Wuhan, proche d’un laboratoire « militaire » financé en partie par la France est certes une crise sanitaire, économique et géopolitique pour la Chine mais elle est peut-être même une crise existentielle pour Xi Jinping, une tempête, un typhon de niveau 5 qui en fait ne prédit rien de bon pour la paix mondiale, cette paix que le grand péruvien Xavier Perez de Cuellar qui vient de mourir à l’âge de cent ans avait su défendre à tous ses postes d’ambassadeur et à celui le plus prestigieux de Secrétaire Général des Nations Unies (http://www.perouenfrance.com/la-trajectoire-de-lun-des-pe... )

 

Massenmigration als Waffe

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Stefan Schubert:

Massenmigration als Waffe

Ex: https://kopp-report.de

Es gibt Bücher, die sind ihrer Zeit voraus. Beim Buch der Harvard-Absolventin Kelly M. Greenhill, Massenmigration als Waffe: Vertreibung, Erpressung und Außenpolitik, ist dies sicherlich der Fall.

Als im KOPP Verlag 2016 die amerikanische Übersetzung veröffentlicht wurde, war das Geschrei im Mainstream groß. »Verschwörungstheorie« und »Stimmungsmache« hallte es von den Qualitätsjournalisten. Nun, im Jahr 2020 ist die Existenz und der gezielte Einsatz der Migrationswaffe vor der Öffentlichkeit nicht länger zu verbergen.

Bevölkerungsexplosion, Kriege, militärische Interventionen, Bürgerkriege, islamistische Milizen und Terrororganisationen wie der Islamische Staat, destabilisierte Staaten in Afrika, geostrategische Interessen und dazu skrupellose Staatenführer wie ein Muammar al-Gaddafi oder ein Recep Tayyip Erdoğan, diese Gemengelage bildet eine wahrlich toxische Mixtur. Ein Erpresser wird jedoch erst dann zu einem Erpresser, wenn er Personen und Organisationen ins Visier nimmt, die sich nur allzu bereitwillig erpressen lassen.

Leichte Opfer, von denen obendrein bekannt ist, dass sie ihre Politik nach Umfragen und den Claqueuren im Feuilleton ausrichten, machen sich umso angreifbarer.

Angela Merkel und die EU-Administration sind sicherlich aus vielfachen Gründen geradezu ideale Opfer für die Migrationswaffe. Der Cicero-Autor Alexander Grau hat in seinem Buch Hypermoral eine perfekte Feststellung über unsere Zeit formuliert:

»Wir leben im Zeitalter der Hypermoral. Moral ist zur Leitideologie und zum Religionsersatz unserer postreligiösen Gesellschaft mutiert. Moral ist absolut geworden, sie duldet keine anderen Diskurse neben sich. So wird aus Moral die Tyrannei der Werte: Minderheitenkult, Kränkungsfetischismus, Gleichheitsideologie. Politik, Wirtschaft, Kunst – alles wird auf moralische Fragen reduziert.«

Deutschlands Sicherheit in die Hände eines Verbrechers gelegt

Ein leichtes Spiel haben diese Verbrecher zudem, wenn eine Erpressung bereits einmal erfolgreich war und die Kriminellen ferner erkennen, dass sie mit keinerlei Sanktionen rechnen müssen. Stattdessen werden sie mit Milliarden Euros überschüttet und können gleichzeitig ihre geostrategischen Interessen widerstandslos umsetzen. Selbst ein völkerrechtswidriger Angriffskrieg der Türkei gegen Syrien ruft keinerlei diplomatische Verwerfungen hervor, hingegen sendet der deutsche Außenminister Heiko Maas dem türkischen Aggressor noch öffentliche Solidaritätsadressen über Twitter.

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Anstatt die EU-Außengrenzen und Deutschlands Grenzen konsequent zu sichern, hat Angela Merkel die Sicherheit des gesamten europäischen Kontinents in die Hände des Erpressers Erdoğan gelegt. Und wie jetzt im März verfügt Erdoğan über keinerlei Skrupel, die Migrationswaffe auf Deutschland abzufeuern. Geladen ist die Waffe mit rund 3,7 Millionen syrischen Flüchtlingen, die in der Türkei Unterschlupf gefunden haben. Während Griechenland bereit ist, seine Grenzen, die Sicherheit seiner Bürger und die Identität des Landes auch mit Tränengas, Schlagstöcken und Warnschüssen gegen ein illegales, gewalttätiges Stürmen der Grenzen zu verteidigen, hätte Merkel aus Angst vor »unschönen Bildern« längst eine vollkommene Destabilisierung Deutschlands hingenommen.

Mit Falschmeldungen über offene Grenzen befeuert Erdoğan zudem gezielt den Sturm auf Europa. Türkische Sicherheitsbeamte in Zivil wurden dabei gefilmt, wie sie Migrantengruppen auf Schwachstellen der griechischen Grenze hinwiesen, ihnen vor Ort Busse zur Verfügung stellten und über Bootsablegeplätze über den kleinen Grenzfluss informierten. Längst stehen sich an der türkisch-griechischen Grenze Militäreinheiten feindselig gegenüber. Die Weigerung der Bundesregierung, die eigenen Landesgrenzen zu schützen, kann jederzeit zu einer militärischen Konfrontation in Europa führen. Diese instabile Lage ist 2020 zur nicht mehr zur verleugnenden Realität geworden.

Der Sturm auf Europa!

Erdoğans Propaganda und der offene Gebrauch der Migrationswaffe bergen zusätzlich das Potential, weitere massive Völkerwanderungen auszulösen. Laut dem GASIM-Report 02/2020 halten sich allein in Libyen bis zu einer Million Migranten auf, die nur auf einen geeigneten Moment warten, das europäische Festland zu erreichen. Der Hauptzielort der Masse der bis 3,7 Millionen syrisch-türkischen und der 1 Million Migranten in Libyen wird Deutschland mit seinen offenen Grenzen und Sozialkassen sein, dies lehrten uns die vergangen Jahre.

Sollte diese zusätzliche Flüchtlingswelle jemals Deutschland erreichen, dazu in geballter Form, dann scheint die Zerstörung Deutschlands die unausweichliche Folge zu sein, und es hieße endgültig Finis Germania.

Angesichts der aktuellen Bilder aus Griechenland wird deutlich, von welcher Brisanz das Buch Massenmigration als Waffe ist. Es handelt sich in diesem Komplex sicherlich um das Standardwerk.

Kelly M. Greenhill studierte an der University of California (Berkley), an der Harvard University und am Massachusetts Institute of Technology (MIT) Politische Ökonomie, Skandinavistik, Internationales Management und Politikwissenschaften, ihre Abschlüsse sind Bachelor of Arts (B.A.) mit dem weiterführenden Certificate of Special Studies (CSS), Master of Science (M.Sc.) sowie Doctor of Philosophy (Ph.D).

Greenhill bekleidet derzeit eine Stellung als Associate Professor auf Lebenszeit für Politikwissenschaften und internationale Beziehungen an der Tufts University in Boston.

In ihrem Buch analysiert Kelly M. Greenhill, wie die Entstehung der Migrationswaffe überhaupt erst möglich wurde und dokumentiert deren Einsatz. Über 50-mal im letzten halben Jahrhundert wurde die Waffe bereits abgefeuert, ohne dass Politik und Medien ihren Bevölkerungen diesen Modus Operandi eingestanden. Das Buch scheut trotz seines wissenschaftlichen Backgrounds nicht davor zurück, regelmäßig die politische Korrektheit zu durchbrechen und belegt, wie Flüchtlinge gezielt als »demografische Bombe« eingesetzt werden.

Allein die Einleitung des Buches würden im eingeschränkten Meinungskorridor Deutschlands wohl nur wenige andere Verlage abdrucken. Nach Kelly M. Greenhill heißt es:

»Ein Flüchtling ist etwas Besonderes, zehn Flüchtlinge sind langweilig, hundert Flüchtlinge eine Bedrohung.«

Im Gegensatz zu Deutschland haben sich in Amerika zudem zahlreiche Wissenschaftler vor die Autorin und ihr Buch gestellt und es öffentlich gelobt. So auch Michael S. Teitelbaum von der Harvard-Universität:

»Dieses scharfsinnige Buch zeigt eine unkonventionelle und nicht-militärische Methode der Nötigung unter Staaten auf – warum und wie schwache Staaten zunehmend die Drohung oder Realität einer >strategisch gesteuerten Migration< einsetzen, um politische Ziele durchzusetzen, die ansonsten für sie unerreichbar wären.«

Und Prof. Michael Barnett, Universität von Minnesota, schreibt:

»Kelly M. Greenhills Buch Massenmigration als Waffe wirft ein helles Licht auf die strategisch gesteuerte Migration.«

In einigen Kapiteln holt die Autorin durchaus weit aus, wie bei den ausführlich besprochenen Beispielen Kuba, Kosovo, Nordkorea und Haiti, der Erkenntnisgewinn ist umso größer. Auch der Bereich, bei dem die Herkunftsstaaten massiv durch die Migration profitieren, ist gerade für eine deutsche Sichtweise und die (noch) prall gefüllten Sozialkassen ein entscheidender Hintergrund.

Wichtig zu verstehen ist, dass eine Flüchtlingswelle nicht zufällig entsteht, sondern in der Vergangenheit bereits strategisch geplant und eingesetzt wurde. Der Angegriffene der aktuellen Migrationswaffe ist ohne Zweifel Westeuropa und damit aus bekannten Gründen hauptsächlich Deutschland. Man kann den kriegerischen Aspekt der Migrationswaffe nicht oft genug benennen, um vor den gravierenden Folgen in den jeweils betroffenen Ländern zu warnen. Samar Sen, der indische Botschafter bei den Vereinten Nationen, hat dies in beispielloser Klarheit getan:

»Wenn Aggression gegen einen fremden Staat bedeutet, dass sie dessen Gesellschaftsstruktur belastet, dass sie seine Finanzen ruiniert, dass er Territorium für die Aufnahme von Flüchtlingen bereitstellen muss … wo liegt dann der Unterschied zwischen dieser Art der Aggression und der anderen Art, der klassischen Art, bei der jemand einen Krieg erklärt?«

Bestellinformationen:

» Kelly M. Greenhill: Massenmigration als Waffe, 432 S., 22,95 Euro 9,99 Euro – hier bestellen!

» Alexander Gau: Hypermoral, 128 Seiten, 14,00 Euro – hier bestellen!

» Rolf Peter Sieferle: Finis Germania, 128 Seiten, 8,50 Euro – hier bestellen!

Mittwoch, 04.03.2020

jeudi, 05 mars 2020

Les empreintes de la France sont partout sur les groupes terroristes à Idlib

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Les empreintes de la France sont partout sur les groupes terroristes à Idlib

par Steven Sahiounie 
Ex: http://www.zejournal.mobi

Le soutien de la France aux groupes extrémistes en Syrie, en particulier près d’Idlib, remonte aux premiers jours de la rébellion anti-gouvernementale soutenue par la CIA en 2011.

Wassim Nasr, de France 24, spécialiste des réseaux djihadistes, s’est récemment entretenu via Skype avec le recruteur français Omar Omsen, le chef du groupe djihadiste Furkat-al-Ghuraba, une filiale d’Al-Qaïda à Idlib.

De nombreux terroristes français se trouvent aujourd’hui à Idlib, luttant pour établir un État Islamique à partir d’une petite partie de la Syrie laïque. Leur rêve est une utopie sunnite à la frontière turque, où ils peuvent bénéficier du plein soutien du Président turc Erdogan, à la tête du parti AK, un parti des Frères Musulmans qui domine la Turquie depuis une vingtaine d’années.

Le fait d’être à la frontière turque leur offre le luxe d’être nourris et vêtus par des organismes d’aide internationale, tels que le Programme Alimentaire Mondial des Nations Unies, et d’autres groupes humanitaires qui distribuent des fournitures aux civils, ainsi que par leurs fils, frères, époux ou père qui sont à la solde d’Al-Qaïda financé par le Qatar et certaines monarchies du Golfe Arabe. Les groupes humanitaires, dont les Nations Unies, travaillent comme des facilitateurs, prolongeant la souffrance des innocents en continuant les approvisionnements. Si les besoins quotidiens des familles des terroristes avaient été coupés, ces derniers auraient été contraints de fuir en Turquie, et éventuellement en Europe, pour bénéficier d’une plus grande partie des avantages gratuits offerts par la « Mère Merkel », en référence à la chancelière allemande Angela Merkel.

Les terroristes français ont été recrutés en France, et non en ligne. Le réseau Sevran, un réseau de recrutement de terroristes à Sevran, près de Paris, opérait à partir d’une salle de prière informelle, car il ciblait des jeunes hommes avec un mélange sophistiqué de tactiques psychologiques et, selon certains, de tactiques d’hypnose acquises par Al-Qaïda au cours des décennies passées en Afghanistan, un pays bien connu pour ses compétences d’hypnose perfectionnées qui existaient avant les agents de terrain de la CIA ; mais qui ont été utilisées par la CIA dans son programme de djihad pour contrer la présence soviétique sur place.

Le recruteur djihadiste français, Omar Omsen, a simulé sa mort en août 2015, pour réapparaître des mois plus tard dans une interview télévisée. On ignore combien de terroristes ont simulé leur mort pour effacer leur identité et se réinventer plus tard en Europe ou aux États-Unis.

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Une photo non datée du recruteur français d’ISIS, Omar Omsen

Le gouvernement français a commencé à soutenir les terroristes en Syrie à partir de 2011, lorsque la CIA a ouvert son premier bureau à Adana, en Turquie, juste après la frontière d’Idlib. Les présidents français, de Sarkozy à la Hollande, en passant par Macron, ont tous suivi le projet de « changement de régime » ordonné par les États-Unis en Syrie. En 2017, le Président américain Trump a mis fin au programme de soutien de la CIA à Al-Qaïda en Syrie. Cependant, Al-Qaïda est pleinement opérationnel à Idlib et bénéficie d’un soutien très évident au plus haut niveau, sous forme d’armes, de munitions, de missiles anti-aériens, de drones et de salaires.

Les rebelles modérés de Syrie

En septembre 2015, le Président syrien Assad a imputé la crise des réfugiés en Europe au soutien de l’Occident aux terroristes. En référence à la photo virale en ligne d’un enfant syrien échoué sur une plage turque, il a déclaré :

« Comment pouvez-vous être triste de la mort d’un enfant dans la mer et ne pas avoir de sentiments pour les milliers d’enfants qui ont été tués par les terroristes en Syrie ? Et, aussi pour les personnes âgées, pour les femmes et les hommes ? Ce deux poids, deux mesures européen n’est plus acceptable ».

Il a ajouté : « L’Occident soutient les terroristes depuis le début de cette crise, lorsqu’il a déclaré qu’il s’agissait d’un « soulèvement pacifique » – comme ils l’ont appelé. Ils ont dit plus tard que c’était une opposition modérée et maintenant ils disent que ce sont des terroristes comme Al-Nusra et ISIS ». Jibhat al-Nusra est la filiale d’Al-Qaïda en Syrie et contrôle Idlib.

En juin 2015, le procès à Londres d’un Suédois, Bherlin Gildo, accusé de terrorisme en Syrie, s’est effondré après qu’il soit devenu clair que les services de renseignement britanniques avaient armé les mêmes groupes que ceux que l’accusé était accusé de soutenir. L’accusation a abandonné l’affaire, apparemment pour éviter d’embarrasser les services de renseignements. Les agents des services de renseignement français travaillaient main dans la main avec les États-Unis et le Royaume-Uni en Syrie.

Un an après le début de la rébellion syrienne, les États-Unis et leurs alliés ne se sont pas contentés de soutenir et d’armer une opposition qu’ils savaient dominée par des groupes sectaires extrêmes ; ils étaient prêts à approuver la création d’une sorte « d’État Islamique ».  L’habitude occidentale de jouer avec les groupes djihadistes, qui reviennent ensuite pour les mordre, remonte au moins à la guerre des années 1980 contre l’Union Soviétique en Afghanistan, qui a favorisé la création d’Al-Qaïda sous la tutelle de la CIA.

Sotchi 2018

L’accord exigeait que la Turquie évince des terroristes tels que Jibhat al-Nusra, et permettait à la Turquie de mettre en place 12 postes d’observation à Idlib pour séparer les terroristes des civils non armés. Cependant, près de deux ans après la conclusion de l’accord, la Turquie n’a pas respecté ses engagements et Moscou a ouvertement accusé la Turquie d’aider les terroristes. Cela a conduit à l’offensive de l’Armée Arabe Syrienne à Idlib qui a commencé en décembre 2019 pour libérer les civils et éliminer tous les terroristes. Cette opération militaire est en cours et les Syriens, avec l’aide de la puissance aérienne russe, ont fait des progrès spectaculaires.

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Des combattants soutenus par la Turquie aident un camarade de combat blessé par les forces gouvernementales syriennes et leurs alliés à Idlib, en Syrie, le 1er mars 2020. Photo | AP

Les procès fantômes de la France

En janvier 2020, un tribunal de Paris a entendu des affaires contre des terroristes français en Syrie, mais la majorité des accusés étaient morts. Les médias français ont qualifié ce procès de « procès fantôme ».

Antoine Ory, l’un des avocats de la défense, a déclaré : « En France, en 2020, on refuse de rapatrier les vivants mais on juge les morts ». La France a pour politique de ne pas reprendre ses terroristes, même s’ils sont des milliers en Syrie.

La scène de Hatay

La frontière entre la Syrie et la Turquie est une ligne relativement droite d’est en ouest jusqu’au fleuve Oronte, puis elle s’abaisse soudainement et se dirige vers le sud sur environ 80 miles. Ce morceau de terre syrienne manifestement manquant a été donné à la Turquie par la France en 1939 pour assurer que la Turquie se battrait pour la France contre l’Allemagne d’Hitler pendant la Seconde Guerre mondiale.

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La Turquie a arraché la province d’Alexandretta à la Syrie française en 1939 après un référendum truqué. Le Conseil de Sécurité des Nations Unies va-t-il condamner ce changement territorial unilatéral ?

Liwa Iskanderoun pour les Syriens est maintenant appelée province de Hatay, elle comprend les villes d’Antakya et d’Iskenderun, qui étaient auparavant connues sous les noms d’Antioche et d’Alexandretta. Cette région se trouve du côté turc d’Idlib.

En 1939, la région était un mélange de nationalités, avec des Turcs, des Turkmènes, des Arabes sunnites, des Alaouites, des Arméniens et des Grecs. Leurs descendants parlent encore aujourd’hui l’arabe, contrairement au reste de la Turquie qui ne parle que le turc. Avant 2011, le Président turc Erdogan et le Président syrien Assad avaient une relation très étroite et un accord a été signé pour construire un barrage de l’amitié syro-turque de 28 millions de dollars sur le fleuve Oronte. Hatay a été transformé en un lieu de rassemblement pour les terroristes internationaux, dont les Français, qui ont afflué en Syrie pour participer à l’attaque USA-OTAN-UE contre la Syrie en vue d’un « changement de régime », et aujourd’hui le monde assiste à une possible guerre ouverte.

Traduit par Réseau International

mercredi, 04 mars 2020

In Memoriam Colin S. Gray

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In Memoriam

Colin S. Gray

Some days ago, on 27 February, Colin S. Gray (born in December 29, 1943) died. He was a British-American writer on geopolitics and professor of International Relations and Strategic Studies. He was not only a very well known academic, but he was also a government defence adviser both to the British and U.S. governments. Gray served from 1982 until 1987 in the Reagan Administration’s General Advisory Committee on Arms Control and Disarmament. He was a very prolific writer due to his 30 books on military history and strategic studies, as well as numerous articles.

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He was one of the most important, serious, influential and clear thinker on strategy and he was able to write on Cold War strategy as well as on the more fluid and problematic strategic environment of the 21st century (here some example 1 2 3). In contrast to other modern strategic thinkers, he did not neglect the importance of history. According to Gray, defining future threats is an impossible task, yet it is one that must be done. As the only sources of empirical evidence accessible are the past and the present, he studied the classics such as Thucydides and Clausewitz. In every books he wrote, there are several references to Clausewitz and his ideas. Probably the most important example of this approach is his book Strategy and Politics in which he delves into the question of the relationship between strategy, war and politics and he takes into account several of his main research questions: strategy and geography, strategy and history, culture.

While he wrote everything by hand he also developed ideas on cyber domain.

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It is impossible to take into account every books he wrote, however I would like to share with you some suggestions. Colin Gray co-edited with John Baylis and James J. Wirtz, Strategy in the Contemporary World. It is probably the finest comprehensive primer on strategic studies series out there and the most complete Strategic Studies handbook. Strategy and Defence Planning: Meeting the Challenge of Uncertainty explores and examines why and how security communities prepare for their future defence. According to Gray, defence planning is the product of interplay among political process, historical experience, and the logic of strategy. Political “ends”, strategic “ways”, and military “means” (a clear influence of Clausewitz) all fed by reigning assumptions, organize the subject well with a template that can serve any time, place, and circumstance. Modern Strategy deals with the argument that strategy, operations, and tactics aren’t really hierarchical and “not wholly distinctive”. It also takes into account both the explanation of why culture and the human dimension of strategy are often overlooked and the role of technology in warfare.

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«Der Griff nach Eurasien» - Interview mit Hermann Ploppa

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«Der Griff nach Eurasien»

Interview mit Hermann Ploppa

Ex: https://www.zeit-fragen.ch

Zeit-Fragen: Nach Ihren Büchern «Hitlers amerikanische Lehrer» und «Die Macher hinter den Kulissen» haben Sie sich in Ihrem neuen Buch, «Der Griff nach Eurasien»*, die Hintergründe des ewigen Krieges gegen Russland vorgenommen. Was hat Sie dazu bewogen, dieses Buch zu schreiben? Und was ist – in Stichworten – der rote Faden Ihres Buches?
Hermann Ploppa: Sie haben bereits auf meine ersten beiden Bücher hingewiesen. Bei der Recherche zu beiden Büchern ergaben sich derart viele Erkenntnisse sozusagen nebenbei über den tatsächlichen Ablauf des 20. Jahrhunderts, dass ich diese Erkenntnisse nicht ewig für mich behalten wollte. Das fing an mit der traditionellen Erzählung über die Ursachen für Hitlers Erfolg. Es war recht schnell klar, dass Hitler nicht durch sein «Charisma» oder seinen angeblich hypnotischen Blick und seine Redebegabung so schnell zu Geld und Macht gelangt ist. Und dass ihm auch nicht nur Mitgliedsbeiträge und die vereinzelten Spenden deutscher Industrieller zu Hilfe gekommen sind. Faschistische Organisationen sind auch keine weltanschaulichen Veranstaltungen, sondern schlicht und einfach Dienstleistungsunternehmen für Konzerne, Kartelle, Geheimdienste oder Militär. Die Nazis wurden von angloamerikanischen Konzernen mit unbeschreiblichen Geldsummen aufgeplustert, um Deutschland fest in die angloamerikanische Macht-Matrix hineinzuzwingen. Denn, und damit komme ich auf den roten Faden meines aktuellen Buches, Deutschland hatte traditionell enge Bindungen an Russland. Schon Preussen hatte Sonderbeziehungen zu Russ-land. Und nachdem Deutschland durch den Diktatfrieden von Versailles 1920 an seiner weiteren Entfaltung gehindert wurde, hatten weder die Reichsregierung noch die Reichswehr irgendwelche Bedenken, mit der neu entstandenen Sowjetunion engste, ja, man kann sagen intime Beziehungen durch den Vertrag von Rapallo 1922 einzugehen. Das beinhaltete Militärentwicklung bei der Luftfahrt wie auch bei Panzern. Und diese Politik wurde durch die Hitler-Diktatur abrupt und äusserst gewaltsam unterbrochen. Nach dem Zweiten Weltkrieg erzwangen die Westmächte die Spaltung Deutschlands, um Westdeutschland zu einem explosiven Sprungbrett für Atomwaffen und konventionelle Waffen zu machen. Mein Buch erzählt, wie trotz aller festen Bindungen der Bundesrepublik an die USA so ziemlich jeder Kanzler den Versuch unternahm, mit Frankreich oder der Sowjetunion gemeinsam wieder mehr nationale Souveränität zu erarbeiten.
Aktuell sind wir in einer schwierigen Situation. Denn zwischen Deutschland und Russ-land liegen mittlerweile die Nachfolgestaaten des Warschauer Pakts, deren Regierungen jetzt die aggressive Position der USA gegen Russland voll mittragen. Diese Staaten beginnen sich im Intermarium1 als besonders russlandfeindliche Front zu formieren. Deutschland befindet sich somit in einem gefährlichen Schwitzkasten: Nach Westen hin ergeben sich kaum neue Entwicklungsmöglichkeiten. Und von den dynamischen Zukunftsoptionen Eurasiens, Stichwort: Neue Seidenstrasse, kapselt sich die Bundesregierung ab, um statt dessen die russophobe Linie der USA zu unterstützen. Was nach meiner Einschätzung ein Selbstmordkommando ist.

Sie beginnen Ihr Buch mit einem Kapitel über den einflussreichen britischen Geographen Halford Mackinder und dessen Heartland-Theorie aus den Jahren vor dem Ersten Weltkrieg. Warum?
Alle schauen ja auf die Bemerkung von George Friedman beim Chicago Council on Foreign Relations, die Politik der USA sei immer darauf bedacht gewesen zu verhindern, dass sich Russland und Deutschland verbünden, um dann auf Augenhöhe zu den USA zu stehen. Nun, das ist nichts Neues. Genau diese Agenda verordnete der zu seiner Zeit ungeheuer einflussreiche britische Intellektuelle Halford Mackinder. Mackinder erkannte ganz klar, dass mit dem Fortschritt von Eisenbahn und Automobil den Engländern ihre Weltbeherrschung über die Meere nichts mehr bringt. Zum einen würden sie die Kontinentalplatte Eurasiens gerne selber ausbeuten mit ihren immensen Rohstoffen. Zum anderen wusste Mackinder, dass Grossbritannien das aus eigener Kraft nicht schaffen kann und deswegen eine Art von «Subunternehmer» auf dem Kontinent benötigte, der diese Eroberung für England bewerkstelligen sollte. Mackinder warnte auch ausdrücklich vor einem Bündnis Deutschlands mit Russland. Mackinders Agenda war das grosse Leitmotiv sowohl Englands wie auch der USA im 20. Jahrhundert. Dafür waren beide Staaten bereit, extreme Vernichtungskriege zu riskieren. Dass es nach dem Zweiten Weltkrieg keinen weiteren grossen Weltenbrand gegeben hat, verdanken wir lediglich äusserst glücklichen Zufällen.

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Welche Rolle beim «Griff nach Eurasien» hatten und haben die angelsächsischen Mächte und deren Wirtschafts- und Finanz-interessen insgesamt, also nicht nur Grossbritannien, sondern auch die USA usw.?
Grossbritannien und die USA erhoffen sich eine enorme Ausweitung ihrer wirtschaftlichen Potenz durch die Aneignung der Rohstoffe Eurasiens, und hier lockt ja auch ein grosses Potential an Abnehmern von Fertigprodukten. Dafür wurde der Erste Weltkrieg ausgefochten, um eine grössere Kontrolle über das eurasische Festland zu erlangen. Und dann hatte sich eine politisch vergleichsweise stabile Sowjetunion etabliert. Zum einen hat man nolens volens zunächst Handelsbeziehungen und dann sogar diplomatische Beziehungen mit den Sowjets aufgenommen. Hat aber auf der anderen Seite ständig versucht, mit militärischen und geheimdienstlichen Mitteln das verhasste kommunistische System zu vernichten.

Welche Rolle spielt heute die Nato?
Nach dem Ende des Zweiten Weltkrieges versuchten sowohl Grossbritannien mit der Operation Unthinkable als auch die USA mit ihrer Operation Dropshot, die vom Krieg ausgelaugte Sowjetunion militärisch zu vernichten. Da sich diese Planung schnell als undurchführbar erwies, begann die Regierung der USA, zunächst die verwüsteten westeuropäischen Staaten, die in ihrer Einfluss-zone lagen, mit dem Marshallplan wieder fit zu machen. Kaum war dies bewerkstelligt, wurde auch schon die Nato gegründet. Die wieder erstarkten westeuropäischen Verbündeten mussten von diesem Zeitpunkt an selber für die Kosten einer antisowjetischen Aufrüstung aufkommen. Die Eroberung Eurasiens war ein US-amerikanisches Projekt, für dessen Kosten nun über die Nato im wesentlichen die mit den USA verbündeten Staaten mit eigenen Steuergeldern aufkommen müssen.

Die Rolle Deutschlands beim «Griff nach Eurasien» war und ist widersprüchlich: einerseits Zusammenarbeit mit Russland und auch mit der Sowjetunion, andererseits an vorderster Front beim Angriff auf Russland und die Sowjetunion. Wie ist das zu erklären?
Es ist ein Wechselspiel. Einerseits haben die USA in der Bundesrepublik Deutschland über die Jahrzehnte hinweg äusserst einflussreiche diskrete Netzwerke aufgebaut, aus denen sich die Eliten rekrutieren liessen. Jeder Bundeskanzler verdankt seine Karriere diesen transatlantischen Netzwerken. Andererseits erkennen diese Kanzler irgendwann, dass sie auch dem Gemeinwohl ihres Landes verpflichtet sind. Ganz besonders und zuerst verspüren sie eine Verpflichtung gegenüber der eigenen Wirtschaft. So geht Kanzler Ludwig Erhard auf die Kontaktangebote des sowjetischen Regierungschefs Chruschtschow ein, eine mögliche Wiedervereinigung zu koppeln an massive Entwicklungshilfe der Sowjetwirtschaft durch die deutsche Industrie. Noch weiter ging Erhards Vorgänger Konrad Adenauer. Der arbeitete schon seit 1958 an einer Vereinigung der Bundesrepublik mit Frankreich, um sogar ein eigenes europäisches Machtzentrum den USA entgegenzusetzen. Helmut Kohl wiederum war schon mit Gorbatschow einig über eine deutsch-sowjetische Zusammenarbeit. Das hätte die Bundesrepublik mit einem Schlag auf Augenhöhe mit den USA gebracht. Doch die Sowjetunion wurde von dem russischen Präsidenten Jelzin aufgelöst, und so löste sich auch diese Option in Luft auf. Kanzlerin Merkel versucht ein Stück weit den Weg nach Osten offenzuhalten durch die deutsche Mitgliedschaft in der Asiatischen Infrastruktur Investitionsbank. Allerdings trägt die Bundesregierung die aggressive Linie der USA gegen Russland voll mit, was langfristig für Deutschland übel ausgehen muss.

Sie nennen in Ihrem Buch auch Politiker, die versucht haben, sich dem US-amerikanischen Machtanspruch zu entziehen, und eigene Wege gehen wollten, zum Beispiel der von Ihnen schon genannte Nikita Chruschtschow, Charles de Gaulle und auch der ebenfalls schon erwähnte Konrad Adenauer, aber auch ein US-Präsident selbst, nämlich Dwight D. Eisenhower. Was hat deren Politik ausgezeichnet?
Ich habe in der Tat drei herausragende Politiker etwas ausführlicher betrachtet. Alle drei haben vornehmlich positive Leistungen vollbracht. Chruschtschow hat die soziale Lage der sowjetischen Bevölkerung erheblich verbessert und hat es obendrein mit der Entwicklung einer eigenen Interkontinentalrakete den USA praktisch unmöglich gemacht, die Sowjetunion anzugreifen. De Gaulle hat Frankreich im Zweiten Weltkrieg praktisch neu erfunden und im Kalten Krieg ständig daran gearbeitet, Europa unabhängig zu machen von den USA. Eisenhower hat durch sein enormes Prestige als Weltkriegsgeneral in seiner Eigenschaft als Präsident der USA atomare Schläge seitens der USA energisch vereitelt. Alle drei Persönlichkeiten sind grandios gescheitert. Ich zeige an ihrem Beispiel, dass sich moderne Gesellschaften nur noch durch Netzwerke regieren lassen, aber nicht mehr durch noch so grossartige Einzelpersönlichkeiten.

Sie schreiben, dass der Konfrontationsmodus nicht zwingend sei und dass es Alternativen zum «Tod der Lemminge» gibt. Welche Rolle können dabei die Bürgerinnen und Bürger der westlichen Länder spielen? Welche gangbaren Wege sehen Sie, dem «Griff nach Eurasien» etwas entgegenzusetzen?
Die Bürgerinnen und Bürger müssen tatsächlich viel, viel energischer ihre Interessen vertreten, als das bislang der Fall ist. Es reicht nicht, alle vier Jahre ein Kreuzchen zu machen beim amerikanisierten Wahlspektakel. Zunächst einmal gibt es noch existierende Reste früherer Teilhabe an der Gestaltung der Gesellschaft. Denn die Mit-Eigentümerschaft an der Wirtschaft ist ein integraler Bestandteil einer echten Mitbestimmung. Das haben Sie mit der Schweiz als Genossenschaftsstaat ganz wunderbar hinbekommen. Das haben wir in Deutschland auch, wenn auch in geringerem Ausmass, und das muss wiederbelebt werden. Ausserdem müssen wir in Deutschland auch die direkte Demokratie einführen, die ja bei Ihnen seit mehr als 150 Jahren wunderbar funktioniert. Wir müssen zudem die mittelständische Wirtschaft, die Geschäfte mit den eurasischen Staaten wie z. B. Russland und China macht, politisch unterstützen. Sich mit diesen Ländern wirtschaftlich zu verbinden, ist auch ein Stück Friedensarbeit. In der eurasischen Wirtschaft der Neuen Seidenstrasse liegt die Zukunft, nicht in der extrem künstlichen Anbindung an einen Partner, der durch achttausend Kilometer Ozean von uns getrennt ist und der offenkundig sich selbst und alle Bündnispartner mit in den Abgrund reisst. Wie heisst es in dem Märchen von den Bremer Stadtmusikanten: Was Besseres als den Tod findste immer.

Herr Ploppa, vielen Dank für das Gespräch. 

* Ploppa, Hermann. Der Griff nach Eurasien. Die Hintergründe des ewigen Krieges gegen Russland, Liepsen Verlag 2019, ISBN 978-3-9812703-4-1

1  Das «Intermarium» war ein vom polnischen Marschall Józef Piłsudski nach dem Ersten Weltkrieg unterbreitete Vorschlag eines konföderierten vorwiegend slawischen Staatsgebildes, das vom Schwarzen Meer bis zur Ostsee reichen sollte und sich strategisch sowohl gegen Deutschland als auch gegen die noch junge Sowjetunion richtete. Auf Bestreben Polens wurde 2016 an diese Initiative der Zwischenkriegsjahre angeknüpft, jetzt mit dem neuen Namen «Drei-Meere-Initiative». Mitglieder sind Bulgarien, Estland, Kroatien, Lettland, Litauen, Österreich, Polen, Rumänien, die Slowakei, Slowenien, Tschechien und Ungarn. Auf der Sicherheitskonferenz in München sagte der US-amerikanische Aussenminister Mike Pompeo dieser Initiative eine finanzielle Unterstützung von 1 Milliarde US-Dollar zu.

 

lundi, 02 mars 2020

Grenzsturm: Drei Thesen zur Lage

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Grenzsturm: Drei Thesen zur Lage

Angesichts des neuerlichen Andranges von Millionen „Flüchtlingen“ an der griechischen Grenze, eine zugespitzte Analyse zur zugespitzten Lage.

Der türkische Diktator Erdogan hat, wie schon lange vorausgesehen, von dem Druckmittel, dass ihm von Merkel & Co. überreicht wurde, Gebrauch gemacht und die Schleusen für Millionen illegale Einwanderer geöffnet. Verzweifelt versucht nun Griechenland die „Flüchtlinge“ an der Grenze aufzuhalten, wobei man bisher nur zu vorsichtigen Mitteln, wie z.B. Tränengas greift. In den etablierten Medien läuft die Mitleidspropaganda mit den üblichen Bildern wieder auf Hochtouren. Drei Thesen zur aktuellen Lage:

1) Das Ressentiment, dass viele Moslems gegenüber dem Westen haben, wird nicht in erster Linie durch die Lehren des Islams an sich genährt, sondern durch die seit Jahrzehnten andauernde, rücksichtslose Kriegstreiberei im islamischen Raum, die durch die USA und ihre NATO betrieben wird. Die geopolitischen Wünsche Israels haben hierbei, neben den Interessen einer Schicht von globalistischen Strategen, immer eine wichtige Rolle gespielt. Diese verheerenden, sinnlosen, ausschließlich Zerstörung und Chaos auslösenden Kriegsabenteuer sind der Hauptgrund für den Zustrom der „Flüchtlinge“ nach Europa.

Dominanz der Transatlantiker

Die Dominanz der „Transatlantiker“, also das hündische Befolgen der seit Ewigkeiten gleichen Strategien der US-amerikanischen Herrschaftskaste, die sich fest im Deep State breit verankert hat, muss zu Gunsten einer Politik, die ausschließlich die alleinigen Interessen Europas im Auge hat, gebrochen werden. Dabei gilt unsere Solidarität natürlich weiterhin dem amerikanischen Volk, mit dem wir im gleichen Boot sitzen und mit dem wir durch die Bande der Abstammung und der Kultur verwoben sind. Die verkrustete, unreformierbare amerikanische classe politique muss als Feind Europas identifiziert und politisch isoliert werden.

2) Wer die Kommentare in sozialen Medien verfolgt, wird sehen, wie viele Moslems jetzt angesichts der absoluten Hilflosigkeit Europas gegenüber diesem Ansturm voller hämischer Freude sind und aus dem Lachen gar nicht mehr herauskommen. Selbstbewusst und ohne jeden Genierer freuen sich nicht wenige über die unmännliche Wehrlosigkeit des verhassten Westens und fühlen sich als Gewinner und Eroberer.

Niemand braucht sich über die tagtäglichen Entladungen von Hass und Gewalt gegen Einheimische wundern. Die völlige Hilflosigkeit der Herkunftsländer gegenüber der amerikanischen Militärmaschinerie und die ständigen Demütigungen des eigenen Kulturkreises führen bei vielen „Flüchtlingen“ zum Bedürfnis, sich wahllos zu rächen und einen barbarischen Hass an Unbeteiligten auszulassen.

Die Logik des Krieges

Es ist irrsinnig zu glauben, man könnte jahrzehntelang Krieg in islamischen Ländern führen und gleichzeitig islamische Völker systematisch in Europa ansiedeln. Die Gewalt trifft auf beiden Seiten natürlich überwiegend individuell Unschuldige und Unbeteiligte. Das Ganze wird aber nicht abnehmen, sondern sich immer weiter intensivieren. Wer das nicht sehen kann, ist weltfremd und verkennt die Logik des Krieges.

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Die eingewanderten Täter sehen den weißen Mann an sich als Feind. Dabei ist es eben völlig unbedeutend, ob sich irgendein deutscher Grünwähler als „gut und tolerant“ begreift und die „Bereicherung“ toll findet. Der Hass geht gegen die Europäer an sich, völlig unabhängig von ihrem Pass oder ihrem Parteibuch. Wir werden von den Fremden als ethnische Einheit begriffen, die sich in erster Linie über die Abstammung definiert, auch wenn das die Europäer selber gerne aufgrund weltfremder Ideologien verleugnen. Diese Wahrheit anzuerkennen und daraus die nötigen Schlüsse zu ziehen, ist die wichtigste Frage der Identitätsdebatte.

3) Der unbegrenzte Ansturm nach Europa kann nur aufgehalten werden, wenn man gewillt ist die Grenze mit angemessenen Gewaltmitteln zu verteidigen und jede Form von „Asyl“ abzuschaffen. Die europäischen Regierungen müssen entscheiden, dass das Militär, wenn es nicht anders geht, die Grenze auch mit dem Einsatz von Schusswaffen zu sichern hat. Wenn diese Art der Verteidigung nicht erfolgt, wird angesichts der Kräfteverhältnisse der weitere, millionenfache Zuzug orientalischer Männer nicht verhindert werden können.

Die eine große Seinsfrage des Abendlandes

Das Ringen darum, ob die Europäer noch die notwendige seelische und moralische Stärke aufbringen können, das Selbstverständliche zu tun, und sich zu verteidigen, so wie man es Jahrtausende getan an, ist die große Frage unserer Zeit, denn es ist die eine große Seinsfrage der abendländischen Zivilisation. Hier haben wir die Zuspitzung der Lage, die zentrale humanontologische Unterscheidung, den „Begriff des Politischen“ nach Carl Schmitt, die Trennung zwischen uns und den anderen als existentielle Zuspitzung.

Diese alles dominierende Entscheidung zu treffen ist die größte Charakterprüfung unserer Zeit, die ein Wendepunkt der europäischen Geschichte sein wird. Wenn dieser Entschluss jedoch nicht erfolgt, wird damit der Untergang Europas unumkehrbar besiegelt. Die demographische Kippe und der damit folgende Kulturabbruch werden nicht mehr abzuwenden sein.

2016 erschien von Georg Immanuel Nagel das Buch: Die Auflösung. Wie Ideologien der Zersetzung Europa vernichten. Hier bestellen.

"Quelles réponses à la guerre du droit?"

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"Quelles réponses à la guerre du droit?"

par Me Olivier de Maison Rouge

 
Intervention de Me Olivier de Maison Rouge lors de la table ronde "Le droit, arme de puissance économique ?" organisée par le Cercle Droit & Liberté le 12 février 2020 à la Maison des Mines (75005 Paris).
 
Olivier de Maison Rouge est avocat d’affaires et docteur en droit. Il a également mené des études de sciences politiques et est spécialiste du droit de l’intelligence économique. Il a enseigné auprès de divers écoles et universités dont l'Ecole de Guerre Economique. Il est aussi l'auteur de nombreux articles et ouvrages sur la guerre économique dont "Penser la guerre économique : Bréviaire stratégique" paru chez VA Presses en 2018 et "Le droit du renseignement." Paru chez Lexis Nexis en 2016.